Pour Emmanuel Macron «si les pêcheurs européens devaient renoncer aux eaux britanniques, ce serait un manque à gagner de €750 millions par an, très inférieur à ce que perdrait Londres en renonçant au marché européen de l’énergie (entre €750 millions et €2,5 milliards), a-t-il calculé ». Bien qu’il reconnaisse qu’un compromis nécessite des efforts des deux parties, le président de la République a prévenu que « les dirigeants des Vingt-Sept n’ont pas vocation à rendre heureux le Premier ministre de Grande-Bretagne».
Deux ministres sur le terrain dans les Hauts de France
Le 15 octobre, la ministre de la mer et le secrétaire d’Etat aux affaires européennes étaient présents dans la Baie de Somme. L’objectif était de rencontrer les pêcheurs particulièrement inquiets des conséquences d’un non d’accord sur le Brexit, et ‘soucieux’ du développement des éoliennes en mer sur la façade Manche – Mer du Nord. Le 16 octobre, Annick Girardin s’est rendue aux Journées annuelles de l’ANEL présidée par Jean-François Rafin.
Le 15 octobre dans la Baie de Somme
Clément Beaune le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé des Affaires européennes accompagnait Annick Girardin, ministre de la mer. Il a déclaré « La pêche est une priorité pour la France comme pour les huit pays européens qui sont des pays de pêche, comme la Belgique, l’Irlande ou les Pays-Bas », a t-il souligné. Un accord sur la pêche est une priorité européenne pour les 27 pays membres ».
Pour Bertrand Bouyx, député du Bessin, le Brexit est un sujet parmi un ensemble de problématiques
Le quotidien Le Bessin – Côte de Nacre, a souligné le 16 octobre dans ses colonnes, que Bertrand Bouyx, a rappelé qu’un certain nombre de problématiques s’ajoute déjà à l’impact futur du Brexit sur la filière pêche et sur tout l’écosystème économique qui en découle. Il a ainsi mentionné « l’arrivée de nouveaux projets de parcs éoliens en mer avant même le retour d’expérience sur le projet de Courseulles-sur-Mer » ou encore « le passage de bateaux usines dans la Manche, le détournement d’aides financières aux pêcheurs qui se retrouvent parfois chez armateurs de pavillons de complaisance… Toutes ces problématiques pèsent sur l’activité des pêcheurs. Ensuite, il ne faut pas que la Manche devienne une mare à l’issue du Brexit avec la fermeture de zones de pêche. Il faudra avoir l’ensemble de ces problématiques à l’esprit au moment des négociations ».
Un message reçu 5/5 par la ministre de la Mer, qui avait également choisi le Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d’Opale pour aller à la rencontre des acteurs de la mer. Cette aire marine protégée est située sur la côte picarde, en face du Royaume-Uni. Elle a pu y rencontrer des représentants des pêcheurs à pied de la Baie de Somme, qui sont membres du conseil de gestion. Le Syndicat mixte Baie de Somme – Grand Littoral Picard (SMBS-GLP) a proposé de revenir sur les principaux projets alliant aménagement du territoire (le parc naturel jouxte la zone du parc éolien en mer de Dieppe-Le Tréport), protection de l’environnement et activité touristique,
Aujourd’hui, 16 octobre, Annick Girardin, ministre de la mer, était présente pour le deuxième jour aux Journées annuelles de l’ANEL. Elles ont été inaugurées hier, par Gérard Larcher, Président du Sénat (photo ci-contre avec Jean-François Rufin et Stéphane Hausselier, maire de Saint-Valéry-sur-Somme et hôte de la manifestation), et par Barbara Pompili ministre de la transition écologique (en vidéo). Après l’ouverture se sont succédés dans la matinée du 15 octobre, Philippe Grosvalet président du Département de Loire-Atlantique, qui a présenté les travaux du parc éolien en mer de Saint-Nazaire d’EDF Renouvelables qui ont débuté, et les longs contacts établis avec les habitants et les pêcheurs. Xavier Bertrand président de la Région Hauts-de-France, Frédéric Cuvillier ancien ministre… comme les élus, ont tous été très pragmatiques sur l’évolution des relations entre l’Etat, les régions, les départements et le local.
Le 16 octobre pour clôturer ces journées, la ministre a disposé d’une marge de manoeuvre pour le moins étroite. Elle s’est donc contentée de rappeler la nécessaire co-construction de tous les acteurs de la mer, et a annoncé «le lancement d’un plan pour valoriser et protéger le sentier du littoral». Il faudra donc attendre quelques temps, car, en pleine négociation ‘Brexit’, et en plein débat public mené par la Commission particulière de débat public présidée par Roland Peylet sur le projet parc éolien en mer de Dunkerque, remporté par le consortium EDF Renouvelables, Innogy et Enbridge, la ministre ne bénéficie, pour le moment, d’un environnement porteur.
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