France – 22/03/2024 – energiesdelamer.eu.
Avec le rachat des remorqueurs « les Abeilles » annoncé le 4 mars dernier, ce rapprochement total avec Boluda permettrait « aux Abeilles de bénéficier du soutien du leader du remorquage pour son développement futur ».
Une histoire d’hommes et de remorqueurs !
A travers l’interview de Laurent Ménager menée par Aymeric Avisse*, directeur de « Jeune Marine », partenaire média d’energiesdelamer.eu, de nombreux lecteurs découvriront le parcours professionnel du directeur de Boluda France depuis juin 2023. trouveront une explication complémentaire à celle de la logique financière d’un groupe leader du remorquage portuaire qui s’est diversifié dans l’offshore et les énergies renouvelables en mer.
Boluda et le marché de l’éolien en mer
Depuis quelques années Boluda a pris position sur le marché de l’éolien en mer « qui s’ouvre et on a déjà beaucoup travaillé sur ce domaine », récemment à Fos nous avons été amenés à remorquer les embases des éoliennes flottantes au large de Fos, une opération qui a nécessité des moyens de remorquage assez conséquents. L’année dernière, ici au Havre, on a aussi été sollicités pour transporter les embases des fondations gravitaires des éoliennes vers Fécamp » déclare Laurent Ménager à Aymeric Avisse
Les caissons de l’extension de la digue de Monaco : » il y a quelques années, nous avons eu la mission de remorquer Marseille à Monaco des caissons pour la réalisation d’une digue. C’était de gros caissons qui faisaient environ 30 m de côté, et ce fut un remorquage très technique qui a nécessité des moyens un peu plus conséquents que ce que l’on a aujourd’hui, mais qu’on a trouvé dans le groupe »…. (Ndlr La Touline avait formé des pilotes pour ce remorquage)
L’électrification à quai
Au Havre « on a pris de l’avance… nos remorqueurs bénéficient de l’électrification à quai » pour l’exemple, les remorqueurs à quai sont tous branchés sur le courant de terre. Leurs groupes électrogènes sont stoppés et il n’y a donc aucune émission de gaz. C’est ainsi depuis plus de 20 ans, ici au Havre, ce n’est donc pas nouveau ! Vous l’avez dit aussi, nos moteurs sont alimentés par du gasoil sans soufre, on travaille avec ce genre de combustible depuis de nombreuses années. L’avenir est vert, vous l’avez dit, objectif zéro émission ou zéro carbone : en tout cas il y a des tests qui sont faits aujourd’hui dans le groupe sur des combustibles dits biocarburants, des tests qui sont menés aujourd’hui, notamment en Espagne. Les tests sont donc en cours et il faut un peu de recul pour savoir si c’est efficace, si c’est fiable, parce que notre métier requiert d’avoir des bateaux fiables : on ne peut pas se permettre d’envoyer un remorqueur sous l’étrave d’un navire si on n’est pas capable de savoir si le comburant est efficace, on a besoin d’avoir un retour sur expérience pour savoir si ces biocarburants sont fiables. Il faut savoir qu’il existe tout un tas de technologies qui viennent de poindre, aujourd’hui on parle d’ammoniaque, on parle d’hydrogène, on parle de navire hybride, sauf qu’aujourd’hui il n’y a rien de fiable et on ne sait pas ce qui sera l’énergie prépondérante dans 10 ou 20 ans. Et cela, ça nous pose un problème : la durée de vie d’un remorqueur est d’environ une quarantaine d’années, donc, quand on le construit aujourd’hui, il faut imaginer quelle sera l’énergie dans 30 ans ou 40 ans et donc c’est un peu compliqué …
Les navires autonomes
« Pour nous, ce n’est pas pour demain » !
Parcours de Laurent Ménager
Issu de la promo C1NM 1991 au Havre, Laurent Ménager a tout d’abord navigué comme élève dans différentes compagnies, au ferry, au pétrole, au conteneur.
Après une carrière d’officier au conteneur il a décidé de travailler à terre, dans un premier temps dans une société de maintenance et très rapidement au port du Havre, au service des dragages. Il a été sollicité par la société Les Abeilles, qui faisait partie du groupe Bourbon, pour devenir responsable de l’atelier, puis responsable technique.
« A l’époque, il y avait bien une entité « Les Abeilles » qui faisait du remorquage hauturier, comme celle qu’on connaît actuellement avec les Abeilles International, chez Econocom, et la branche portuaire, dont faisait partie Le Havre. « Les Abeilles Le Havre », c’était le nom à l’époque, faisait le remorquage portuaire au Havre entre 96 et 2007. A cette époque Boluda rachète Les Abeilles à Bourbon.
« C’est donc une petite révolution quand même qui s’installe parce que le nom les Abeilles reste uniquement pour la partie hauturière, celle qu’on connaît encore aujourd’hui et le remorquage portuaire lui s’appelle Boluda. Depuis 2007, nous sommes Boluda. Après, deux années passées dans un autre groupe il revient « à mes premières amours », comme responsable du site de Nantes Saint-Nazaire, pour Boluda. A partir de 2015, il se voit proposer de prendre la direction des opérations pour l’ensemble des ports de Boluda sur la métropole, à savoir six ports : Dunkerque, Le Havre, Brest, Nantes-Saint-Nazaire, La Rochelle et Marseille-Fos.
« Depuis quelques années on a un marché sur l’éolien qui s’ouvre et on a déjà beaucoup travaillé sur ce domaine, récemment à Fos nous avons été amenés à remorquer les embases des éoliennes flottantes au large de Fos, une opération qui a nécessité des moyens de remorquage assez conséquents. L’année dernière, ici au Havre, on a aussi été sollicités pour transporter les embases des fondations gravitaires des éoliennes vers Fécamp, les caissons pour l’extension de la digue de Monaco où nous avons remorqué des gros caissons en béton construits dans le port de Marseille r : c’était de gros caissons qui faisaient environ 30 m de côté, et ce fut un remorquage très technique qui a nécessité des moyens un peu plus conséquents que ce que l’on a aujourd’hui, mais qu’on a trouvé dans le groupe.
Pour en lire plus sur les formations, les navires remorqueurs autonomes … connectez-vous à l’interview de Laurent Ménager réalisé par Aymeric Avisse (pilote au Havre et directeur de la rédaction de Jeune Marine « Connaissez-vous vraiment les armements français ? »
Source Jeune Marine – energiesdelamer.eu
Photographies reproduites avec l’aimable autorisation de Jeune Marine
POINTS DE REPÈRE
Les articles publiés par energiesdelamer.eu les 4 mars 2023, 13 octobre 2023 et 21 juin 2016 qui sont cités dans l’article de ce 22 mars 2024.
La société Les Abeilles pourrait passer des mains d’Econocom à celles de Boluda
La Touline : compétence « Mer » pour le chantier de Monaco mené par Bouygues Construction
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