LONDON – PARIS – CHICAGO – 09/06/2008 – 3B Conseils – Les difficultés d’approvisionnement en matériel et l’augmentation des coûts qui affecteraient actuellement la réalisation de nombreux projets éoliens offshore, au point d’avoir persuadé le géant pétrolier Shell de mettre fin à sa participation au projet London Array, sont, selon plusieurs experts internationaux, très exagérées et pourraient même, selon les représentants de l’industrie éolienne du Royaume-Uni, être résolues dans un proche avenir. Le Dr Gordon Edge, directeur de l’économie et des marchés à la British Wind Energy Association (BWEA) vient en effet de déclarer que si le secteur connaissait effectivement une  » crise d’approvisionnement « , de nouveaux fabricants s’étaient déclarés prêts à répondre rapidement à la demande croissante aussi bien dans le domaine de l’onshore que de l’offshore.  » Il y a par exemple, maintenant 20 fabricants d’éoliennes répertoriés en Chine, et nous connaissons au moins 7 nouvelles entreprises spécialisées dans les parcs d’éoliennes offshore  » a-t-il déclaré, ajoutant que  » l’émergence de fabricants chinois, essentiellement spécialisés dans les éoliennes terrestres devrait avoir un double effet : celui de réviser les coûts à la baisse et celui d’inciter les fabricants à développer le marché offshore « . Ses commentaires viennent quelques jours après la publication d’un rapport émanent du CERA, cabinet d’analystes Cambridge Energy Research Associates (consultable ICI) qui met en garde contre l’augmentation des coûts des matières premières, le phénomène d’étranglement que subit actuellement la fabrication face à l’approvisionnement et aussi la pénurie de barges nécessaires à l’installation des turbines en mer et des câbles sous-marins de raccordement au réseau. Autant de facteurs qui, selon ce rapport, pourraient faire grimper les coûts des projets éoliens offshore d’au moins 20 % . Si cette augmentation putative est souvent mise en exergue par beaucoup d’analystes, certains autres, comme ceux de la compagnie New Energy Finance ou comme Adam Bruce du BWEA, n’en tirent pas pour autant de conclusions négatives et n’ y voient rien de plus que des problèmes habituels inhérents à toute industrie qui connaît un développement ultra rapide :  » Si vous mettez en perspective l’état dans lequel se trouvaient l’industrie pétrolière et gazière il y a 50 ans, vous aurez une échelle de comparaison… « . De son côté Mr. Hodgits de la société d’ingénierie SeaRoc, spécialisée en énergies renouvelables offshore, estime que  » les préoccupations concernant les capacités d’approvisionnement de l’éolien offshore aussi bien en acier qu’en turbines ont été exagérées. Il y a toutes les ressources nécessaires et toutes les compétences requises pour que cette industrie se développe normalement « , a-t-il précisé en ajoutant :  » Pour l’instant ce sont plutôt les tracasseries administratives et les problèmes juridiques de toutes sortes qui sont un frein au développement de l’industrie éolienne offshore « . Heureusement les optimistes ne manquent pas pour soutenir cette industrie naissante ou en gestation (comme c’est le cas en France avec le parc de Veulettes). Ainsi les Danois, qui ont même imaginé une électricité offshore quasiment gratuite dans un futur proche ou encore, cet investisseur privé qui sous le pseudonyme de  » Jérôme à Paris  » publie dans European Tribune et sur son blog une rapide mais fort intéressante analyse du futur marché de l’éolien offshore (français ?) que nous vous laissons découvrir par vous même ICI. Cette analyse a été publiée à l’occasion de la récente inauguration, le 4 Juin 2008, de la première ferme éolienne offshore hollandaise construite avec des capitaux entièrement privés et baptisée Princess Amalia Windfarm, du nom de la plus jeune fille du prince héritier. Jérôme a Paris, qui a lui même investi dans la construction de cette ferme éolienne hollandaise, fait judicieusement remarquer, qu’actuellement et même au stade expérimental, le coût de l’éolien offshore qui s’établit entre 90 et 120 EUR/MWh est à peine plus élevé que  » le coût de l’éolien onshore (entre 40-70 EUR/MWh) coûts qui sont appelés à baisser dans les années qui viennent ». A titre de comparaison, et toujours d’après cette même source, le coût actuel de l’électricité d’origine solaire s’établit à 250-350 EUR/MWh…
Quant aux Etats -Unis : on semble y être si confiant dans les capacités et l’avenir économique de l’électricité éolienne offshore que la Wisconsin’s Public Service Commission vient de voter le permis d ‘implantation de fermes éoliennes offshore (mais le terme est il encore exact ? ) en plein milieu des deux plus grands lacs du nord du continent, Lake Michigan et Lake Superior, et potentiellement sur un troisième : Lake Erie. Ce permis d’implanter se concrétisera d’ici à 2012, malgré, est -il déclaré ,  » l’opposition devenue systématique » du lobby des fabricants d’éoliennes terrestres et des associations environnementales.
Article : Francis Rousseau

Documents de référence : BusinessGreen.com ; CERA ; New Energy Finance ; BWEA ; SeaRoc ; European Tribune ; Dailykos ; The Houston Chronicle . Photos: fermes éoliennes offshore hollandaises ; Vue satellite du Lake Michigan © Landsat


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