WASHINGTON (Etats-Unis) et HALIFAX ( Canada) – 15/04/2009 – 3B Conseils – Au moment même où le Secrétaire d’Etat à l’Intérieur, Ken Salazar, dont dépendent je le rappelle les implantations des technologies offshore sur le plateau continental extérieur des Etats-Unis, s’apprête à faire quatre déclarations importantes ce mois-ci sur l’avenir de l’énergie des courants marins aux USA, un mouvement d’opinion très nettement positif s’est déjà formé en direction de l’exploitation de ce type d’énergie aussi bien aux Etats-Unis qu’au Canada. C’est ce qu’il convient d’appeler une politique de lobbying et de communication réussie ! Ainsi Ron Scott, président de la société canadienne Maritime Tidal Energy Corporation qui a charge de la mise en place du projet de la Baie de Fundy (le plus fort courant de marées nord américain) a reconnu que des partenariats solides étaient effectivement en train de voir le jour entre les développeurs d’énergie des courants marins et des entreprises telles que ScottishPower, EDF Energy et Emera. Dans un article auquel il avait contribué (The Chronicle Herald 12/10/2008), il avait déjà révélé que six sociétés de développement d’énergie des courants marins mettaient en place des plans d’installation de parcs commerciaux de récupération des courants marins pour les deux ou trois années à venir. Le potentiel sur le projet précis de la Baie de Fundy est de 1GW soit de quoi alimenter 120.000 foyers canadiens. » Si tout se passe comme prévu avec les démonstrateurs installés sur le site, l’installation commerciale des turbines constituera la prochaine étape importante », avait-t-il alors annoncé. C’est ce qui est en train de se produire et la région de l’Atlantique Nord canadien et américain est déjà présente sur la ligne de départ de ce qui va devenir un des plus grands centres d’industrie des énergies renouvelables des mers et notamment d’exploitation d’énergies des courants.
C’est la technologie SeaGen de Marine Current Turbines Ltd qui a été choisie en priorité en janvier 2009. Cette technologie vient tout juste de remporter le prestigieux Rosenblatt 2009 New Energy Rising Star Award pour notamment avoir été la toute première à avoir mis à l’eau un démonstrateur à Standford Lough en Irlande du Nord en Mai 2008 (cf. le portfolio dans la colonne gauche de notre blog) et » pour avoir créé le buzz sur le marché de cette nouvelle technologie « . Cette technologie, qui apparaît comme assez sûre commercialement, souffre cependant de l’inconvénient d’être apparente en surface, et par conséquent d’être exploitable uniquement dans des zones pas trop éloignées des côtes et qui ont fait l’objet d’un consensus avec tous les usagers et les industriels de la mer. C’est précisément le cas du site de Baie de Fundy- Minas Bassin-Nova Scotia où des centaines, voire des milliers d’emplois vont pouvoir être créés.
D’autre part, je rappelle que selon l’EPRI, organisme de recherche des électriciens des Etats-Unis avec lequel travail déjà EDF R&D, ce sont quelques 115 TWh/an qui pourraient être tirés des courants marins du Grand Nord, ceux d’Alaska (Etats-Unis) totalisant à eux seuls une capacité 106 TWh/An. En dehors de la Baie de Fundy au Canada, les sites les plus prometteurs actuellement répertoriés se situent dans le sud est de l’Alaska, du Golfe de Cook et les Aleutian Islands. Le site du golfe de Cook est notamment connu pour le mascaret de la rivière Turnagain Arm (l’une des 60 rivières ou bras de mer dans le monde où se produit un mascaret). Ce mascaret peut atteindre lors des grandes marées de printemps plus de 2 mètres de haut et une vitesse de 25 km/heure. Turnagain Arm connaît des marées de plus de 10 mètres (les plus grandes marées d’Amérique après celles de la baie de Fundy). Les fluctuations de marée dans le golfe de Cook en lui-même ne sont pas aussi extrêmes que dans l’étroit et peu profond Turnagain Arm, mais atteignent régulièrement 8 mètres avec des courants de plus de 5 noeuds au plus fort des marées. On comprend aisément dès lors pourquoi ce golfe et ses 2 bras de mer sont entrés eux aussi, dans le club des sites éligibles à l’exploitation de l’énergie des courants et pourquoi ils sont l’objet d’énormes enjeux stratégiques et économiques. D’autant que cette région du monde est déjà connue pour sa richesse en énergie fossile exploitée (Gaz et petrole offshore) et qu’une reconversion future dans les Energies Renouvelables Marines est à portée de mains.
Article : Francis ROUSSEAU
Doc : Sites liés. Photos © wiki; ©MCT
Publicités Google :