TORONTO (Canada) – 25/06/2008 – 3B Conseils – La compagnie allemande Multibrid, qui fabrique notamment les turbines M5000 pour les parcs éoliens en mer et qui est détenue majoritairement par le géant nucléaire français Areva, vient de faire sensation aux USA… et au Canada. Dans une déclaration à la presse faite à Toronto le 19 juin dernier, Multibrid a en effet annoncé publiquement son intention de vouloir construire une usine de fabrication de turbines en Amérique du Nord et a estimé que l’Ontario était un endroit idéal pour le faire. Un représentant de Multibrid a déclaré à un journaliste du Toronto Star que » la raison principale d’un tel choix pourrait bien résider dans le fait que 22 projets de parcs éoliens offshore actuellement se trouve en Amérique du Nord et en particulier dans la région des Grands Lacs » (cf. sur ce sujet notre article du 09/08/2008 ICI). » L’Ontario, a précisé Multibrid par le biais de son représentant, est très central par rapport à tous ces projets ; il possède en outre d’excellents réseaux routier, ferrées et fluviaux avec un accès direct par le fleuve Saint-Laurent ; de plus cet état a largement la capacité de pouvoir fabriquer sur place de l’acier et il possède un vrai savoir faire dans ce domaine « . Autant de conditions qui en font effectivement un excellent candidat pour une usine.
Un rapport récent de Helimax Energy Inc estimait à 64 le nombre de sites capable de recevoir des parcs éoliens offshore sur la rive Ontarienne des Grands Lacs , ce qui représente à soi seul le chiffre faramineux de 35000 MW potentiels. Pour rendre l’implantation Ontarienne encore plus attrayante, Trillium Power, une entreprise basée à Toronto, et spécialisée dans l’éolien offshore, souhaite développer une éolienne de 750 MW sur le lac Ontario, et peut-être une seconde de même taille. Pour rendre son projet possible, Trillium Power a créé un consortium composé de Tai Wind et de Fisherman’s Energy of New Jersey, tiens les revoilà… quel hasard c’était le sujet de notre article d’hier !!! Au jour d’aujourd’hui, Tai Wind représente un portefeuille potentiel de 300 turbines à fabriquer et le consortium est en pourparlers avec six autres développeurs offshore qui pourraient rejoindre ses rangs. Quand le nombre de turbines à fabriquer sera suffisamment important, Tai Wind n’aura aucun mal à justifier auprès de Multibrid la nécessité d’implanter une usine sur place en Ontario plutôt que de devoir importer, à grands frais, des turbines en provenance d’Europe. Joshua Magee, éminent analyste de l’énergie éolienne, a confié à un journaliste du Toronto Star, que » l’idée de créer un consortium d’achats de turbines offshore en Amérique du Nord était une stratégie très originale, voir même sans doute unique en son genre » . D’après ce même journal, il est fort probable que les autorités Ontariennes se montrent favorables à ce consortium nouvellement créé et envoient ainsi un signe positif à Multibrid, qui n’attendrait que cela. Donna Cansfield, Ministre des Ressources Naturelles de l’Ontario a même déclaré être » tout à fait impressionnée par le potentiel d’investissement de Multibrid et s’est dit convaincue que le gouvernement serait prêt à parler affaires « . Selon certaines sources, l’Ontario ne serait pas le seul état en lice : le Michigan, l’état de New York ou l’état de l’Ohio seraient eux aussi tout à fait disposés à » parler affaires » et donc à accueillir une usine Multibrid sur leur sol.
Article : Francis Rousseau
Documents de référence : The Toronto Star. Helimax Energy. Photos: 1. Schéma de la turbine M5000©Multibrid. 2. Montage d’une turbine M5000 en usine©Multibrid.3: Rotor de la M5000©Multibrid
Publicités Google :