RAS AL KHAIMAH (Emirat Arabes Unis) / NEUFCHATEL – (Suisse) – 23/04/2010 – energiesdelamer.eu – A priori on pourrait croire que l’énergie solaire n’a rien de commun avec l’énergie marine ! Et bien depuis peu, il va falloir réviser son jugement…

Un prototype d’île solaire en forme de disque flottant et orientable serait en effet actuellement testé aux Émirats Arabes Unis dans l’émirat pas très célèbre de Ras Al Khaimah (RAK) proche de la scintillante Dubaï. Le prototype prévu en 2007 pour atteindre une centaine de mètres de diamètre, sera porté dans un second temps à 500 mètres avec l’objectif d’atteindre 3 km de diamètre dans sa version commerciale opérationnelle (télécharger le communiqué explicatif du 3 mai 2007 ICI).

 

Ce prototype utilise une technologie qui concentre l’énergie solaire en direction d’un fluide caloporteur à une température suffisante (environ 400°C) pour produire de l’électricité. Cette technologie de récupération de l’énergie solaire, appelée solaire à concentration ou héliothermodynamique, présuppose un ensoleillement direct fort, de l’ordre de 1 800 kWh/m2/an, ce qui tend à restreindre son aire de développement entre les latitudes de 35° Nord et Sud de part et d’autres de la ceinture tropicale.

 

C’est le Centre Suisse d’Électronique et de Microtechnique (CSEM), une entreprise privée dirigée alors par Thomas Hinderling et depuis 2009 par Mario El-Khoury, entreprise basée à Neufchâtel (qui ne possède à priori ni ensoleillement suffisant ni domaine maritime donc !), qui est co-porteur du projet de cette île thermo-solaire et qui en a fabriqué le prototype ! L’ingéniosité sans limites des ingénieurs suisses et « l’audace tranquille » qui les fait écumer la planète pour réaliser leurs rêves d’enfant me raviront toujours ! L’autre co-porteur du projet est Sheikh Saud bin Saqr Al Quasimi, prince de l’émirat de Ras Al Khaimah, qui a investi 5 millions de dollars dans sa réalisation et fait partie de ceux qui pensent que  » le passé et le présent pétroliers de son émirat ne sont pas incompatibles avec une politique de recherche visionnaire ». Le prototype de 100m de diamètre qui repose sur des miroirs ordinaires, et non sur panneaux solaires photovoltaïques habituels (beaucoup plus coûteux), devait être opérationnel fin 2008 et être testé dans le désert, sur un plan d’eau artificiel amené par un canal. Théoriquement, à moins d’avoir été abandonné depuis 2008 (bien que CSEM n’en fasse nulle part mention), le prototype serait testé en ce moment en milieu marin où il devrait résoudre les problèmes importants posés par le sel, les embruns, la houle et le transfert de l’énergie produite en mer jusqu’à terre.

CSEM ne communique plus beaucoup sur ce projetsur son site même mais on pourra trouver une documentation plus détaillé sur le site dédié de Nolaris Solar Islands, signe que le projet suit son cours. Le dernier compte rendu datant de février 2010 en tout cas est positif. Le projet qui visait un kilowatt/heure à 10 cents devrait en tout cas encore faire la preuve d’une rentabilité plus intéressante que celle des centrales solaires directement construites dans les déserts. De nombreux pays qui possèdent à la fois une importante ressource solaire et une façade maritime importante comme le Quatar et la Libye s’étaient déjà déclarés intéressés par ces projets d’iles thermo-solaires à miroirs simples.

Une vidéo de ce projet est mise (encore à ce jour en tout cas) à la disposition du public ICI et me permet d’inaugurer dans ce blog avec un plaisir que je ne dissimulerai pas, le libellé « Energie solaire en mer « .

Article : Francis ROUSSEAU

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