BRUXELLES – (Belgique – U.E.) – 22/04/2011- 3B Conseils – Par Francis Rousseau – Faisant suite à la série d’articles que j’avais consacrés à l’état de l’art dans le monde en 2010, et avant que des mises à jour pays par pays soient disponibles dans le courant dès cette année, voici les derniers chiffres issus des statistiques de l’EWEA (European Wind Energy Assocation) , de Wind Powering America, de Wind Power Monthly dont certains on été relayés par Clean Technica.
Ce résumé permet de mieux cerner qui sont actuellement les principaux acteurs mondiaux dans le domaine et quels sont les chiffres en présence. Et pour commencer rien ne valant un bon petit classement, ne nous en privons pas !
Comme les lecteurs de ce blog le savent déjà, c’est l’Europe qui est le leader incontesté de l’éolien offshore dans le monde suivi par la Chine n°2, le Japon n°3 (car le Japon est un des rares pays à produire actuellement de l’énergie éolienne offshore) et les Etats-Unis n°4.

N° 1 UNION EUROPÉENNE

A la fin de 2010, l’Europe comptait un total de 1.136 éoliennes offshore installées et raccordées au réseau dans 45 parcs éoliens répartis dans 9 pays de l’Union et développant une capacité de 2.946 MW, soit de quoi alimenter 2,9 millions foyers selon l’EWEA.
Pour la seule année 2010, ce sont 308 éoliennes offshore qui ont été installées au large des côtes européennes développant une capacité de production totale de 883 MW, soit une augmentation de 51 % par rapport à 2009. La capacité d’énergie éolienne installée par année au large des côtes européennes tous pays confondus est donc passée de 4 MW en 2000 à 883 MW en 2010.
Les 9 pays de l’Union Européenne développant une capacité d’énergie éolienne offshore en 2010 étaient les suivants :
1. Royaume-Uni pour 1.341 MW
2. Danemark pour 854 MW
3. Pays-Bas pour 249 MW
4. Belgique pour 195 MW
5. Suède pour 164 MW
6. Allemagne pour 92 MW
7. Irlande pour 25 MW
8. Finlande pour 26 MW
9. Norvège pour 2,3 MW
Fin 2011, si les planifications sont respectées, la capacité d’énergie éolienne devrait s’accroître de 1.000 à 1.500 MW. Pour l’heure, 13 parcs d’éoliens sont en développement. Ils pourraient totaliser une capacité de près de 4.000 MW. Lorsqu’ils seront achevés, la capacité installée éolienne offshore sera proche de 7.000 MW.
19.000 MW de capacité éolienne offshore ont été approuvés jusqu’à présent en Europe soit de quoi alimenter 14 des plus grands capitales de l’Europe.
Pour plus d’informations se reporter au rapport « “The European offshore wind industry key trends and statistic » de l’EWEA téléchargeable en PDF
En 2011, la capacité européenne offshore doit continuer de croître.
Actuellement, sont en construction :
– 1860 MW au Royaume-Uni
– 1248 MW en Allemagne
– 412 MW au Danemark
– 165 MW en Belgique
– 90 MW en Italie.
La France qui n’est dans aucune des listes n’a aucun parc en fonction ou actuellement en construction mais a pris l’engagement de générer 6.000 MW de capacité éolienne offshore d’ici à 2020 et devrait ajouter, si l’on en croit les diverses déclarations faites ces mois derniers, 3000 MW au chiffre de l’U.E. d’ici 2015.

N° 2 CHINE

Le projet de Shanghai’s East Sea Bridge est le plus connu des projets offshore chinois. Sa mise en service a été voulue par les autorités simultanément à l’ouverture de l’Exposition Universelle de Shanghai 2010. (Cf . notre article Eolien offshore en Chine : bilan 2010). La première phase du parc développant 102 MW a donc été mise en service le 8 juin 2010. La construction de la deuxième phase du projet (100 MW) devrait commencer avant fin 2011, ce qui donnera à Shanghai East Sea la capacité de 202 MW. La capacité totale de la Chine à l’heure actuelle est de 103,5 MW. Mais tout ceci n’est qu’un timide début. En effet si l’on en réfère à l’agence de conseil en Energie pékinoise Azure International, la Chine devrait installer 514 MW d’éolienne offshore d’ici 2015 et prévoit d’ici 2020 d’investir 100 milliards de dollars dans ce secteur pour installer en 5 ans jusqu’à 30.000 MW ! « Il s’agit là de l’équivalent de l’ensemble des fermes éoliennes onshore actuellement installées en Chine, qui constituent à elles seules déjà le plus grand marché éolien de la planète » fait remarquer Technology review. Dans l’attente, le Bureau national de l’énergie aurait décidé de lancer dès cette année la construction de 1.000 MW de projets éoliens offshore.

N° 3 JAPON
Le Japon est le seul autre pays dans le monde dont la totalité de la production de l’énergie éolienne offshore soit raccordée au réseau. Le pays dispose de 17 turbines en activité réparties dans 3 parcs (Kamitsu, Sakata et Setana) produisant 28,5 MW (cf notre article du 23 mars 2011, actuellement le plus lu du blog d’après Google). Certains experts ont émis l’hypothèse qu’après la tragédie de la centrale nucléaire de Fukushima, qui est en passe de devenir le plus grave accident nucléaire jamais advenu à ce jour dans le monde, les efforts risquent de se concentrer beaucoup plus sur le développement des énergies renouvelables. Et ce d’autant plus qu’aucune des turbines éoliennes offshore en service au Japon n’a été endommagée par le tremblement de terre de magnitude 9 et le tsunami qui a suivi, et ceci malgré leur implantation sur des zones assez proches de l’épicentre du séisme ; c’est le cas de Kamitsu situé à 300 km de l’épicentre qui, étant un parc nearshore, n’a pas non plus souffert de l’impact du tsunami. Cela fait de la technologie éolienne offshore japonaise la plus sûre du moment en cas de catastrophe naturelle majeure.

N° 4 ÉTATS UNIS
Le département américain de l’Énergie a consacré quelques $ 50.500.000 pour faire avancer la technologie de l’énergie éolienne offshore aux Etats-Unis et l’administration Obama a déjà annoncé qu’elle aimerait voir le premier parc éolien offshore américain construit sous son mandat. Bien que les ressources soient considérables sur les côtes de ce pays et que 1/3 de la population puisse espérer être alimenté par l’éolien offshore, aucun parc n’est encore entré en phase de construction significative dans le pays et bien malin qui pourrait dire qui sera le premier construit ! Après des années de retard (plus de 10 ans tout de même !) le projet Cape Wind a été approuvé par l’administration Obama et a reçu un bail d’exploitation officiel en bonne et due forme. Il devrait être théoriquement le premier projet à voir le jour mais pour l’instant aucune pale ne s’est encore profilée à l’horizon ! Second sur la liste mais avec une chance de doubler le premier au poteau, le projet de parc sur les Grands Lacs dont les prémices de la construction ont commencé dans l’Ohio.
Les Américains n’étant pas velléitaires, si les projets traînent autant c’est qu’il y a des raisons de fond. Elles sont de deux ordres : les choix technologiques éoliens (flottant ? fondation ? quelle puissance ? ) et, surtout, le réseau électrique américain, vétuste et incapable de supporter en l’état un afflux de nouvelles sources d’énergie. Mais de grands projets sont en gestation comme celui d’une « autoroute de l’électricité en mer « , dans laquelle le géant Google, vient d’investir une considérable somme d’argent.

Il y a fort à parier que l’année prochaine à la même époque, le classement donné ci-dessus aura déjà considérablement changé. On peut s’amuser à deviner en faveur de qui…

Sources : sites liés. Photos : 1 Graphique de la capacité éolienne offshore installée en Europe © EWEA . 2 Carte de l’éolien offshore en Europe 3 Parc éolien en mer de Shanghai East Sea Bridge. 4. Parc éolien nearshore de Kamitsu (Japon). 5. Carte de la ressource éolienne américaine. © NERL

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