Europe – Bruxelles – Vendredi 20/11/2020 – energiesdelamer.eu. Partie 1/3 – Pour atteindre ses objectifs de neutralité carbone en 2050, l’Union européenne doit utiliser des sources de production d’énergie renouvelable en mer et souhaite les multiplier par 25. C’est l’ambition fixée par la Commission européenne dans sa stratégie pour les énergies renouvelables, publiée dans le cadre de la communication présentée par Frans Timmermans, vice-président et porteur dorénavant du Pacte vert le 19 novembre (ICI)
Il convient de multiplier par 25 les capacités en trente ans. A l’horizon 2030, cela impliquerait d’utiliser 3 % de l’espace maritime disponible.
Un enjeu industriel
Alors que l’Allemagne à la tête de la présidence tournante de l’Union européenne doit co-gérer à la fois le Brexit, la crise Covid-19, le plan de relance, le vote du budget 2021-2027 … avec les 27 pays membre de l’UE, la feuille de route présentée dans le cadre de la « communication de la commission européenne – Pacte vert », réaffirme la primauté technologique et industrielle européenne dans le domaine des énergies renouvelables de la mer et entend changer d’échelle. « Des entreprises et des laboratoires européens élaborent rapidement une série d’autres technologies permettant d’exploiter la puissance de nos mers pour produire de l’énergie verte, de l’éolien en mer flottant (sur toute la planète, 4 éoliennes flottantes sur 15 sont construites et installées dans l’Union européenne). aux technologies de l’énergie océanique (avec une capacité installée d’énergie océanique de 13,5 MW (sur 34 MW dans le monde) dans les eaux de l’UE-27 en 2019, réf. Commission européenne (2020) Transition vers une énergie propre – rapport sur les technologies et les innovations [Annexe au document de travail SWD (2020) 953]), houlomotrice ou marémotrice par exemple en passant par les installations photovoltaïques flottantes et la production de biocarburants à partir d’algues.
En tant que pionnière en matière d’énergies renouvelables en mer, l’Europe peut compter sur le large potentiel offert par les eaux de l’UE : la mer du Nord, la Baltique, la Méditerranée, la mer Noire et l’océan Atlantique ainsi que les mers bordant les régions ultrapériphériques de l’Union européenne les 9 régions ultrapériphériques de l’UE font partie intégrante de l’Union: la Guadeloupe, la Guyane française, la Martinique et Saint-Martin (mer des Caraïbes), la Réunion et Mayotte (océan Indien), les îles Canaries, les Açores et Madère (océan Atlantique), les pays et territoires d’outre-mer. L’Europe doit exploiter ce potentiel technologique et physique pour atteindre ses objectifs de réduction des émissions de carbone à l’horizon 2030 et devenir climatiquement neutre avant 2050.
La communication sur le pacte vert pour l’Europe reconnaît pleinement ce potentiel de contribution à une économie moderne, économe en ressources et compétitive. Le plan cible en matière de climat à l’horizon 2030 soulignait pourquoi et comment les émissions de gaz à effet de serre devaient être réduites d’au moins 55 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 1990. Cela nécessitera une extension du secteur de l’énergie éolienne en mer, dont on estime qu’il requiert moins de 3 % de l’espace maritime européen et peut donc être compatible avec les objectifs de la stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité conformément à la stratégie de l’UE à l’horizon 2030 «Ramener la nature dans nos vies» COM(2020) 380 final.
L’Europe dispose d’une occasion majeure de renforcer la production d’électricité renouvelable, pour développer l’utilisation directe de l’électricité dans davantage de domaines et soutenir l’électrification indirecte au moyen d’hydrogène, de carburants de synthèse ou d’autres gaz décarbonés, comme le montrent l’intégration des systèmes.
COMMENT INTENSIFIER LE DÉPLOIEMENT DES ÉNERGIES RENOUVELABLES EN MER EN EUROPE?
Les défis à relever sont nombreux pour concrétiser la présente stratégie, à savoir un déploiement d’ici à 2050 d’énergies renouvelables en mer de 300 GW d’énergie éolienne en mer et de 40 GW d’énergie océanique dans l’ensemble des bassins maritimes de l’UE, l’équivalent de cinq fois le parc nucléaire français.
Parmi, les principaux défis qui se posent il convient de formuler des propositions politiques et réglementaires pour y faire face dont la planification de l’espace maritime en vue d’une gestion durable de l’espace et des ressources.
Pour atteindre d’ici à 2050 une capacité installée d’énergies renouvelables en mer de 300 GW d’énergie éolienne en mer et de 40 GW d’énergie océanique, « il faudra recenser et utiliser un nombre beaucoup plus important de sites pour la production d’énergie renouvelable en mer et la connexion au réseau de transport d’électricité. Les pouvoirs publics devraient donc planifier à un stade précoce ces évolutions à long terme, en évaluant leur durabilité environnementale, sociale et économique, en assurant la coexistence avec d’autres activités, telles que la pêche et l’aquaculture, le transport maritime, le tourisme, la défense ou le déploiement d’infrastructures, et en veillant à ce que le public accepte les déploiements prévus.
Le développement des énergies renouvelables en mer doit également se faire dans le respect de la législation environnementale de l’UE ainsi que de la politique maritime intégrée Le choix d’un site pour un projet d’énergie renouvelable en mer est un processus délicat. La désignation d’espaces maritimes pour l’exploitation de l’énergie en mer devrait être compatible avec la protection de la biodiversité, tenir compte des conséquences socio-économiques pour les secteurs tributaires de la bonne santé des écosystèmes marins et intégrer autant que possible d’autres utilisations de la mer.
Les éoliennes flottantes en mer
D’ici 2024, il est attendu une capacité de 150 MW soient mises en service. A ce jour, dans le monde, 4 éoliennes flottantes sur 15 sont construites et installées dans l’Union européenne. Divers modèles d’éoliennes flottantes existent ou sont développés, mais aucun ne domine à ce stade comme l’avait publié MerVeille Energie #3, « 2020, l’année des flotteurs : des territoires en mouvement » . Un niveau d’ambition et de clarté élevé est nécessaire pour atteindre un marché suffisamment étendu pour permettre une réduction des coûts: il est possible d’atteindre des LCOE de moins de 100 EUR/MWh en 2030 si une grande capacité est déployée.
Les Bassins maritimes
La communication fait un large tour d’horizon sur les bassins maritimes de l’UE qui « dispose du plus grand espace maritime au monde et se trouve dans une position unique pour développer les énergies renouvelables en mer grâce à la diversité et à la complémentarité de ses bassins maritimes. Les énergies renouvelables en mer constituent désormais une priorité paneuropéenne, et la coopération au niveau régional est étendue à tous les bassins maritimes et à tous les États membres. Les travaux en cours dans le cadre du plan d’interconnexion des marchés énergétiques de la région de la mer Baltique (PIMERB) ou du groupe de haut niveau pour les interconnexions en Europe du Sud-Ouest et la connexion énergétique pour l’Europe centrale et du Sud-Est (CESEC) sont très pertinents dans ce contexte mentionne la communication. En juin 2020, le mémorandum de Split a mis l’accent sur les énergies renouvelables en mer dans le cadre des travaux visant à réaliser une transition énergétique dans les îles.
Une large revue des potentiels en mer du Nord, en mer Baltique, dans les eaux de l’Océan atlantique situées dans l’UE, en mer Méditerranée, en mer Noire, dans es îles de l’UE … et dans de nombreuses régions ultrapériphériques européennes et pays et territoires d’outre-mer est présentée.
Ces potentiels ont d’ailleurs cette semaine, fait l’objet de webinaires tels que Med 2020 (MedEC – Plan Bleu), « L’expertise scientifique pour les décideurs : la recherche sur le climat et l’environnement au service des objectifs du développement durable ». La communication mentionne également l’initiative sur les zones marines protégées et l’économie bleue en Méditerranée, notamment le projet Interreg PHAROS4MPAs porté par WWF qui a rassemblé des informations sur l’interaction entre les zones marines protégées de la Méditerranée et l’économie bleue, y compris les parcs éoliens en mer et westmed. Ces deux initiatives avaient été présentées sur l’Espace recherche « MerVeille Energie – energiesdelamer.eu » à Marseille lors d’euromaritime 2020 organisé par la filiale du GICAN co-financé par la région Sud…
Mais le constat passe par la question « COMMENT INTENSIFIER LE DÉPLOIEMENT DES ENERGIES RENOUVELABLES EN MER EN EUROPE?»
Les défis à relever sont nombreux pour concrétiser la réflexion exposée dans la présente stratégie, à savoir un déploiement d’ici à 2050 d’énergies renouvelables en mer de 300 GW d’énergie éolienne en mer et de 40 GW d’énergie océanique dans l’ensemble des bassins maritimes de l’UE. La communication propose « d’examiner les principaux défis qui se posent et de formuler des propositions politiques et réglementaires pour y faire face ».
Planification de l’espace maritime en vue d’une gestion durable de l’espace et des ressources et acceptabilité
Pour atteindre d’ici à 2050 une telle capacité, « il faudra recenser et utiliser un nombre beaucoup plus important de sites pour la production d’énergie renouvelable en mer et la connexion au réseau de transport d’électricité. Les pouvoirs publics devraient donc planifier à un stade précoce ces évolutions à long terme, en évaluant leur durabilité environnementale, sociale et économique, en assurant la coexistence avec d’autres activités, telles que la pêche et l’aquaculture, le transport maritime, le tourisme, la défense ou le déploiement d’infrastructures, et en veillant à ce que le public accepte les déploiements prévus.
Le développement des énergies renouvelables en mer doit également se faire dans le respect de la législation environnementale de l’UE ainsi que de la politique maritime intégrée
Le choix d’un site pour un projet d’énergie renouvelable en mer est un processus délicat souligne la communication. La désignation d’espaces maritimes pour l’exploitation de l’énergie en mer devrait être compatible avec la protection de la biodiversité, tenir compte des conséquences socio- économiques pour les secteurs tributaires de la bonne santé des écosystèmes marins et intégrer autant que possible d’autres utilisations de la mer.
Les énergies renouvelables en mer peuvent et devraient coexister avec de nombreuses autres activités, en particulier dans les zones densément peuplées. À cette fin, la planification de l’espace maritime au niveau national devrait adopter une approche globale, prévoyant des utilisations et des finalités multiples. Les États membres de l’UE entendent adopter cette approche de manière croissante et prometteuse. …
Il ne vous reste plus qu’à lire en français, en allemand ou en anglais la communication dont le résumé fait 32 pages.
POINTS DE REPÈRE
Commission européenne – Pacte vert : Les emplois liés aux EMR en Europe – 3/3
Vous pouvez la télécharger en allemand, anglais et français directement sur le site de la Commission européenne et la version française est disponible dans la rubrique Rapports.
Etude sur la Planification Maritime parue en mai 2020
22/10/2020 – Les résultats de l’étude Study on the Economic Impact of Maritime Spatial Planning écrite par Cogea avec CETMAR, Poseidon, Seascape Belgium, et l’Universidade de Vigo pour la Commission européenne sur les impacts économiques de la planification de l’espace marin (PEM) a été réalisée dans le cadre de la Feuille de route conjointe dont l’objectif est d’accélérer les processus de PEM dans le monde (MSProadmap)
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