COPENHAGEN – 10/03/2008 – Cette affirmation se fonde sur une étude menée par une équipe danoise qui, forte d’un budget de 15 millions de dollars, a developpé avec l’Institut de Recherches Environnementales du Danemark (Denmark’s National Environmental Research Institute) une caméra à infra rouge. TADS (Thermal Animal Detection System), c’est le nom de ce dispositif, placé sur les éoliennes 24 sur 24, est capable de détecter les oiseaux s’approchant de trop près. Cette technologie a été tout d’abord imaginée dans le cadre des études d’impact environnemental des fermes danoises offshore de Horns Rev (80 turbines) en mer du nord et de Nysted (72 turbines) en Mer Baltique. De simples caméras de vidéo surveillance et des radars conventionnels placés sur les turbines avaient déjà permis d’observer que la grande majorité des oiseaux évitaient les turbines avant qu’ils ne soient à 500m d’elles et préféraient tracer leur route à travers les espaces existants entre les rangs d’éoliennes. Mais les observateurs ne pouvaient pas exclure la possibilité que des oiseaux s’approchent assez près pour heurter les pales qui, lancées à plein régime, tournent à quelques 80 mètres secondes. Paradoxalement c’est le comportement des grands oiseaux marins comme l’ eider commun ou à duvet (Somateria molissima dresseri) dont les observateurs étaient le moins sûr. » Nous étions très préoccupés par ces grands oiseaux, assez gauches dont on pouvait penser qu’ils n’étaient pas capables de manoeuvrer autour des turbines  » précise Mark Desholm, le chercheur de l’Institut Danois de l’Environnement qui a conçu TADS. Ce qui rend TADS quasiment « infaillible » est le logiciel conçu par Desholm pour déclencher un enregistrement dès que la moindre source de chaleur animale entre dans le champ visuel de l’appareil photo vidéo. Monté de façon expérimentale pendant 2400 heures consécutives, en automne 2007 sur une des turbines de Nysted située sur la route de vol la plus empruntée par les oiseaux, TADS a enregistré dans son champs  » quinze oiseaux et chauve-souris et… une mouche  » qui s’étaient aventurées trop près de la turbine. Il a enregistré une seule collision impliquant un oiseau de petite taille.  » On a longtemps cru que des milliers d’oiseaux pourraient être tués par les installations offshore, ajoute Robert Furness, spécialiste de la faune avicole marine à l’Université de Glasgow, et membre du comité scientifique qui a présidé a l’étude danoise,avant de préciser  » après cette étude, le sentiment se répand de plus en plus chez les politiciens européens que les fermes éoliennes offshore ne vont finalement pas poser le problème écologique que l’on pensait et que continuer les constructions actuellement engagées devrait être globalement moins difficile politiquement. » Ces résultats ont aussi trouvé un échos de l’autre côté de l’atlantique, où le projet Cape Wind de 130 éoliennes au large de Nantucket Sound ne cesse de se heurter aux difficultés administratives répétées et aux rumeurs qui prétendent que  » les turbines vont éradiquer toute la faune aviaire de la région plus sûrement que le réchauffement climatiques « . Il était en effet grand temps de commencer à y voir clair sur la base d’études vérifiables. Mais il faut se garder de tout triomphalisme. Cette étude est une première et devra être suivie de quelques autres bénéficiant de cautions scientifiques aussi irréfutables pour trancher le fait de savoir si oui ou non les éoliennes offshore sont les tueuses d’oiseaux que l’on a vu voulu faire croire.
Article Francis Rousseau
Sources : Denmark’s National Environmental Research Institute ; Horns Rev Press Release ; Nysted Press Release ; Cape Wind Project ; MIT Technology Review / Photos : 1. Camera Infra rouge capteur se chaleur ©Mark Desholm. 2. Parc offshore de Nysted ©Nysted Press Relase


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