Vendée Globe – 12/11/2024 – 17h – energiesdelamer.eu.
Après un début de course plutôt paisible, la flotte s’est confrontée à des conditions particulièrement virulentes au passage du cap Finisterre, de quoi causer quelques avaries et pas mal de sueurs froides. Sam Goodchild (VULNERABLE) en a profité pour prendre la tête de la course en milieu de journée alors que les skippers pointent tous leurs étraves vers le Sud en longeant la péninsule ibérique.
Ce qui était attendu est arrivé : selon le Vendée Globe, le vent parfois plus faible au passage du cap Finisterre a redoublé d’intensité dans la foulée, surtout pour tous ceux qui progressent le plus à l’Ouest des côtes.
« J’ai passé une nuit blanche », confie Conrad Colman (MS Amlin) alors que Tanguy Le Turquais reconnaît « n’avoir dormi que 3 à 4 heures depuis le départ ». « Après le passage du cap Finisterre, j’ai 30 nœuds sans discontinuer. La mer est forte, le vent souffle fort, c’est impressionnant ». La nuit a été « dure et intense » d’après Samantha Davies (Initiatives-Cœur), « mouvementée et courte » pour Alan Roura (Hublot). Même Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance), leader jusqu’à la mi-journée, reconnaît que ça n’a pas été facile. « Heureusement qu’on ne vit pas ça au Vendée Globe tous les jours, a-t-il confié en vacation. La mer était courte, ce n’était vraiment pas agréable ».
Dans de telles conditions, personne ni bateau sont épargnés. Thomas Ruyant, un des favoris, se débat avec une voie d’eau à l’avant de son bateau VULNERABLE, au niveau de sa soute à voile. D’après son équipe, le dunkerquois « pompe régulièrement l’eau » et assure « maîtriser la situation. » Yoann Richomme (PAPREC ARKÉA), a dû faire demi-tour à cause « d’un paquet d’algues dans sa quille ». Jingkun Xu (Singchain Team Haikou), lui, s’est blessé à la cheville et « espère ne pas souffrir d’une fracture » mais se déplace avec difficulté sur le bateau. Même blessure pour Maxime Sorel (V and B – Monbana-Mayenne) qui raconte : « je n’arrive pas à réduire ma grand-voile, j’ai tout essayé. Dans ma bataille avec le hook*, je me suis blessé à la cheville droite. ».
De son côté, Éric Bellion a dû batailler avec des problèmes de voile alors que son bateau enchaînait les plantés. Il parle d’une « nuit de m… », « une galère » où il « a laissé des plumes ». « À un moment, je ne savais plus quoi faire ». Alan Roura évoque de son côté « un gros départ à l’abattée » où le bateau « n’était plus du tout contrôlable ».
* hook, système qui permet de hisser une voile (quelle qu’elle soit) à la position souhaitée, de la bloquer avec un système de crochet et d’éviter ainsi de garder de la tension dans la drisse. Sans tension, il n’est alors plus nécessaire d’attacher le cordage.
Au Vendée Globe 2020, Boris Herrmaann, casse son hook.
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