France – 03/10/2024 – energiesdelamer.eu.

Du 4 au 14 octobre 2024, la Fête de la science met le cap sur l’année de la mer ! Plus de 6 000 événements à découvrir partout en France et à l’international : village des sciences, ateliers, conférences, expositions…

Depuis plus de 30 ans, cette fête se déroule chaque année à l’automne. D’où vient cette manifestation nationale populaire dont, Patrick Hetzel, le nouveau ministre de la Recherche depuis le 21 septembre 2024, hérite ?

Retour sur les premiers pas de cette fête devenue désormais un incontournable.

Tout commence en 1991, avec le gouvernement d’Edith Cresson, première femme à être nommée Premier ministre.

À l’occasion du 10e anniversaire de la création du ministère, Hubert Curien, alors ministre de la Recherche et de l’Espace, décide d’ouvrir les  jardins du ministère de la Recherche au public 21 rue Descartes, à Paris et annonce le lancement du premier événement national célébrant la science, prévu pour l’année suivante du 12, 13 et 14 juin 1992.

Histoire du lieu

Fondé en 1304 sur la montagne Sainte-Geneviève, grâce à la générosité de Jeanne 1ère de Navarre, comtesse de Champagne, le collège de Navarre jouit d’une excellente réputation pendant toute son existence. Il accueille des étudiants pauvres venus de la Champagne. Les bâtiments sont construits entre 1309 et 1314. L’établissement peut recevoir jusqu’à 70 boursiers; il est gratuit pour les étudiants. A partir de la seconde moitié du XIVe siècle, il commence à jouir d’une grande notoriété, en grande partie due à l’enseignement de maîtres spécialisés. Le réfectoire du collège est fréquenté par les étudiants du quartier.

Au fil des siècles, le collège accueille des élèves célèbres : Jean Gerson, Jacques Amyot, le cardinal de Richelieu, Jacques-Bénigne Bossuet, le marquis de Condorcet et le poète André Chénier. En 1752, le roi Louis XV y créée une chaire de physique expérimentale. À la veille de la Révolution, c’est l’un des établissements parisiens les plus avancés pour l’enseignement de la science moderne.

La création de l’École Polytechnique

L’École Polytechnique est créée en 1794 sous le nom d’« École centrale des travaux publics » afin de faire face à la pénurie d’ingénieurs et de cadres supérieurs en France. En 1804, Napoléon donne à l’école son statut militaire et sa devise « Pour la patrie, les Sciences et la Gloire ». Désaffectés depuis la Révolution, les locaux du collège de Navarre, du collège de Boncourt et du collège de Tournai sont attribués en 1804 à l’Ecole Polytechnique. Hélas, la plupart des bâtiments anciens sont démolis au cours du XIXe siècle et remplacés par les bâtiments actuels.

La grande cour de l’Ecole Polytechnique

Le portail de l’Ecole Polytechnique est édifié en 1838 par l’architecte A.M. Renié dans le style néoclassique. Il présente deux hauts-reliefs symbolisant la double vocation de l’école : former des ingénieurs civils des mines et des ponts et former des cadres militaires. Passé le portail, vous voici dans la grande cour appelée également cour de Navarre. Tous les bâtiments qui l’entourent sont des reconstructions : le pavillon Joffre, le pavillon Foch et la galerie de Navarre.

En 1970, l’école Polytechnique devient un établissement public, sous la tutelle du ministère de la Défense. En 1976, elle quitte le Quartier Latin et part s’installer à Palaiseau à proximité du CEA, du CNRS et de l’université Paris XI-Orsay. Le pôle Paris-Saclay devient le grand pôle technologique à proximité de Paris.

L’arrivée du ministère de la recherche rue Descartes

Hubert Curien, deux fois ministre chargé de la Recherche et de la Technologie (1984 – 1986 ; 1988 – 1993), est aussi le père de l’Europe spatiale, (il deviendra le premier Président de l’Agence Spatiale Européenne de 1979 à 1984).

Le pavillon Boncourt Ministère de la recherche

Le ministère de la recherche s’installe en 1991

Depuis 1981, le siège du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche occupe les anciens locaux de l’Ecole Polytechnique. Les fenêtres à l’arrière de ce bâtiment donnent sur la bibliothèque d’anthropologie sociale fondée par Claude Lévi-Strauss au Collège de France.

Avec la Fête de la Science, Hubert Curien avait pour ambition de rapprocher les citoyens parisiens de la science et de ses acteurs… Son ambition était, à travers ce premier évènement, était d’ouvrir les laboratoires au grand public, de permettre aux scientifiques de rencontrer ce grand public et de mieux comprendre les « désirs et les attentes » des citoyens et l’impact des avancées scientifiques sur la société civile et son environnement.

Cette ambition de rapprochement entre le monde scientifique et le grand public se poursuivra ensuite avec le fort soutien qu’il accorda à la mise en place et la tenue des « entretiens Sciences et Ethique » à Brest et dont on peut trouver le prolongement encore aujourd’hui avec des manifestations telles que les Océanes Atlantiques, qui se tiennent à la Baule et au Pouliguen, chaque année, depuis 2023.

 

Parmi ses conseillers scientifiques, Jean-Loup Salzmann rappelle dans un article publié le 6 février 2015 dans la lettre d’information de France Universités :

Ce qui caractérise Hubert Curien, c’est que même lorsqu’il était ministre, il n’abandonnait jamais ses fonctions d’enseignant et de chercheur. Je me souviens qu’il prenait toujours le temps d’aller dans son laboratoire pour diriger son séminaire de doctorat, s’occuper de son laboratoire, recevoir ses étudiants. A la retraite, il a continué à avoir une activité d’enseignement très importante.

On peut dire qu’il a durablement marqué le paysage de la recherche et de la science en France. Directeur du CNRS, il l’ouvre aux coopérations avec les laboratoires étrangers : plus de cinquante accords bilatéraux sont ainsi signés entre 1969 et 1973, notamment avec l’Angleterre et l’Allemagne. Il développe parallèlement des relations avec des pays à fort potentiel scientifique tels que l’URSS, Israël et le Japon.
Fort de son attachement à la construction de l’Europe de la Science, il est à l’origine de la création de la Fondation Européenne de la Science. Au ministère de la Recherche, il participe au lancement du programme Eureka, destiné à renforcer la compétitivité de l’industrie européenne.
C’est pendant sa présidence du Centre National d’Etudes Spatiales (1976 – 1984), qu’il dirige le premier lancement de la fusée Ariane, ce qui lui vaudra le surnom de « père de l’Europe spatiale ».
Enfin, au Parlement, il engage plusieurs chantiers «à hauts risques», avec notamment une loi sur l’éthique médicale et une autre sur «l’enfouissement des déchets radioactifs à durée de vie longue».

Quel rôle Hubert Curien a-t-il joué dans la dynamisation de la culture scientifique au bénéfice des jeunes ?

Hubert Curien était persuadé que l’une de missions essentielles du chercheur était la vulgarisation scientifique auprès d’un large public. Tout au long de sa vie, il a eu à cœur d’éveiller l’esprit scientifique chez les jeunes.
Il contribua à créer la cité des sciences et de l’industrie de la Villette. Un peu partout en France, il avait lancé des centres scientifiques et techniques pour que chaque jeune puisse se familiariser avec les sciences. En 1991, il décide de fêter les 10 ans du ministère en ouvrant ses jardins au public pour la première fois. Cet évènement, baptisé la « science en fête » préfigure ce qui deviendra, un an plus tard, la Fête de la science. L’objectif de l’opération était d’ouvrir les portes des laboratoires pour faire partager les joies de la découverte avec tous les citoyens, et particulièrement avec les jeunes.
Il a multiplié les actions de communication pour promouvoir la science auprès des jeunes. On peut citer le passeport pour la recherche, le dispositif « 1000 classes/ mille chercheurs »… Il a encouragé, par ailleurs, la création de centres régionaux pour la culture scientifique, technique et industrielle pour montrer l’intérêt des sciences à tous les publics.
Pour lui, il était extrêmement important que la société, dans son ensemble, comprenne les enjeux de la recherche. La science devait étroitement être liée à la société.

 

 

POINTS DE REPÈRE

Prenez déjà date et déposez vos propositions pour la 7ème édition de « Fête de la mer et les littoraux » organisée par Sophie Panonacle, députée de La Gironde. Les dates sont du 7 juin au 7 juillet 2025

Fête de la Mer et des Littoraux 2025

 

Abonnez-vous aux articles complets, publiés dans les newsletters, ou inscrivez-vous gratuitement au Fil info de l’agence de presse d’energiesdelamer.eu.

Avec l’abonnement (nominatif et individuel) l’accès est illimité à tous les articles publiés.
Abonnements : Aziliz Le Grand – Mer Veille Energie

Suivez-nous sur les réseaux sociaux Linkedin et Facebook

Le Business Directory, répertoire des membres soutiens d’energiesdelamer.eu. Les adhésions des membres permettent l’accès gratuit aux articles publiés sur leurs activités par energiesdelamer.eu. Véritable outil, la base de données comprend, depuis le 1er juin 2024, plus de 9 500 articles d’actualité indexés quotidiennement.

 


Ne copiez pas l’article, copiez le lien, vous protégez ainsi les droits d’auteur de notre équipe rédactionnelle.


Publicités Google :