L’OMI rate le cap du scénario 1,5 ° C conformément aux Accords de Paris

Monde – 08/07/2023 – energiesdelamer.eu.

Les 175 pays membres de l’Organisation maritime internationale (OMI) qui dépend de l’ONU, ont échoué vendredi 7 juillet à s’entendre sur un accord suffisamment ambitieux pour respecter le scénario 1,5°C. Une nouvelle occasion manquée. C’était pourtant presque bien parti et les états insulaires espéraient !

« L’OMI (Organisation maritime internationale) avait l’occasion de définir une trajectoire claire et sans ambiguïté vers l’objectif de 1,5°C, mais tout ce qu’elle a proposé est un compromis insipide, déclare Faïg Abbasov de l’ONG Transport&Environnement. Les pourparlers sur le climat de cette semaine rappellent le réaménagement des transats sur un navire en train de couler… Heureusement, des États comme les États-Unis, le Royaume-Uni et l’UE n’ont pas à attendre que la Chine, le Brésil et l’Arabie saoudite agissent ». 

Les groupes de la société civile sont profondément préoccupés par l’échec de l’Organisation maritime internationale (OMI) des Nations Unies à aligner fermement le transport maritime mondial sur la limite de réchauffement de la température de 1,5 ° C de l’Accord de Paris, lors de la 80e réunion du Comité de la protection de l’environnement marin (MEPC 80) de cette semaine.

Les 175 États membres de l’OMI n’ont pas réussi à s’entendre sur des objectifs absolus de réduction des émissions pour 2030 et 2040, mais ont plutôt identifié des « points de contrôle indicatifs » d’au moins 20 %, s’efforçant d’atteindre 30 % de réduction des émissions d’ici 2030, et d’au moins 70 %, s’efforçant d’atteindre 80 % réduction d’ici 2040. La stratégie vise également à n’atteindre que le zéro net « d’ici ou vers, c’est-à-dire près de 2050 », en fonction des « circonstances nationales ».

Bien que cela rapproche plus qu’auparavant le transport maritime de l’objectif de température de l’Accord de Paris, grâce aux efforts impressionnants des pays insulaires du Pacifique pour faire pression pour une ambition plus élevée, cela est loin d’être suffisant pour garantir que le transport maritime contribue à sa juste part à limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5. °C, ce qui nécessiterait de réduire de moitié les émissions d’ici 2030 et d’atteindre zéro d’ici 2040, et verra le transport maritime dépasser son budget carbone de 1,5 °C entre 2032 et 2033.

Un manque de transparence regrettent les associations parties prenantes

Cet accord est le dernier exemple d’un modèle de comportement à l’OMI, où les questions climatiques et environnementales sont abordées mais pas traitées de manière adéquate, et soulève d’autres questions sur la pertinence de l’institution en tant que lieu pour s’attaquer au grave impact de la navigation sur le climat et les océans. Avec des négociations menées à huis clos et sans que toutes les parties prenantes ou les médias aient la possibilité d’être dans la salle, cela soulève également de sérieuses inquiétudes quant à la transparence institutionnelle de l’OMI.