Genève Suisse jeudi 05 07 12 energiesdelamer.blogspot.com par Brigitte Bornemann

Contexte
Tous les médias ont évoqué la découverte la plus importante depuis 40 ans. Lire le communiqué officiel du CERN (ICI) http://press.web.cern.ch/press/PressReleases/Releases2012/PR16.12F.html
Le blog aborde cette fameuse découverte, bien qu’assez éloignée de des énergies renouvelables de la mer après avoir demandé à Bernard Decomps* d’évoquer l’histoire du CERN , organisation européenne pour la recherche scientifique, fondée en 1950 à Genève. Il rappele le rôle éminent qu’Hubert Curien eu, en tant que Président, dont 8 membres (ICI) http://public.web.cern.ch/public/fr/About/Nobels-fr.html ont déjà reçu un prix Nobel pour leurs recherches.

« Elle aura été la première institution européenne à intégrer l’Allemagne parmi ses membres fondateurs. Une preuve, s’il en fallait une, du rôle politique de la recherche fondamentale en faveur de la réconciliation et de la paix.

Dans les six décennies de son existence, le CERN a démontré la qualité exceptionnelle des travaux conduits par des équipes réunissant des chercheurs de toute l’Europe. C’est au CERN qu’on a observé, pour la première fois, la violation de parité (la parité est la symétrie « miroir » qui inverse la droite et la gauche) qui a valu son prix Nobel de Physique à Carlo RUBBIA en 1984 récompensant des expériences conduites sur un anneau de collisions entre électrons et positons.

Au milieu des années 90, cet anneau avait tenté de mettre en évidence le fameux Boson de Higgs. Mais il fallait se rendre à l’évidence, les énergies mises en œuvre dans les chocs électron – positon étaient insuffisantes. D’où le projet de réaliser, sur un principe similaire, une nouvelle machine à collisions de protons – antiprotons, quelque 2000 fois plus lourds que les électrons ou positons de la machine précédente. Très beau projet, mais la crise aidant (déjà), les pays fondateurs de l’Europe se sont révélés incapables de financer sa réalisation et celle des super-détecteurs de particules.

C’est à ce moment qu’Hubert Curien** – qui n’était plus ministre de la recherche et de la technologie – a pris la Présidence du CERN (janvier 1994 à décembre 1996). Son autorité scientifique, mais plus encore ses talents de diplomate ont été mis à rude épreuve pour trouver la solution: il s’agissait d’accepter la proposition de financements conjoints de partenaires non européens – les États Unis, le Canada, le Japon, … – sans faire perdre la face aux pays fondateurs. Hubert Curien est parvenu à ce que le CERN*** conserve le sigle de l’Europe, mais la machine qui semble bien avoir trouvé – à 99, 9999 % – le boson de Higgs est sans doute la plus grande machine mondiale entièrement dédiée à la recherche fondamentale.

Lorsque le jury Nobel a décerné son prix à Carlo RUBBIA, il a tenu à honorer également le réalisateur du collisionneur, Simon Van Der MEER, consacrant la valeur du système technique dans la découverte pour « leur contribution décisive au grand projet qui a conduit à la découverte des particules de champ W et Z, portant l’interaction faible ».

Nous verrons ce même jury honorer prochainement les scientifiques de cette découverte. Espérons qu’il fera une place pour le principal responsable du collisionneur actuel: il s’agit du Dr Evans ». 

A revivre sur le site de Sciences et Avenir http://www.sciencesetavenir.fr/fondamental/20120704.OBS5926/le-boson-de-higgs-une-annonce-en-direct.html, le récit de cette journée du 4 juillet.

10h 45:
Rolf Hauer, le directeur général du Cern, prend la parole: « c’est un effort global et un succès global. Mais tout reste à faire, car il faut maintenant étudier cette particule pour comprendre son fonctionnement « . Standing ovation dans la salle !
Michel Spiro, président du conseil du Cern : « cette découverte est un autre grand bond pour l’humanité » (référence à la phrase d’Armstrong sur la Lune en 1969: « c’est un petit pas pour l’homme, un grand bond pour l’humanité ») .
Dans l’interview qu’il nous avait accordée en février 2012 (n° 780 de Sciences et Avenir), Michel Spiro avait déclaré: « si on trouve le Boson de Higgs, ce sera le triomphe du modèle standard, la preuve que cette théorie fonctionne parfaitement » …
… D’après Libération du 5 juillet, parallèlement au CERN, Fermilab****  – le laboratoire américain de physique des particules – tente de se glisser dans la tempête médiatique qui s’est préparé …  Le Fermilab annonce qu’il dispose d’un signal de l’existence du boson de Higgs,
Sylvestre Huet de Libération http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2012/07/boson-de-higgs-le-fermilab-tente-un-coup.html  présente le CERN qui installé à la frontière franco-suisse, près de Genève, et qui regroupe des milliers de physiciens. Ils y mènent une traque scientifique majeure, sur la particule dont l’existence a été proposée dans les années 1960 par plusieurs physiciens dont l’anglais Peter Higgs, sans passer sous silence les noms des chercheurs belges Robert Brout (aujourd’hui décédé) et Francois Englert, aussi a l’origine dans les années 60 un peu avant Higgs, du mécanisme de Brout-Englert-Higgs (prix Wolf 2004) conduisant a ladite particule»… 
Bernard Decomps* universitaire et chercheur, dont les travaux sur la physique des lasers et ses contributions au génie des procédés industriels sont reconnus mondialement, est l’ancien directeur de l’ENS Cachan, ancien directeur général de la Recherche et de la Technologie au ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche.

Hubert Curien** a été ministre de la recherche de 1984 à 1986 sous le Gouvernement Laurent Fabius, puis de nouveau de 1988 à mars 1993 (sous les gouvernements Rocard, Cresson et Bérégovoy). Il avait un oeil vigilant sur les Entretiens Science et Ethique ou le devoir de parole fondés à Brest en 1997. Les Entretiens Energies de la Mer qui viennent de s’y tenirdu 25 au 27 juin ont été créés dans le même esprit : rassembler pour partager et agir.
Conseil européen pour la recherche nucléaire (Cern)***

www***** Rappelons également qu’Info.cern.ch est l’adresse du tout premier site et serveur Web, qui était hébergé par un ordinateur NeXT du CERN. La première adresse Web a été http://info.cern.ch/hypertext/WWW/TheProject.html. C’est en mars 1989, que tout commence. Un physicien, Tim Berners-Lee, rédige une proposition de gestion de l’information, expliquant comment transférer des données sur l’Internet en toute simplicité grâce à l’hypertexte. L’année suivante, Robert Cailliau, ingénieur systèmes, apporte son concours, et devient rapidement un partisan résolu du système. Tim Berners-Lee qui cherchait un moyen simple et efficace de communiquer par ordinateurs à l’échelle mondiale, a réalisé son rêve en créant la Toile mondiale. Le World Wide Web est baptisé en mai 1990.
Sources : CERN, Sciences et Avenir, Libération, energiesdelamer.blogspot.com
Pour suivre les activités du CERN :
    •    www.cern.ch
    •    http://twitter.com/cern/
    •    http://www.youtube.com/user/CERNTV
    •    http://www.quantumdiaries.org/


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