France – 08/02/2025 – energiesdelamer.eu.
RTE vient de publier un premier bilan pour l’année 2024. La consommation d’électricité française (corrigée des aléas météorologiques) s’est élevée à 449,2 TWh soit une légère augmentation de +3,1 TWh1 (soit 0,7 %) par rapport à 2023.
Depuis ce matin, les Pays baltes, Estonie, Lettonie et Lituanie, se sont déconnectées du réseau électrique russe pour intégrer le réseau européen*.
Ce niveau rompt avec la tendance à la baisse observée ses dernières années, sous l’effet d’un contexte macroéconomique légèrement plus favorable. Cette hausse concerne notamment les grands consommateurs d’électricité (industriels et consommateurs tertiaires raccordés au réseau de RTE).
Leur consommation agrégée a augmenté de +2,4 % par rapport à 2023, alors qu’elle ne cessait de diminuer depuis les crises sanitaire puis énergétique.
La consommation globale du pays, comme celle des grands consommateurs, reste néanmoins en retrait par rapport à ses niveaux historiques, de l’ordre de -6% (-30 TWh) et -12,7 % par rapport à la moyenne de la période 2014-2019.
Par ailleurs, le faible niveau des pointes de consommation (l’un des plus faibles depuis 10 ans) a conduit à une moindre sollicitation des moyens thermiques de pointe : en 2024, la production éolienne a davantage contribué à couvrir la consommation durant ces périodes de pointe (production moyenne de 7,2 GW, soit 10% de la consommation) que la production thermique.
L’année 2024 a été marquée par une abondance de production décarbonée (95% d’électricité produite en France, en 2024, était décarbonée) qui a largement excédé la consommation française.
De façon inédite, la production décarbonée a ainsi suffit à elle-seule à couvrir la consommation du pays pendant 99,5% du temps.
Elle a aussi permis d’atteindre des niveaux records d’exportations (101,3 TWh d’exportations brutes et un solde exportateur de 89 TWh), dans toutes les situations de prix, offrant à la France un niveau inédit de valorisation totale des exportations d’électricité de 5 milliards d’euros (contre 1 à 3 milliards d’euros/an depuis 2000).
Lire les analyses : Vue d’ensemble des échanges 2024 et Dynamique des échanges
En 2024, les prix sur les marchés de gros ont poursuivi leur recul depuis la crise énergétique de 2022
Prix de l’électricité sur les marchés de gros français en 2024
Les leviers pour réduire l’apparition de ces prix négatifs sont bien identifiés :
1. le développement des flexibilités de consommation et du stockage, en positionnant certains postes de consommation comme la recharge des véhicules électriques ou le déclenchement des chauffe-eaux en milieu de journée – ce type de flexibilités requiert un modèle économique spécifique, permettant aux consommateurs de tirer partie de leur flexibilité (effacements explicites, offres de fourniture heures pleines/heures creuses, etc.) ;
2. la flexibilité du parc du production, qui repose majoritairement sur la modulation du parc nucléaire et hydraulique, mais à laquelle pourront participer de manière croissante les renouvelables, sous réserve que le cadre législatif et réglementaire génère les incitations adéquates.
Les prix spot ont connu une baisse généralisée en Europe, et notamment dans les pays disposant d’une production largement décarbonée (par exemple en France ou en Espagne).
Pour la première fois depuis 2011, le prix spot moyen a été plus faible en France qu’en Allemagne : le prix spot moyen annuel français s’élevant à 58 €/MWh (contre 97 €/MWh en 2023 et 276 €/MWh en 2022).
Les prix à terme français sont, quant à eux, demeurés inférieurs à ceux de tous les pays voisins, à l’exception des pays de la péninsule ibérique, interconnectée aux pays européens par la France et disposant d’une production majoritairement renouvelable.
RTE a publié les premiers chapitres de son Bilan électrique 2024, les analyses complètes et les données dynamiques sont disponibles sur le portail RTE Analyses et données : analysesetdonnees.rte-france.com
POINTS DE REPÈRE
L’Estonie, la Lettonie et la Lituanie, anciennes républiques soviétiques intégrées à l’Union européenne et à l’Otan depuis 2004, étaient reliés au réseau russe depuis l’ère soviétique.
« C’est la dernière étape de sortie d’un système énergétique qui était entièrement dépendant d’un Etat qui n’est pas un pays ami« , a déclaré le Premier ministre lituanien, Gintautas Paluckas.
« La Russie ne peut plus utiliser l’énergie comme outil de chantage« , s’est également réjouie Kaja Kallas, ex-Première ministre estonienne
Si l’électricité venait à manquer dans les pays baltes, ce sont désormais les pays européens qui viendraient à la rescousse, et non plus la Russie.
Les réseaux des Pays baltes fonctionneront d’abord en « mode isolé« , avant de s’intégrer au réseau électrique européen via la Pologne. Les responsables lituaniens et polonais entameront demain le 9 février 2025, le processus de synchronisation.
Il existe depuis 2015 un câble électrique sous-marin entre la Suède et la Lituanie. Plus récemment une connexion terrestre entre la Lituanie et la Pologne a également été établie.
Le jour de Noël 2024, le câble électrique EstLink 2, reliant la Finlande à l’Estonie, avait été endommagé dans le golfe de Finlande par la flotte fantôme soupçonnée d’être russe.
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