Norvège – Jeudi 06/06/2019 – energiesdelamer.eu. Le gouvernement norvégien a mis à jour sa stratégie océanique, notant l’apport stratégique de l’économie bleue du pays depuis des siècles en produits de la mer, navires, pétrole, gaz et les perspectives dans industries émergentes telles que l’éolien offshore…

 

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) estime que la contribution de l’économie océanique à la création de valeur mondiale sera doublée d’ici 2030 par rapport à 2010. Les opportunités de croissance future et de création d’emplois sont considérables pour les industries opérant sur les marchés mondiaux dans les activités traditionnelles, mais également dans les activités spatiales et les industries émergentes telles que l’éolien offshore, les minéraux des fonds marins et les nouvelles ressources biologiques pour l’alimentation et les produits pharmaceutiques .

Parmi les nombreuses actions, le gouvernement norvégien s’est aussi engagé à :

  • Contribuer au développement de technologies pour la capture, le transport et le stockage de dioxyde de carbone (CO2) dans des réservoirs du plateau continental, avec l’ambition de réaliser une solution rentable pour les installations de gestion du CO2 à grande échelle en Norvège.
  • Présenter un plan d’action pour le transport écologique avec l’ambition de réduire de moitié les émissions provenant du trafic maritime intérieur et de la pêche d’ici 2030, notamment en stimulant les solutions zéro et à faibles émissions dans toutes les catégories de navires.
  • Renforcer des compétences numériques par le biais d’une initiative ciblée.
  • Contribuer à un meilleur dialogue entre les niveaux régional et national en établissant un forum de dialogue sur les océans entre le gouvernement, les municipalités des comtés, le parlement Sami et des représentants des municipalités côtières.
  • Permettre aux communautés locales vitales dans toutes les régions du pays. Dans le cadre de la réforme régionale, les municipalités de comté se voient confier une responsabilité accrue en matière de politique régionale de compétences et d’industries.
  • Ouvrir une ou deux zones pour les licences de production d’énergie renouvelable en mer et adopter les réglementations de la loi sur l’énergie marine.
  • Gérer les minéraux des fonds marins conformément à la nouvelle loi sur les minéraux des fonds marins et envisager d’ouvrir certaines parties du plateau norvégien à l’extraction commerciale et durable des minéraux des fonds marins. • conformément aux priorités du Plan à long terme pour la recherche et l’enseignement supérieur. • Continuer à faciliter la mise en place d’infrastructures de recherche et de bonnes installations d’essai pour les industries océaniques, par exemple en assurant le suivi des travaux des laboratoires Ocean Space.

 

  • Contribuer à l’innovation en soutenant le développement de la recherche et de la technologie dans les industries océaniques et continuer à se concentrer sur la numérisation et les opérations autonomes dans les industries océaniques. 
  • Contribuer au développement d’une gestion durable des océans au niveau international par une participation active aux processus océaniques de l’ONU, par le biais du panel de haut niveau pour une économie durable des océans, en tant qu’organisateur de la conférence Our Ocean 2019 qui se tiendra à Oslo les 23–24 Octobre 2019, par le dialogue sur les océans avec des pays sélectionnés et par les efforts soutenus de promotion. mesures visant à contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable des Nations Unies d’ici 2030….

 

 

Le paradoxe norvègien

Un reportage en Norvège a été financé par le soutien du Fonds de journalisme international Transat-Le Devoir et a été publié par Le Devoir le 2 juin 2019. Nous reproduisons un extrait.

« Le secteur pétrole et gaz compte pour environ 16 % du produit intérieur brut, 40 % des exportations et 20 % des revenus de l’État norvégien. Dans l’esprit de plusieurs Norvégiens, la manne pétrolière est intimement liée à leur remarquable confort matériel ainsi qu’à leur généreux État-providence. Le problème est que l’industrie compte aussi pour plus du tiers (35 %) des GES que le pays s’est engagé à réduire d’au moins 40 % par rapport à 1990 d’ici 2030 et de 80 à 95 % pour 2050.

 

Pour l’aider dans sa transition, la Norvège dispose d’un bon coussin financier. Afin de conserver une partie des fruits de la ressource pétrolière pour les générations futures, le pays s’est doté, en 1990, d’un fonds inspiré du Heritage Fund albertain créé 14 ans plus tôt. Alimentée notamment par une taxe sur les profits pétroliers de 90 %, cette cagnotte est désormais le fonds souverain le plus riche du monde avec 1000 milliards $US en actifs, contre moins de 18 milliards de dollars canadiens (13 milliards de dollars américains) pour son équivalent albertain.

 

Changements en cours

La Norvège et son secteur pétrolier n’ont pas attendu pour entreprendre un virage vert, observe Per Oyvind Langeland, directeur à la principale association patronale norvégienne, la NHO. « La Norvège a été le premier pays à mettre en place une taxe carbone dans les années 90. Les entreprises avaient beaucoup protesté à l’époque, mais elles en sont aujourd’hui contentes parce que cela les a forcées à prendre en compte ces facteurs plus tôt. »

 

Chez le géant pétrolier norvégien Equinor, on se vante de ne plus émettre que 9 kg de CO2 par baril produit, contre une moyenne mondiale de 18 kg, grâce, entre autres, au développement de nouvelles méthodes de production, à l’électrification des plateformes pétrolières et à un grand ménage dans ses activités qui l’a amené, il y a trois ans, à vendre tous ses actifs dans les sables bitumineux albertains où les émissions peuvent dépasser 100 kg de CO2 par baril produit. « La décision a surtout été prise, à l’époque, pour des raisons économiques, mais l’on n’y retournera plus parce que ce que l’on recherche aujourd’hui, c’est à la fois la rentabilité et de faibles émissions de GES », explique sa vice-présidente au développement durable, Hilde Røed.

La multinationale détenue aux deux tiers par l’État norvégien est également en train de mettre au point une technologie de captation et de stockage du carbone, et développe lentement une filière en énergie renouvelable sous la forme, notamment de parcs éoliens marins. « Si le Royaume-Uni a réussi l’exploit de renoncer au charbon, c’est en partie grâce à notre gaz naturel et à nos éoliennes », se félicite la dirigeante d’Equinor « .

 

Points de repère

 

29/03/2019 – Article publié par notre partenaire Le Monde de l’énergie – La Norvège tourne le dos aux sociétés d’exploration et de production pétrolière.

 

Une conférence BtoB avait été lancée le 30 mai 2018 par Evolen et NORWEP (Norwegian Energy Partners) à Paris sur le développement des énergies marines et le Cluster maritime français a signé un Accord de coopération avec la CC Franco-Norvégienne le 4 mai dernier, à l’occasion du Forum Sustainable Blue Growth qui s’est tenu au Sénat.

 


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