France – 27/02/2023 – energiesdelamer.eu. Selon RTE, qui a publié le 16 février dernier une réévaluation des perspectives pour l’hiver 2022 – 2023, le réseau électrique français a su faire face aux multiples crises de l’année 2022, d’une ampleur inconnue depuis les 1970-1980. Les énergies fossiles (gaz et pétrole) et renouvelables (éolien et solaire), dans cet ordre, ont en partie compensé les baisses de production d’origine nucléaire et hydraulique.

Le solde a dû être complété par des importations, une première depuis 1980.

Une crise accentuée par la faible disponibilité du parc nucléaire

Le Bilan électrique national  de RTE souligne qu’en 2022, la production nucléaire française ne représente que 70% de la moyenne des 20 dernières années.

Certes, l’énergie nucléaire occupe toujours, et de loin, la première place dans le mix énergétique français : l’atome fournit 63% de la production d’électricité. Cependant, du fait de la détection de problèmes de corrosion dans plusieurs cuves, qui nécessitent de mettre plusieurs réacteurs à l’arrêt pour maintenance, le taux de disponibilité du parc nucléaire s’est élevé à 54% seulement, contre 73% entre 2015 et 2019.

Dès lors, avec 279 terawatts heure (TWh), le niveau de production de la filière est le plus faible depuis 1988. Par rapport à la moyenne des 20 dernières années, la baisse est de 30%. Elle est particulièrement accusée durant l’été, les centrales nucléaires ayant besoin, pour fonctionner, d’un débit suffisant des cours d’eau.

Avec 49,7 TWh, la seconde filière de production d’électricité, l’hydraulique connaît un recul de 20% par rapport à 2014-2019. En raison d’une sécheresse sans précédent, elle est au plus bas depuis 1976, autre année de températures extrêmes.

Une inversion des flux commerciaux

Traditionnellement exportatrice, du fait de la capacité de production de sa filière nucléaire, la France, pour la première fois depuis 1980, a été importatrice nette d’électricité.

Sur les 16,5 TWh importés en 2022, 60% l’ont été entre juillet et septembre.

Avec la hausse sans précédent des prix de l’électricité et, surtout, des combustibles fossiles sur les marchés de gros, la facture énergétique a dégradé le solde des échanges commerciaux de la France.

Le gaz est redevenu la troisième source de production d’électricité devant l’éolien terrestre

  • L’utilisation des centrales à gaz est en forte hausse en 2022 (44,1 TWh contre 32,9 en 2021) pour un parc installé de l’ordre de 13 GW.
  • Le fonctionnement a été particulièrement soutenu l’été, mais est demeuré à des niveaux habituels durant l’hiver.

 

Malgré le contexte tendu sur l’approvisionnement électrique, le charbon a eu un rôle marginal et ne représente plus que 0,6% de la production

 

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