HANOÏ – (Vietnam) – 30/11/2009 -Selon le quotidien vietnamien de langue française, Le Courrier du Vietnam du 26/11/09 (ICI), le pays a pris conscience de son important potentiel en termes de nouvelles ressources d’énergies et notamment d’énergies issues de la mer. En effet d’après Nguyên Tac An, ancien recteur de l’Institut d’océanographie et président du Comité intergouvernemental d’océanographie, le Vietnam a largement le potentiel pour produire des énergies à partir des ressources marines et notamment une électricité moins chère que celle qui serait produite par la technologie nucléaire (en termes d’investissements). Le Vietnam dispose d’un très long littoral bordé par le golfe de Thaïlande à l’ouest et de la mer de Chine méridionale à l’est et au sud, soit 3260 km de façade maritime en forme de « S » et 4200 km² d’eaux territoriales ; des milliers d’îles et d’îlots parsèment ces eaux qui sont autant de ressources du point de vue énergétique.
Les experts estiment que les courants marins et la ressource éolienne en mer au Vietnam offrent des conditions optimales. Le gouvernement Vietnamien avait d’ailleurs organisé récemment une conférence sur la production d’électricité grâce aux énergies marines et alerté les industriels et investisseurs sur ces opportunités nouvelles de développement. Sans grand succès puisqu’à ce jour quasiment personne n’a encore songé à exploiter ces ressources leur préférant la thermoélectricité, l’hydroélectricité et, plus récemment, l’énergie éolienne onshore voire même le nucléaire (qui a quelques partisans forcenés dans ce pays). Pour développer les énergies marines comme elles devraient l’être, M. An propose d’importer l’équipement nécessaire (turbines éoliennes offshore, hydroliennes) pour produire de l’électricité d’abord en direction du marché domestique. Les plates-formes déjà existantes au large pourraient également être recyclées pour héberger de nouveaux équipements. « Une fois démontrée l’efficience d’un tel moyen, on pourra le généraliser », affirme M. An confiant.Du point de vue législatif le gouvernement Vietnamien a déjà pris des décisions relatives au développement des ressources bioénergétiques pour 2015 et a défini des orientations pour 2025. Dans ces premiers textes, le gouvernement accorde des privilèges fonciers et financiers à toute entreprise ou individu qui investirait dans ce secteur, avec pour la période 2007-2015, une priorité d’investissement centrée sur les bioénergies. A côté du biocarburant qui peut être tiré du Bancoulier (Aleurites moluccana) dont Tôn Thât Thiên Bao, directeur général adjoint de la société Énergie Verte du Vietnam (GEV) projette de planter 30.000 ha dans les 7 provinces du Centre, une autre piste est toujours en cours d’exploration sur laquelle j’ai déjà écrit sur ce blog : il s’agit des biocarburants tiré des graisses et des déchets de poissons (Cf. article du 15/05/2009 ICI). C’est une technologie organique dans laquelle le Vietnam possède indubitablement une très ancienne expérience. Des compagnies comme la sarl Minh Tu, à Cân Tho (delta du Mékong), ont investi dans une chaîne de production d’huile biologique à partir de ce type de production dont la capacité atteindrait, toutes technologies confondues, 50.000 l/jour. Cette société a pu notamment exporter en juin dernier 23.000 litres à Singapour. Certes 23.000 litres ce n’est pas grand-chose, mais c’est au moins un début alors que d’autres piétinent encore sur place ! Trinh Minh Tu, directeur de cette société, confie qu’il souhaite que l’État fixe des critères pour les biocarburants (algo, à base de déchets de poissons ou autre), et accorde de nouveaux privilèges fiscaux pour soutenir le développement de ce secteur. « De telles politiques de l’État sont nécessaires pour le développement de ce secteur dans le delta du Mékong » a insisté M. Tu.
Article : Francis ROUSSEAU
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