France – 07/10/2021 – energiesdelamer.eu. Les élus, membres de l’association nationale des élus du littoral (ANEL), souhaitent s’emparer des dossiers sur les énergies renouvelables de la mer – ITV exclusive de Claire Hugues VP Région Pays de la Loire.Un atelier dédié entièrement aux énergies renouvelables de la mer est à l’ordre du jour des Journées annuelles d’études de l’ANEL qui sont accueillies cette année par la commune de Pornic dont le maire est Jean-Michel Brard. Claire Hugues et Robert Crauste maire de Grau-du-Roi, y interviennent cet après-midi.
Au large des côtes du territoire de la Loire-Atlantique, le parc éolien en mer du Banc de Guérande, dit parc éolien en mer de Saint-Nazaire (photo ci-après) a trouvé sa place. Après un appel d’offres lancé par l’Ademe à la demande du gouvernement, il se construit après de longues procédures et sera le premier parc français en mer. Celui de Saint-Brieuc, mené par Ailes Marines, devrait suivre de près.
EDF Renouvelables et Enbridge ont été les lauréats. RTE est chargé du raccordement. Dans un territoire qui a misé très tôt sur les énergies renouvelables de la mer en particulier, tous à la manœuvre avec de nombreuses entreprises de premier rang, d’entreprises sous-traitantes … et un réseau d’universités et de grandes écoles. Les retombées sont là ; pour n’en citer que quelques unes, Atlantique Offshore Energy, la business unit de Chantiers de l’Atlantique spécialisée dans les constructions offshore, a fourni la première sous-station en France pour un parc en mer, pour les ports du Croisic et de La Turballe, ce dernier futur port de maintenance du parc, et à terme pour le Croisic qui accueillera une véritable « maison d’information » imaginée par RTE, SemRev le site d’essais de l’École Centrale (qui fait partie du réseau THeoREM) et EDF Renouvelables.
Alors que les deux débats publics en cours, Méditerranée pour le flottant, et Nouvelle-Aquitaine pour le posé, mettent à jour le besoin de dialogue et d’informations, l’intégration du parc en mer Saint-Nazaire, semble être plutôt bien accepté par les populations qui travaillent en mer, marine nationale, pêcheurs, plaisanciers et les riverains …
De quelles manières le parc éolien en mer de Saint-Nazaire s’insère dans le territoire. Quelles sont les différentes étapes qui ont parmi que construire un écosystème et quelles sont aujourd’hui les retombées industrielles ?
Claire Hugues – La région des Pays de la Loire est la première région EMR de France : Elle voit l’installation du 1er parc éolien en mer, au large de Saint-Nazaire. C’est également la première région française en terme d’emplois avec, selon l’Observatoire 2020 des énergies de la mer, 1612 emplois; 1/3 des emplois français. Sur le site de SEM-REV, Floatgen de BW Ideol est en test et a été la première éolienne flottante française en mer. (Ndrl. Grâce à SEM-REV, la France figure dans la liste des parcs éoliens en mer dans le monde, avec une éolienne de 2MW certes, mais elle tourne depuis trois ans).
Cette place est le fruit d’une mobilisation de longue haleine, aux côtés de toute la filière. La région des Pays de la Loire est ainsi confortée dans sa volonté de créer une filière industrielle pérenne des EMR.
C’est un travail de plus de 10 ans engagé avec les toutes les collectivités locales : Région/Département/CARENE/Nantes Métropole.
Derrière la première étape de planification de ce premier parc français, la région a accompagné la structuration d’un écosystème industriel très complet et dynamique avec la présence de Grands donneurs d’ordre : General Electric, Atlantique Offshore Energy – Les Chantiers de l’Atlantique, Rollix Defontaine…..) et d’un important réseau de sous-traitants animé par le Cluster Neopolia.
Sans oublier l’aménagement du port de la Turballe, futur centre de maintenance du parc et du grand port maritime de Nantes Saint Nazaire avec le hub logistique (2 infrastructures soutenues financièrement par la Région).
Quelle est l’ambition des Pays de la Loire pour l’accueil et le développement de la recherche et l’innovation sur les EMR et ses filières (ports, navires, structures académiques …)
CH – Si la région a accompagné les industriels et les infrastructures dans le cadre de la structuration de la filière et a permis d’aider les retombées locales du parc de St Nazaire, elle accompagne de manière très forte la recherche, l’innovation et la formation ; domaines dans lesquels la région est aussi pionnière
Cette place importante de notre région dans le domaine tient sur plusieurs éléments :
– Des établissements de recherche de pointe, parmi lesquels on peut citer Centrale Nantes
– Des entreprises et des acteurs de la recherche privés et publics impliqués dans de nombreux projets : Université de Nantes, IRT Jules Verne, Pole Mer Bretagne Atlantique, Général Electrique (dont le centre mondial de R&D pour l’éolien en mer est basé à Nantes et compte 200 salariés)
– La structuration des forces régionales de recherche et développement EMR au sein de WEAMEC
– Des équipements de RetD et d’innovation :
o Le site d’essai SEM REV avec l’ éolienne flottante Floatgen (BW Ideol), qui fait partie de l’infrastructure de recherche nationale THeoREM, regroupant les moyens d’essais en hydrodynamique de Centrale Nantes et d’Ifremer.
o La plateforme systèmes énergétiques marins du CEA TECH
o La soufflerie du Centre scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) à Nantes, qui accueille notamment la soufflerie climatique Jules Verne
o La centrifugeuse géotechnique de l’IFSTTAR
o La plateforme de test en environnement marin de l’Université de Nantes
Les élus souhaitent être mieux informer et prendre une place plus importante dans le dialogue entre les partie. Comment les intéresser et intégrer les élus locaux, territoriaux… dans le processus pour implanter les énergies renouvelables en mer … et les mesures compensatoires et d’accompagnement pour les territoires ?
CH – L’implantation d’énergies renouvelables en mer est un sujet sensible comme tous les grands dossiers d’aménagement du territoire.
L’objectif est de trouver le meilleur compromis possible entre les intérêts souvent contradictoires des pêcheurs, des industries, des plaisanciers, des habitants de nos littoraux…. Tout en tenant compte de l’impact environnemental de ces aménagements et des nombreuses servitudes de sureté et de sécurité maritime
Aussi, les différentes phases de consultation, de partage en amont de la planification, mais aussi dans les phases de construction et de fonctionnement des parcs sont cruciales à la bonne réussite des projets
Dans ces phases, il s’agit de réussir l’appropriation de ces dossiers, mais aussi de maintenir un dialogue permanent pour éviter les freins liés aux difficultés de conflit d’usage.
Les compensations financières liés à ces parcs ne peuvent être lus comme unique clé d’acceptabilité des projets. Elles ne peuvent à elle seules être le seul levier de transition des territoires et des filières concernées
C’est pourquoi, l’implication au plus tôt et tout au long du processus, des élus locaux, territoriaux est crucial car ils sont une des courroies de transmission de ces dispositifs. Dans leurs projets locaux, ils ont une grande habitude de ces phases de concertation qui si elles sont faites avec soin, permettent la réussite des projets.
L’acceptabilité de ces projets tient aussi dans l’impératif des retombées économiques et sociales tangibles pour le territoire. Là aussi l’action des élus locaux, en particulier ceux des collectivités porteuses des compétences économiques, est importante
Une position que j’ai pu porter cette semaine dans le cadre de mes interventions lors de la soirée sur les Énergies Marines Renouvelables, organisée par la Fédération des Dirigeants Commerciaux de France à Pornichet ou lors de l’Atelier organisé sur ce sujet lors des JNE de l’ANEL à Pornic.
Propos recueillis par Brigitte Bornemann
POINTS DE REPÈRE
L’ANEL est présidée par Jean-François Rapin, sénateur du Pas-de-Calais. La Secrétaire générale est Anne-Sophie Leclère.
Parc de Saint-Nazaire : La première sous-station électrique en mer est installée
27/07/2021 – Frédéric Grizaud, directeur d’Atlantique Offshore Energy BU de Chantiers Atlantique, explique l’installation de la première sous station électrique qui sera installée en France en août 2021, sur le parc éolien en mer de Saint-Nazaire d’EDF Renouvelables – Enbridge. Le nom de code de la sous-station est SNA-GD S34. SNA est bien sûr pour Saint-Nazaire et GD en hommage au responsable initial du projet. « Tout est prêt et répété », déclare Frédéric Grizaud dans son interview à energiesdelamer.eu dans laquelle il explique comment la sous-station électrique du parc offshore de Saint-Nazaire sera posé sur la fondation jackup.
La vidéo de la BU de chantiers de l’Atlantique sur les étapes de la construction de la sous-station par sa Business Unit Atlantique Offshore Energy de la première découpe de la tôle de la sous-station à son arrivée sur le quai de la forme Joubert à Saint-Nazaire.
crédit : « OPA Media – Chantiers de l’Atlantique »
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