France – 10/01/2025 – energiesdelamer.eu.

La CRE a publié sa délibération, prise le 29 novembre 2024, relative aux 2 parcs éoliens flottants en Méditerranée (AO6). Parmi ses différents commentaires et son analyse, elle note la multiplication des industriels chinois retenus par les candidats pour les aérogénérateurs.

. le projet « Éoliennes Flottantes d’Occitanie – EFLO » d’Ocean Winds (Engie et EDPR) et de la Banque des territoires (Eolien en Mer Participation)  est au tarif de 92,70€/MWh, hors raccordement.

. le projet  « Méditerranée Grand Large » de la société de projet Eoliennes Méditerranée Grand Large, composée d’EDF Renouvelables et Maple Power, est au tarif de 85,90€/MWh.

Comme cela avait publié par energiesdelamer.eu, les tarifs sont comparables à l’AO5 (Bretagne Sud) dont le lauréat est Pennavel,  « avec une dispersion plus réduite, quoique toujours importante » mentionne la CRE. A titre de comparaison, l’offre du consortium Pennavel formé par Elicio et BayWa r.e. pour Bretagne sud est de 86,45 €/MWh…

A propos des turbines

« Les deux lauréats considèrent des éoliennes de 22,6 MW », note la CRE

Puissance des aérogénérateurs

L’ensemble des offres, pour les projets 1 et 2, anticipent une mise en service entre août 2031 et février 2032, sans prise en compte d’éventuels recours, soit au moins sept ans après le dépôt des offres. Ces délais importants conduisent certains candidats, comme pour les précédentes procédures concurrentielles AO45 et AO5, à considérer des hypothèses incertaines quant aux innovations techniques qui seront disponibles pour les projets.

Les deux candidats que la CRE propose de retenir considèrent des aérogénérateurs de puissance unitaire de 22,6 MW, incluant un régime d’augmentation de puissance, [SDA].

Les offres intégrant une puissance unitaire de 15 MW anticipent l’utilisation de turbines de diamètre de rotor compris entre 236 et 240 mètres. Pour justifier cette configuration, la plupart des offres incluent des lettres de soutien de turbiniers pour des aérogénérateurs qui seraient commercialement disponibles à la date de mise en service des projets pour un usage flottant. Certains de ces modèles sont au stade de prototype installés ou déjà commercialisés.

Les offres intégrant une puissance unitaire d’aérogénérateurs de 22,6 MW n’apportent pas suffisamment d’éléments dans leurs justifications pour assurer de la disponibilité de tels modèles d’aérogénérateurs pour installation flottante à un horizon temporel compatible avec les calendriers des projets. En effet, les projets éoliens flottants présentent davantage de contraintes techniques que les projets posés, ce qui induit que les aérogénérateurs sont disponibles dans un premier temps pour des projets posés, avant une adaptation pour installation flottante dans un second temps. Ces incertitudes conduisent la CRE à attribuer une note nulle à ces offres vis-à-vis du sous-critère relatif à la crédibilité de la puissance unitaire des aérogénérateurs. Néanmoins, il convient de noter que le dimensionnement des projets concernés leur donne des marges de manœuvre afin de les reconfigurer en cas de dégradation des hypothèses, notamment dans le cas où des aérogénérateurs de puissance unitaire de 22,6 MW ne seraient pas disponibles à un horizon temporel compatible avec les calendriers des projets.

La CRE note que [SDA] des turbiniers asiatiques fournissent des lettres de confort pour des modèles de plus de 22 MW pour installation flottante, sans pour autant que la CRE ait jugé, au vu de son analyse approfondie et de l’avis du collège d’experts, que ces éléments permettaient de lever l’ensemble des doutes sur le réalisme technique de cette hypothèse.

L’instruction réalisée par la CRE l’amène à formuler plusieurs observations et recommandations dont une présence croissante des turbiniers asiatiques dans les offres des candidats, critère majeur de compétitivité des offres.

Comparativement aux précédentes procédures concurrentielles, la CRE observe que les offres mentionnent de plus en plus des modèles d’aérogénérateurs proposés par des sociétés asiatiques. Bien que les candidats ne prennent aucun engagement sur la provenance des aérogénérateurs, ils peuvent s’appuyer sur ces acteurs nouveaux entrants sur le marché européen dans le dimensionnement technico-économique de leurs offres. En plus des entreprises Dongfang et Mingyang, déjà citées dans des offres de la procédure AO5, certaines offres évoquent d’autres sociétés chinoises : Goldwind et CSSC.

Les dossiers continuent par ailleurs de mentionner les aérogénérateurs des turbiniers historiquement présents sur le marché européen : GE Vernova, Siemens Gamesa Renewable Energy et Vestas.

La CRE constate que l’hypothèse de turbines de grande puissance constitue, de plus en plus couramment, un facteur significatif de compétitivité des offres : au-delà des gains vis-à-vis du coût d’investissement initial pour la fourniture des aérogénérateurs, cette hypothèse peut générer des économies vis-à-vis des coûts liés aux flotteurs, ancrages et câbles inter-éoliennes, ainsi que pour les coûts d’exploitation et maintenance. La CRE note que les lauréats des précédentes procédures concurrentielles pourraient aussi de facto être incités à se tourner vers de telles alternatives pour améliorer la rentabilité économique de leurs projets.

Bien que l’hypothèse n’ait pas été jugée suffisamment crédible dans la notation de la robustesse des offres, cette situation illustre la nouvelle pression concurrentielle exercée sur le marché européen de l’éolien en mer par l’arrivée de modèles d’aérogénérateurs de grande puissance, aujourd’hui portés principalement par des acteurs extraeuropéens.

La CRE note que l’entrée en vigueur du règlement « Net-Zero Industry Act »7 (NZIA), qui vise à accroître la production de technologies propres dans l’Union européenne et notamment des composants stratégiques des installations, pourrait être susceptible d’affecter ce constat. Dans son avis sur le document de consultation relatif à la procédure AO9, la CRE s’était prononcée en faveur de la mise en place de critères intégrant les enjeux industriels, permettant de valoriser le contenu européen des projets et de favoriser leur acceptabilité….

Remerciements à Nicolas Ferellec d’avoir signalé la parution de la Délibération de la CRE. Nicolas Ferellec est Responsable éolien en mer chez Cerema. Cerema est membre du Business Directory.

 

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POINTS DE REPÈRE

 

Les tarifs des lauréats de l’Appel d’offres AO6 Méditerranée

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