STAVANGER – (Norvège) – 30/06/2011 – 3B Conseils –
Par Francis Rousseau –
Continuant la revue les technologies de récupération des énergies des courants et des vagues dont certaines sont testées à l’EMEC que j’ai commencé voici quelques mois, je voudrais aujourd’hui faire mention d’un projet assez mystérieux mais très prometteur que l’on doit à la Norvège : le projet Flumill™. Il faut d’ailleurs signaler que la Norvège est très active dans le domaine de la recherche houlomotrice et hydrolienne où elle compte plusieurs projets en cours de développement.
Le projetFlumill™ a commencé à être conçu en 2002, et entamera les premiers tests de son prototype de 1,5 MW au troisième trimestre 2011, c’est à dire cet été. Les essais du prototype doivent s’achever à l’automne 2011, date à partir de laquelle un prototype commercial pour une utilisation nearshore sera développé par un consortium composé de Flucon BV (pas de site web), de SMI (pas de site web), conducteur du projet et de divers investisseurs privés : (Sorkomp, spécialiste des produits composites, Seagcar, SmartMotor, spécialisé dans les technologies motorisés sous marine d’une façon générale. Le but final est de développer une version offshore et farshore de Flumill™.
Ce qui frappe dans le système hydrolien Flumill™ c’est son absence d’hélices, contrairement à presque tous les autres systèmes testés aujourd’hui. L’unité Flumill™ se présente sous la forme de deux gigantesques vis de forage placées côte à côte, un système mis au point par Jan-Inge Eielse qui a commencé sa carrière comme ingénieur pétrolier pour le Norwegian Petroleum Directorate (NPD). Ce système, étonnant par sa robustesse et sa simplicité, se compose de la fondation (une fixation solide mais discrète sur le fond marin), de la machine elle-même qui se décompose en une turbine (les deux fameuses « vis de forage ») et un générateur (placé au bas des « vis »). Le système peut-être fixé aussi bien dans un environnement nearshore exploitant des courants marins normaux qu’offshore ou farshore exploitant des grands courants océaniques de type Gulf Stream, Courant de Floride, Courant Atlantique-Nord, Courant Norvégien, Courant du Labrador, Courant des Canaries, Courant Nord équatorial, etc…
Les avantages mis en avant par le constructeur sont : aucune partie de la machine visible en surface, des coûts de fabrication, d’installation très bas et d’entretien très bas, un système qui continue à produire pendant sa maintenance, une intégration en douceur dans l’environnement, pas d’interférence avec le trafic maritime (1gt; 10m), pas de pales gênantes. D’autre part, la technologie fait appel à une ressource énergétique indépendante de la situation climatique mondiale et peut-être exploitée aussi en mer (près, loin ou très loin des côtes), qu’en milieu fluvial ou lacustre. Il possède un coût de démantèlement très bas à la fin de la durée de vie et un impact quasi nul sur le fond qui héberge le système.
Des estimations de coût /performances sont fournis par le constructeur sur la base d’une exploitation dans un courant marin de 2, 5 m/s pendant 1 an. Dans ces conditions : investissement/effet installé = $1, 9 millions
/ MWV ; investissement / production (répartis sur un an) = $ 0, 20 KWh dans un courant océanique ; investissement / production (répartis sur un an) = $ 0, 70 KWh dans un courant marin normal.
Actuellement Flumill™ recherche des sites d’implantation de sa technologie à l’échelle commerciale en coopération avec des partenaires internationaux (des distributeurs d’électricité pour ne pas les nommer. La compagnie se dit prête à former un consortium avec qui l’aidera à mettre au point le système, moyennant un investissement de $150 à $300 millions un montage permettant d’exploiter 50 à 100 machines pour obtenir une capacité de 75 à 100 MW et produire de 200 à 400 GWh/an, soit de quoi alimenter de 10 à 20.000 foyers et d »épargner les rejets dans l’atmosphère de 107 à 240.000 tonnes de CO2 par an. Le projet vise les marchés Norvégien, Britannique et Irlandais, Canadien et Russe.
Selon l’IEA (International Energy Agency), les capacités mondiales en énergie des courants se situeraient aux environs de 100.000TWh, sachant que la consommation mondiale d’électricité s’établit aujourd’hui autour de 16 000TWh. Selon les mêmes sources, l’Europe pourrait produire 100 TWh d’énergie à partir de l’hydrolien dont 50TWh pour le Royaume-Uni, 1 à 3 TWh pour la Norvège et 2 TWh pour la côte nord-ouest de la Russie.
Sources : sites liés et cités : Photos 1 : simulation d’artiste de la technologie Flumill™©Flumill™ . 2: Carte des grands courants marins. © Flumill.
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