Inde – 08/08/2022 – energiesdelamer.eu. L’actualité nous mène à nouveau en Inde. Cette fois c’est à Omkareshwar, une ville sainte de la Narmada où va être construite la centrale solaire flottante la plus grande de l’Etat de l’Inde. Il y a un mois, la centrale flottante de BHEL de 100 MW à NTPC Ramagundam était mise en service. L’actualité se porte sur le fief du royaume Rajput du roi Mandhata. Il s’agit d’Omkareshwar est l’un des principaux lieux saints du fleuve « Narmada River ». Celui-ci, est évoqué comme la manifestation d’une « Déesse Mère » dans les croyances hindoues et tribales. Ses rives sont marquées par de nombreux géosymboles tels que des temples, révélant la vénération de la Narmada et de Shiva, deux divinités dont les pouvoirs s’entrecroisent.
Le barrage d’Omkareshwar a été inauguré en juillet 2007 et c’est sur ce site que la centrale solaire flottante va y être construite.
Emilie Cremin* avait publié une étude sur les impacts environnementaux et les conséquences sociales de ce barrage construit entre 200 et 2006, intitulée « Les grandes barrages en Inde : « Omkareshwar : une ville sainte de la Narmada en cours de transformation ». Au total, 4513 familles avaient été déplacées selon le jugement de 2011, publié par l’International Environmental Law Research Centre.
Le nouveau projet de centrale solaire flottante
Le barrage d’Omkareshwar, dont le niveau d’eau reste constant toute l’année, est construit sur le fleuve Narmada River, qui fait partie des sept rivières sacrées de l’Inde. En mai 2022, le Madhya Pradesh, vaste État du centre de l’Inde, a dévoilé des plans pour développer un projet solaire de 1,4 GW et a lancé des appels d’offres pour développer 1,2 GW de projets solaires supplémentaires dans l’État. Le solaire représente 12 % de la capacité installée de l’Inde, avec 49,3 GW (2021). Depuis 2016, l’Inde a mis en service en moyenne 7,4 GW/an de projets solaires, dont un record de 11,9 GW en 2021. Le pays vise à développer 175 GW de capacité d’énergie renouvelable d’ici 2022, dont 100 GW de solaire.
La suite est réservée aux abonné(e)s.
Pour lire la suite de cet article abonnez-vous. Vous êtes déjà abonnés? connectez-vous.
POINTS DE REPÈRE
Emilie Cremin* est chercheur à l’University de Glasgow. En 2013, à l’époque où elle publié cet article, elle était doctorante à l’Université de Paris 8 Saint-Denis. Dans son article, elle avait souligné que d’une part les habitants des villages n’avaient pas été indemnisés, et conclu son étude de la manière suivante « A présent, ce centre de pèlerinage s’intègre dans le projet de développement de la vallée de la Narmada. L’opposition aux grands barrages se sont manifestés à Omkareshwa, comme dans toute l’Inde, en raison des impacts de ces infrastructures sur les milieux naturels, sur les villages situés en amont et sur les espaces sacrés. Cependant, les différents acteurs présents autour du site perçoivent différemment ce barrage. Les pèlerins hindous et les touristes indiens expriment leur satisfaction tandis que les populations déplacées, les mouvements environnementalistes et les partis conservateurs hindous avaient remis en question cette œuvre du développement. « La dynamique en cours dans ce site sacré reflète ainsi les contrastes de l‘Inde contemporaine, où la société conserve ses traditions tout en s’appropriant les aménagements industriels tels que les grands barrages ».
Le site géographique du barrage d' »Omkareshwar »
En amont du site sacré d’Omkareshwar, le cours du fleuve se divise en deux bras et forme l’île de Mandhata, puis les deux bras se rejoignent en aval à leur confluence appelée « Sangam » qui signifie en sanskrit « réunion ». Ce site recouvert de milliers de petits tumulus représentant des lingas de Shiva ont été édifiés par les fidèles avec les pierres et les galets déposés par le fleuve. Selon les textes védiques ll existerait des chakras* géographiques dans les points de force de l’espace terrestre (Claveyrolas, 2004).
L’île de Mandhata de la Narmada River aurait une forme évoquant la lettre « OM », produisant un son au fondement de l’univers. L’île constituerait aussi dans son ensemble un linga, évoquant le mont Méru (un sommet de 6660 mètres de l’Himalaya), au centre du fleuve Narmada représentant l’océan cosmique et suggérant le yoni*, sexe féminin. La circumambulation de cette île représente un voyage autour du territoire sacré de l’Inde « Bharat » et au-delà, autour de l’univers (Bhardwaj, 1997). Ainsi, pour des millions d’hindous, Omkareshwar est l’un des sites les plus saints du territoire indien.
energiesdelamer.eu souhaite accélérer son développement et continuer d’offrir à ses abonnés une veille quotidienne internationale de qualité, vérifiée et mise en perspective. C’est la raison pour laquelle, depuis le 15 juin 2022 les articles publiés par le site de presse professionnelle sont devenus payants. Les abonnements aux lettres quotidienne, hebdomadaire et mensuelle sont gratuits et vous permettent de prendre connaissance des titres du jour.
Publicités Google :