UK – Ecosse – Mercredi 07/11/2018 – energiesdelamer.eu. Si l’optimisme sur le secteur des énergies marines était de mise à l’occasion d’Ocean Energy Europe, sixième édition, mardi 30 et mercredi 31 octobre à Edimbourg, l’inquiétude était de mise autour des financements côté Royaume-Uni.

La majorité des projets qu’ils soient pilotes ou de démonstration, et demain de commercialisation, sont aujourd’hui portés via des aides européennes. L’ombre du Brexit plane donc fortement sur le secteur britannique.

 

 

Mark Drakeford, le ministre gallois des Finances a clairement exprimé l’inquiétude autour du Brexit. Le Pays de Galles entend bien être au premier plan de la révolution industrielle en cours, a-t-il rappelé, et profiter de l’immense opportunité que constituent les énergies du vent, de la mer et l’hydraulique des cours d’eau. Mais le responsable gallois a souligné être déçu par le gouvernement britannique qui se focalise sur un Brexit « formel » alors qu’il doit y avoir des moyens de le réaliser en minimisant les dommages.

L’Union européenne est à tous les niveaux dans cette industrie naissante, et les investissements dans les technologies marines sont porteuses d’avenir, a insisté Mark Drakeford. Le Pays de Galles continuera d’investir dans ces énergies si l’argent continue d’arriver pour pouvoir les développer. Le Pays de Galles ne veut pas perdre un penny, à l’issue du Brexit, c’est le message qu’il fait passer à ses homologues britanniques.

 

Ecosse et Pays de Galles dans le même bateau

 

Et le Pays de Galles est « dans le même bateau que l’Ecosse », signale Paul O’Brien, responsable à Scottish Development International (SDI), le poste d’expansion de l’industrie écossaise, interrogé par energiesdelamer.eu. Celui-ci rappelle que « tant que nous ne savons pas ce qu’il va y avoir dans le deal, nous ne savons pas ce qui va se passer ». Bien entendu, en termes de financements, « c’est un gros morceau qui risque de partir », avec la sortie de l’Union européenne, ajoute Paul O’Brien. « Nous espérons rester dans les programmes européens de type Horizon 2020 », mais « tout repose sur l’accord » qui sera conclu ou pas d’ailleurs, insiste le responsable « énergies marines » de SDI.

 

L’EMEC, le centre européen des énergies marines, mise, pour l’heure sur un respect des engagements européens issus des programmes Horizon 2020. Mais au-delà, c’est le flou. Et l’EMEC parie sur le gouvernement écossais.

 

Bien entendu, « nous espérons le soutien du gouvernement écossais », insiste Paul O’Brien, lequel s’est déjà beaucoup engagé et dispose d’un plan en faveur des énergies renouvelables très ambitieux. Reste que, pour l’heure, « rien ne filtre » et entre le « wash » (il n’y a pas d’accord et plus aucun financement européen) et le maximum (tous les accords actuels se poursuivent, et donc les financements afférents), il y a plusieurs scénarios possibles, insiste-t-il. « Nous avons préparé nos entreprises en présentant six scénarios afin de préparer nos industriels à réagir en fonction de l’issue finale ». Et parmi les solutions, « avoir une entité hors Royaume-Uni fait partie des options possibles », signale le responsable de SDI. Nous avons ainsi conseillé à nos entreprises du secteur d’ouvrir des bureaux hors Royaume-Uni, indique-t-il, non sans savoir que cela peut aussi porter préjudice à l’Ecosse, puisque, aujourd’hui, la majorité des acteurs se fournit essentiellement en Ecosse.

 

Simec Atlantis Energy et la Région Normandie

Il consent ainsi à indiquer que l’accord signé entre Simec Atlantis Energy et la Région Normandie constitue en effet un moyen pour l’entreprise écossaise de conserver un pied dans l’Union européenne, et donc de se protéger. La co-entreprise – dont le périmètre financier n’est toujours pas défini – sera de droit français. La co-entreprise pourrait d’ailleurs accueillir un autre actionnaire, avant la signature des éléments financiers finaux, a indiqué, en marge de la conférence OEE 2018, Amandine Volard, chargée de mission Filières à l’agence de développement normande. L’annonce de la joint-venture, non encore totalement bouclée, est ainsi également un bon moyen pour la Région Normandie de faire une ultime pression sur la PPE, la programmation pluriannuelle de l’énergie, dont la feuille de route devait être, imminente, mais semble à nouveau retardée.

 

 

Points de repère

 

31/10/2018 – OEE : La Normandie et Simec Atlantis lancent un vaste projet au Raz Blanchard … ont annoncé la création d’une co-entreprise afin de mettre en place un vaste projet hydrolien (plusieurs centaines de MW) dans la zone du Raz Blanchard. 

19/10/2018 – Raz Blanchard : SIMEC Atlantis Energy et la région Normandie s’engagent … C’est fait, d’une part l’hydrolienne Meygen de SIMEC Atlantis Energy a été remise à l’eau en Ecosse et une signature entre la région Normandie et Simec pourrait remettre à l’eau le projet raz Blanchard.

 

15/10/2018 – Nicola Sturgeon has called for an extension of the proposed 21-month Brexit transition period to give the UK government more time to negotiate a compromise with opposition parties, in order to deliver a “commonsense” future relationship with the EU. The Guardian 

 

 


Publicités Google :