France – Vendredi 11/10/2019 – energiesdelamer.eu. SEATURNS, jeune entreprise innovante spécialisée dans la récupération de l’énergie des vagues, passe à une nouvelle étape de développement pour son système houlomoteur testé et breveté en 2017 dont la finalité est de produire de l’eau douce et de l’électricité.
Il y a un an jour pour jour, energiesdelamer.eu publiait un appel à candidature pour un poste d’ingénieur d’études et développement. C’est ainsi que Gabriel Canteins a rejoint Vincent Tournerie, fondateur et président de la startup créée en 2015 qui développe ce système houlomoteur qui utilise la technique du pendule d’eau interne oscillant.
Après une phase d’études de faisabilité technique et économique, les tests réalisés dans le bassin à houle du LHEEA de Centrale de Nantes en 2017 ont permis de valider la preuve du concept et de breveter le système.
En 2018, des simulations numériques réalisées par INNOSEA ont amélioré la connaissance de ce système houlomoteur innovant « qui se distingue par sa simplicité et sa robustesse » tient à souligner Gabriel Canteins, ingénieur associé au développement du projet depuis début 2019. De nouveaux essais en bassin sont prévus au 1er trimestre 2020.
Aujourd’hui, SEATURNS est engagée dans une phase de développement axée sur un programme de R&D qui nécessite un financement de 1,9 M€ sur 2 ans. Une levée de fond de 600.000 € vient de débuter pour financer les études et la fabrication d’un prototype à l’échelle 1/2 qui sera testé en mer en 2021.
Quelles sont les particularités de ce système houlomoteur qui peut produire aussi bien de l’électricité que de l’eau douce par osmose inverse ?
GC – Ce concept a été développé par Vincent Tournerie en exploitant les retours d’expérience des précédents projets houlomoteurs. Il se distingue par sa forme compacte, idéale pour résister aux conditions hostiles du milieu marin, par le très faible nombre de pièces en mouvement (pas d’articulations immergées, de vérins, de butées…) et par un fonctionnement adaptable à tous les océans.
Un flotteur cylindrique, parallèle à la ligne de crète des vagues, est mis en tangage grâce à un système d’ancrage breveté. Le principe du pendule d’eau interne crée des déplacements d’air entre deux chambres. L’énergie contenue dans ces flux d’air fait tourner une turbine qui peut être couplée à une génératrice pour produire de l’électricité ou à une pompe alimentant un équipement de dessalement d’eau de mer par osmose inverse pour produire de l’eau douce.
Vidéo mise à disposition d’energiesdelamer.eu par SEATURNS
Quelle est la puissance potentielle visée de production d’électricité par système houlomoteur ?
GC – Nos études sont orientées vers la conception d’un système dont la puissance nominale sera comprise entre 100 et 200 kW. Ce choix nous permet de limiter les coûts de R&D et surtout de prototypage. Pour alimenter des sites dont les besoins seraient plus élevés, et ils sont nombreux, nous pourrons regrouper des flotteurs sur une même ligne d’ancrage, ce qui réduira le coût moyen de production de l’électricité.
Et pour l’eau douce ?
GC – Un seul flotteur aura la capacité de produire plusieurs centaines de mètres cubes d’eau douce par jour, à un coût qui sera très rapidement compétitif par rapport aux solutions actuelles.
Quelles briques technologiques seront testées dans la prochaine phase de votre programme de R&D ?
GC – La conception d’un système qui sera installé en mer nécessite beaucoup d’attention, vos lecteurs doivent parfaitement le savoir. Dans le prolongement des études et essais déjà réalisés, la prochaine phase de R&D qui débutera dans les mois à venir permettra d’étudier, tester et valider plusieurs briques technologiques : les lignes d’ancrage, le flotteur, le PTO et sa chaîne de conversion/transmission (en production d’électricité et d’eau douce), le contrôle-commande… Nous ferons notamment appel à des partenaires reconnus pour leur expertise, et nous prévoyons plusieurs recrutements en 2020 pour continuer à internaliser les compétences clés.
Quels sont les marchés potentiels de ce système houlomoteur ?
GC – SEATURNS vise dans un premier temps un marché de sites isolés, comme par exemple des îles, des zones côtières non interconnectées ou même des plateformes en mer. Elle pourra proposer des solutions d’approvisionnement en eau douce et d’électricité. Quand on sait que près d’un quart de l’humanité est menacée par la pénurie d’eau, le marché du dessalement présente en particulier un très fort potentiel de développement. Nous pouvons citer plusieurs régions du monde : l’Australie et les îles du Pacifique, l’Afrique du Sud, le Chili, et plus près de nous l’archipel des Canaries.
Quelles entreprises vont fabriquer le prototype et dans quelles régions ?
GC – Il est encore trop tôt pour répondre à cette question mais je peux néanmoins vous dire que nous avons contacté plusieurs entreprises et bureaux d’études pour nous accompagner dans cette aventure, toutes et tous implantés dans les régions Nouvelle-Aquitaine, Pays-de-la-Loire et Bretagne. Nos besoins portent sur les études, la fabrication, les essais et les opérations en mer.
Les lignes d’ancrage font-elles parties de l’installation qui sera testée ?
GC – Oui, elles seront testées début 2020 à une échelle réduite en bassin, et bien sûr en même temps que le prototype en mer.
Quelles seront les étapes à franchir après les tests du premier prototype ?
Une fois le prototype testé en mer, nous lancerons la fabrication d’un démonstrateur à l’échelle 1 avec l’objectif de le tester en 2021-2022 dans un site d’essai adapté. Cette nouvelle étape sera financée par une nouvelle levée de fonds, qui permettra également d’initier la phase de commercialisation.
Pour répondre à ces enjeux, la start-up SEATURNS est accompagnée par Unitec, l’une des principales structures d’accompagnement des start-up sur la région bordelaise qui accompagne les startups dans les premières phases et dans le passage à l’échelle via l’accélérateur UpGrade Nouvelle-Aquitaine. En 2018, Unitec a accompagné 128 start-ups et affiche un taux de pérennité des entreprises suivies de 86% à 5 ans.
Points de repère
11/10/2019 – Gabriel Canteins est entré chez SEATURNS en mai 2019
Il y a un an SEATURNS avait diffusé une offre de candidature.
11/10/2018 – La solution SEATURNS est le résultat d’une étude de l’état des technologies WEC (wave energy converter) existantes avec les différents obstacles qui empêchent leur développement commercial. Descriptif du poste : Un Ingénieur d’Etudes et Développement H/F en CDI et à plein temps
Crédits photos et visuels : SEATURNS
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