France – 24/06/2024 – energiesdelamer.eu.

En clôture des « Journées de l’ingénierie maritime », à Caen, le vice-président de l’université Gustave Eiffel préconisait un véritable « changement de paradigme » – aussi bien en matière de construction et d’aménagement du territoire que pour la formation des ingénieurs.

C’est à Jean-Bernard Kovarik, vice-président de l’université Gustave Eiffel (Marne-la-Vallée), qu’il revenait de conclure les « Rencontres de l’ingénierie Maritime », organisées par l’école d’ingénieurs Builders, à Caen, du 18 au 20 juin avec le soutien du CEREMA.

« Face à l’urgence climatique, nous n’avons plus le temps de nous adapter, expliquait l’enseignant à l’issue des trois journées de RIM. Nous sommes confrontés, désormais, à la possibilité de chocs brutaux. Regardons cette réalité en face. Nous devons changer de paradigme. 

Comment s’y prendre ? Que faire ?

Il faut d’abord continuer la lutte en gagnant du temps pour nous adapter. Envisager dès maintenant, par exemple, des usages et des constructions en mode dégradé. Ne pas hésiter à recourir au « low tech », au « low energy ». Autrement dit, nous placer désormais en mode survie. Cela débouche, par exemple, sur une ingénierie de la restauration et de la flexibilité. 

Et il faut dès maintenant intégrer ces changements dans les formations.

Pour une école de construction comme Builders, cela signifie d’abord fuir les approches dogmatiques : il faut être pragmatique et flexible – mais aussi se tenir à l’écart de toute approche punitive. Il faut aussi refuser le désespoir, se tourner avec enthousiasme vers l’action. Et pour cela, mobiliser les jeunes et aussi les anciens. 

Comment enseigner, dans ce contexte inédit ? On ne peut pas tout enseigner sur tout. Doit-on se tourner vers des enseignements très spécialisés ? Ou au contraire rester sur des formations très généralistes ? On risque d’être trop prudent, de manquer d’ambition.

Compte tenu de l’urgence, il ne faut pas hésiter à se tourner vers des solutions imparfaites, non encore validées.

 

Accélérer les transferts de la recherche

Il faut aussi dynamiser le front enseignement-recherche. Diffuser largement les résultats de la recherche, par exemple – même s’ils ne sont pas encore totalement validés. Et de façon générale, multiplier les passerelles entre le laboratoire et l’amphi. Bref, il s’agit de transférer très vite les résultats de la recherche vers la formation et vers l’industrie – quitte à prendre des risques.

Par ailleurs, on a parfois reproché aux écoles d’ingénieurs de trop se tenir dans leur ligne de nage, d’être trop « techno-centrées ». La recherche de solutions doit être menée avec flexibilité, en prenant en compte les contingences territoriales.

Tout cela est complexe, certes. Il faut se tenir à mi-chemin entre la complexité des interactions multiples et la tentation de céder à ceux qui veulent que tout soit simple. Autrement, dit il faut tenter d’appréhender la complexité de façon simple. »

 

Propos recueillis par J.-C. L.

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