COLORADO – TEXAS – FLORIDE – (Etats-Unis) – 28/07/2009 – energiesdelamer.eu – C’est une accélération sans précédent de la mise en production du biocarburant algal à laquelle on peut assister aux Etats-Unis. Les exhortations de l’administration Obama à « se bouger » n’y sont sans doute pas étrangères. Ainsi selon une information révélée par le Denver Business Journal du 23 Juillet dernier (ICI) la compagnie de biocarburants Solix Biofuels Inc. a commencé à produire depuis le 16 juillet 2009 du pétrole à partir d’algues marines dans son usine pilote de Coyote Gulch dans le Colorado.

 

Solix Biofuels prévoit une pleine exploitation commerciale dès la fin de cet été 2009 :  » Nous sommes prêts à prouver au monde la viabilité des biocarburants algaux comme alternative aux carburants fossiles  » a déclaré Schoonover Rich, PDG de Solix. Le site de Coyote Gulch est situé dans la région de Durango sur un terrain de 2 ha propriété de la tribu indienne Ute et Solix prévoit d’y produire l’équivalent de 3000 gallons (11 356 litres) par acre (0,40 ha) par an dès la fin de 2009. Reste la question du coût de production qui provoque des levées de boucliers (pas toujours injustifiées d’ailleurs) de tous les lobbies anti biocarburants algaux de la planète. Solix a annoncé au début de l’année sur Greentchmedia (ICI) que les coûts de production de son biocarburant algal serait de $33 le galon (soit l’équivalent de € 0,989 le litre), ce qui reste un coût de production élevé. Solix cependant mise sur une baisse des coûts à mesure de l’entrée en production du carburant algal, ce qui sans être totalement aberrant ne coule pas forcément de source pour tout le monde ! C’est une question sur laquelle je ne manquerai pas de revenir en détail dans l’année 2009, puisque de toute façon c’est celle qui va se révéler être la question centrale de l’industrie pétro-algale naissante.

 

Ainsi, cette semaine qui a été très agitée sur le front des biocarburants algaux aux Etats Unis et au Canada a vu se succéder les annonces spectaculaires. Avant hier encore le Toronto Star annonçait (ICI) l’arrivée imminente sur le marché des biocarburants algaux de toute une série de nouvelles firmes prêtes à en découdre parmi lesquelles Algenol Biofuels, Catilin et Synthetic Genomics. Mais qui sont ces nouveaux venus, me direz-vous ? Des start-up certes, mais toujours adossées de très près soit à de grands noms de la chimie et du pétrole comme Algenol avec le texan Dow Chemicals ou Synthetic Genomics avec le géant Exxon Mobil, soit à de grands laboratoires américain comme Catilin avec le Ames Laboratory directement dépendant du ministère de l’Energie des Etats-Unis.

 

Ces « start-up » font elles aussi le pari de la commercialisation rapide d’un biocarburant algal compétitif sur le marché parce que (je résume) basé sur des variétés de microalgues génétiquement modifiées à croissance rapide dont la fameuse microalgue bleue-verte cynobacteria (cf.photo). La nouveauté c’est, qu’au-delà des annonces, les moyens sont mis sur la table pour y parvenir rapidement. Ainsi Exxon mobil qui engage cette année $600 millions dans la R& D biodiesel algal vient d’allouer la moitié de cette somme à Synthetic Genomics et a annoncé d’ores et déjà son intention de consacrer  » plusieurs milliards de dollars  » à ce secteur dans les années à venir.

 

 

Un autre hyper géant, Honeywell, de son côté travaille plus que jamais à plus long terme en collaboration avec Airbus et Boeing notamment à la mise au point d’un kérosène algal destiné aux avions de ligne. Il ne fait plus de doute maintenant que l’argent étant débloqué, et malgré des problèmes de coûts de production non résolus à ce jour, (à moins d’une très forte augmentation du prix des carburants fossiles que personne ne souhaite vraiment), il y aura côute que coûte des carburants algaux sur le marché d’ici à la fin de l’année 2009. Ils étaient peu nombreux ceux qui l’année dernière encore pouvaient croire à une telle éventualité… J’en faisais partie (cf. tous les artciles sur le sujet depuis 2 ans ICI). Et voilà que nous y sommes ! Ce qui n’exclut pas que selon la formule du monde pétrolier que j’ai déjà employée à ce sujet  » The’re will be blood « . Ça va saigner ! pour les non anglophones… et ça a déjà commencé à saigner d’ailleurs puisque nombre de jeunes compagnies travaillant dans le biodisesel algal ont mis la clef sous la porte aux Etats-Unis. Reste comme d’habitude les géants. Pas prêts du tout à lâcher prise, les géants ! Qu’on se le dise !

Article : Francis ROUSSEAU

Docs : Sites liés. Photos : 1 Solix. 2. Cellule microalgue 3.Cynobacteria


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