Québec – 13/01/2025 – energiesdelamer.eu.
Les 320 projets d’aires protégées, seront soumis à une analyse dans le cadre de « l’appel à projets » lancé par le Gouvernement Legault afin d’augmenter la protection des milieux naturels dans la portion méridionale de la province, a appris Le Devoir.
Ces données démontrent que le Québec a suffisamment de propositions sur la table pour faire des gains majeurs en matière de conservation.
Selon des données fournies par la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec), qui a collaboré avec le gouvernement pour cet « appel à projets » lancé en juin 2024, au moins 320 propositions d’aires protégées sont aujourd’hui sur le bureau du ministre de l’Environnement, Benoit Charette.
Ces 320 « propositions » sont celles qui ont été soumises par des citoyens ou des organismes et qui ont aussi reçu une résolution « en appui à l’analyse » de la part de la MRC concernée. Celle-ci devait être transmise au gouvernement au plus tard le 10 janvier.
Il s’agissait d’ailleurs d’un élément essentiel pour qu’un projet puisse passer aux étapes suivantes, à commencer par une « préanalyse » des ministères concernés.
Suivra la mise en place de « tables de concertation régionales ». Cette étape impliquera « les acteurs régionaux concernés par l’aménagement du territoire ». Des délais d’un an sont prévus pour la détermination « de façon consensuelle des territoires à recommander au gouvernement pour la création d’aires protégées ».
Globalement, l’étude durera deux ans et la « prise de décision gouvernementale » n’est pas prévue avant au moins 2027.
Les données transmises par la SNAP Québec démontrent qu’un total de 535 projets avaient d’abord été jugés recevables par le ministère de l’Environnement du Québec, dont quelques dizaines émanant des Premières Nations. Plusieurs régions sont visées, de l’Abitibi-Témiscamingue à la Gaspésie, en passant par la Côte-Nord, la Montérégie et la région de Montréal.
En plus des 320 projets qui vont continuer de cheminer, certains ont été acceptés partiellement, et le sort de quelques-uns est incertain actuellement.
Et au moins 91 propositions n’ont pas pu être déposées en vue des prochaines étapes, en raison des refus de MRC avant même leur analyse.
Le Devoir a notamment fait état du cas de la MRC de la Haute-Gaspésie, qui a rejeté en bloc 20 projets présentés par des gens de la région. Et en Mauricie, plusieurs propositions ont été stoppées par des élus locaux avant même que leur valeur en matière de protection de la nature ne soit analysée.
Le directeur général de la SNAP Québec, Alain Branchaud, est toutefois formel : «l’appel a connu un très grand succès, même au-delà de nos attentes». Il salue l’idée de faire participer directement la population pour accroître les mesures de protection des milieux naturels dans le sud de la province, « où la biodiversité est riche et où les menaces envers celle-ci sont grandissantes ».
À titre d’exemple, en décembre, Le Devoir avait publié un article sur un projet déposé pour la protection de la rivière Magpie, où un projet de protection avait été mis de côté par le gouvernement en 2020, en raison du potentiel hydroélectrique.
Plusieurs autres projets rejetés au même moment par Québec ont été soumis de nouveau, confirme la SNAP Québec. Ceux-ci représenteraient un ajout de plusieurs milliers de kilomètres carrés de protection, notamment pour le caribou forestier.
Exploitation
Pour atteindre le seuil de 30 % pour le vaste territoire visé par l’appel à projets, il faudrait ajouter de la protection pour plus de 160 000 km2. Si les 535 projets présentés au départ avaient pu cheminer, la superficie potentielle de protection aurait atteint 217 000 km2.
Le gouvernement Legault refuse en outre de freiner temporairement l’exploitation des « ressources naturelles » sur les territoires visés par des projets d’aires protégées présentés par des groupes citoyens en réponse à l’« appel » lancé par le ministre de l’Environnement. La directrice générale de Nature Québec, Alice-Anne Simard, redoute d’ailleurs déjà le moment où la liste officielle des projets sera rendue publique. « Nous risquons alors de voir disparaître les valeurs écologiques qu’on cherche à protéger ou de voir apparaître des contraintes qui bloqueront ensuite le processus de désignation de l’aire protégée. »
L’appel à projets du gouvernement vise notamment toutes les régions touchées par la croissance très marquée du nombre de titres miniers au cours des cinq dernières années. Or, une fois qu’un titre minier a été acquis, la création d’une aire protégée devient pour le moins difficile, voire impossible, puisque la priorité est accordée aux permis d’exploration.
Pour en savoir plus merci de lire l’article publié par Le Devoir
Photo: Association Eaux Vives Minganie Un projet de protection de la rivière Magpie a été déposé dans le cadre de «l’appel à projets». Un autre projet de conservation de ce cours d’eau de la Côte-Nord avait été mis de côté par le gouvernement Legault en 2020.
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