UK – Norvège – Etats-Unis – Vendredi 11/09/2020 – energiesdelamer.eu. Le géant pétrolier britannique BP, qui, à l’exemple de Total, Shell, souhaite verdir ses activités, a annoncé son partenariat avec le groupe norvégien Equinor aux États-Unis.
BP va racheter pour 1,1 milliard de dollars la moitié de la participation d’Equinor dans deux projets d’éolien en mer en développement aux Etats-Unis pour les développer en commun. BP précise qu’il s’agit de son premier investissement dans ce secteur en plein essor à travers le monde, ce qui doit l’aider à tenir ces objectifs dans les renouvelables. Jusqu’à présent, BP n’était présent que dans l’éolien terrestre, essentiellement aux Etats-Unis.
Le groupe a annoncé cet été vouloir multiplier par 10 ses investissements dans les énergies à faible émission carbone d’ici 2030, pour atteindre 5 milliards de dollars par an, notamment dans les renouvelables. Il avait assuré ne plus vouloir être un « groupe pétrolier » mais un « groupe énergétique », afin de répondre à la nouvelle donne consécutive à la pandémie et respecter ses engagements à devenir neutre en carbone d’ici 2050.
« C’est une première étape importante dans le respect de notre stratégie et notre transition pour devenir une vraie entreprise énergétique intégrée », a commenté Bernard Looney, directeur général de BP, à propos du partenariat avec Equinor, un groupe qualifié de « leader reconnu » sur ce marché. Il précise que l’éolien en mer progresse d’environ de 20% par an dans le monde, avec une forte croissance sur le marché américain.
Les deux groupes vont développer ensemble quatre actifs dans deux ensembles d’éoliennes en mer déjà existants au large de la côte Est, ce qui devrait pouvoir générer de l’électricité pour plus de deux millions de foyers.
Equinor restera l’exploitant de ces projets, qui seront détenus à parité par les deux groupes, lesquels comptent étudier la possibilité d’en développer d’autres toujours dans l’éolien en mer aux États-Unis. Le partenariat devrait être acté début 2021 une fois les feux verts réglementaires obtenus.
« Notre partenariat souligne le fort engagement de nos entreprises afin d’accélérer la transition énergétique et combiner nos forces va permettre de faire croître ensemble une activité d’éolienne en mer rentable aux États-Unis », a déclaré pour sa part le directeur général d’Equinor Eldar Sætre, dans un communiqué distinct.
Equinor avait, comme BP, dévoilé en début d’année de grandes ambitions vertes comme la neutralité carbone pour toutes ses opérations dans le monde d’ici 2030 et le décuplement d’ici 2026 des capacités dans les renouvelables.
Le groupe pétrolier britannique, comme les autres grandes majors, a été touché de plein fouet par la crise sanitaire qui a fait chuter la demande de brut, entraînant un plongeon des cours.
BP s’attend à un marché pétrolier déprimé pour une longue période et a choisi de passer dans ses comptes des dépréciations d’actifs de 20 milliards de dollars, notamment dans l’exploration. Il a même décidé de réduire son dividende pour la première fois depuis la marée noire de 2010 consécutive à l’explosion de la plateforme Deepwater Horizon dans le Golfe du Mexique.
Cette décision intervient un mois après l’annonce par bp d’une nouvelle stratégie, qui comprend l’objectif ambitieux de multiplier par 10 l’investissement annuel à faible émission de carbone pour atteindre environ 5 milliards de dollars par an d’ici 2030. Et faire passer la capacité de production renouvelable développée de 2,5 gigawatts (GW) en 2019 à environ 50 GW d’ici 2030.
Le potentiel du marché de l’éolien offshore est énorme, selon le vice-président exécutif du gaz et de l’énergie à faible émission de carbone, Dev Sanyal, qui a conclu un accord d’une valeur de 1,1 milliard de dollars avec Equinor.
Selon BloombergNEF, le secteur de l’éolien offshore devrait passer de ~ 30GW aujourd’hui à ~ 190GW d’ici 2030, le taux de croissance le plus rapide de tous les secteurs des énergies renouvelables. L’énergie éolienne étant une ressource abondante, aidée par un environnement réglementaire favorable et des réductions rapides des coûts, l’éolien offshore semble prêt à exploser.
Et les États-Unis sont pionniers dans le domaine de l’éolien offshore, cherchant à développer 30 GW d’ici 2030. En fait, l’analyse de l’American Wind Energy Association a révélé que le développement de 30 GW d’éolien offshore pourrait soutenir jusqu’à 83000 emplois et générer 25 milliards de dollars par an de production économique d’ici 2030.
POINTS DE REPÈRE
En avril 2020, on avait assisté à du jamais vu dans l’histoire du marché du pétrole avec u prix du baril de brut texan, littéralement effondré lundi, qui est passé en dessous de zéro $, conséquence du Covid-19 et du grand confinement.
https://www.energiesdelamer.eu/2020/04/20/petrole-effondrement-du-prix-du-baril/
Equinor dit notamment vouloir devenir « une major mondiale de l’éolien en mer », lui qui participe actuellement à la construction de l’immense champ Dogger Bank au large du Royaume-Uni.
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