Europe – 09/10/2023 – energiesdelamer.eu.
Les dirigeants européens se sont réunis à Grenade, en Espagne pour le 3ème sommet de la Communauté politique européenne et un Conseil européen des 27 les 5 et 6 octobre. En effet, l’Espagne préside le Conseil de l’UE depuis le 1er juillet 2023 jusqu’au 31 décembre 2023.
Tribune de Charles Michel, président du Conseil européen qui préside les réunions au sommet des dirigeants des 27.
L’Europe et le monde ont été confrontés ces dernières années à des défis globaux: lutte contre le réchauffement climatique, pandémie, guerre sur le sol européen, crise énergétique… On voit aussi des tentations de repli sur soi et une remise en cause de principes de base de la coexistence pacifique et de la coopération.
Depuis quatre ans, l’intégration européenne a fait des bonds de géant afin de mieux protéger les Européens face ces crises d’ampleur inédite. Avec au cœur de notre action commune nos valeurs de dignité humaine, de démocratie et de solidarité.
En décembre 2019, nous avons pris la décision historique d’atteindre la neutralité climatique en 2050.
D’autres ont depuis emprunté la même voie. Notre décision européenne a ensuite été mise en œuvre au travers du Pacte vert qui organise concrètement cette transition.
La pandémie du COVID
En 2020, la pandémie a été un choc sanitaire, émotionnel pour chacun d’entre nous, pour nos sociétés et nos économies. Mais nous avons rapidement joint nos forces à 27: en finançant la recherche et l’achat commun de vaccins. Et en coordonnant nos efforts pour protéger les citoyens et les entreprises de la crise économique. Nous avons ensuite adopté un plan de relance massif et inédit, financé solidairement par les 27.
La guerre lancée par la Russie contre l’Ukraine
Après la pandémie, la guerre lancée par la Russie contre l’Ukraine a été le deuxième choc majeur. Je n’oublierai jamais l’appel téléphonique du président Zelensky le 24 février 2022 vers 3 heures du matin. « C’est une invasion à grande échelle », m’a-t-il dit. Pas plus que je ne peux oublier la réunion du Conseil européen le soir même. Lorsque Volodymyr Zelensky disparut de l’écran par lequel il s’est adressé à nous, j’ai pensé que l’Europe vivait là un moment décisif. Avec les 27 chefs d’État ou de gouvernement, nous avons mesuré qu’il s’agissait là d’une attaque non seulement contre l’Ukraine, mais aussi contre notre système de valeurs démocratiques. Nous avons décidé de soutenir l’Ukraine par tous les moyens nécessaires : humanitaires, financiers et même, pour la première fois dans l’histoire de l’Union, militaires.
La pandémie puis le retour de la guerre sur notre continent ont marqué un tournant. Lors d’un Conseil européen crucial à Versailles un mois après l’attaque russe, nous avons décidé d’assumer une plus grande responsabilité conjointe pour notre sécurité, renforçant notre souveraineté européenne. Nous agissons sur trois plans : l’accroissement de nos capacités de défense, la réduction de nos dépendances énergétiques, et le renforcement de notre base économique, en particulier dans le domaine technologique.
Renforcement de nos liens stratégiques avec notamment l’Afrique dont le développement et la transition verte sont essentiels
Enfin, nous nous sommes engagés davantage avec le reste du monde. La vocation de l’UE est d’être plus forte pour défendre ses intérêts, et plus influente dans la gestion des enjeux globaux. Nous renforçons nos liens stratégiques avec les autres grandes régions du monde. Notamment avec l’Afrique dont le développement et la transition verte sont essentiels, et avec laquelle nous avons redéfini le paradigme de notre coopération.
L’UE a réussi à cimenter son unité et à développer son autonomie stratégique en faisant front face aux crises majeures des quatre dernières années. Mais l’environnement international ne cesse de devenir plus instable et plus complexe. L’ordre international fondé sur des règles était mis sous pression : il est désormais violé de façon spectaculaire par un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies. La concurrence aux ressources et aux technologies s’intensifie, et suscite des poussées protectionnistes, voire entraîne le monde vers de dangereuses confrontations.
Ces défis sont trop vastes pour qu’une nation puisse les relever seule. Nous sommes probablement à un tournant du siècle. Aujourd’hui plus que jamais, l’UE doit se positionner, avec une approche ancrée dans l’action collective. Plus nous serons unis, plus nous serons forts et maîtres de notre destin.
Comment renforcer la compétitivité et la résilience de nos économies, exploiter tout le potentiel des transitions climatique et numérique, en protégeant notre modèle social de marché qui est au cœur de notre projet?
Comment améliorer nos capacités de défense et les asseoir sur une base industrielle robuste ?
Comment imprimer à notre action internationale l’influence à la hauteur de notre puissance économique ?
Comment rester un continent ouvert au monde, tout en assurant une gestion rigoureuse de la migration respectant les valeurs et droits fondamentaux ?
Enfin, comment allons-nous préparer l’Union européenne – ses programmes, son budget et ses modes de décision – à accueillir en son sein jusqu’à une dizaine de pays candidats dont l’intégration, lorsqu’ils seront prêts, constitue pour eux comme pour nous un impératif géopolitique essentiel ?
En bref : que voulons-nous accomplir ensemble dans les prochaines années et comment faire en sorte que nos moyens soient à la hauteur de nos ambitions ? Ces questions seront sans nul doute au cœur du débat démocratique qui se déploiera dans le cadre de la campagne des élections au Parlement européen.
Cette réflexion entamée à Grenade, nous la poursuivrons lors de chacune de nos prochaines réunions, afin d’arrêter l’Agenda stratégique 2024-2029 de l’UE en juin prochain.
Le monde observe notre continent européen. Certains espèrent notre échec. D’autres comptent sur l’Europe pour montrer le chemin vers un monde plus durable, plus prospère, plus juste et plus sûr. Et c’est ce que veulent nos citoyens : que nous soyons une force de changement pour améliorer leur vie quotidienne. C’est notre responsabilité, en tant que dirigeants, de montrer que nous pouvons travailler ensemble.
Retour en arrière
Les 20 et 21 octobre 2022, le Conseil européen avait adopté des conclusions sur l’Ukraine/la Russie, les infrastructures critiques, l’énergie et l’économie ainsi que sur les relations extérieures.
Sans nommer explicitement le bouclier énergétique allemand controversé de 200 milliards d’euros, le président du Conseil européen, avait mis en garde contre les mesures non coordonnées au niveau national pour soutenir les ménages et les entreprises face à la crise. « Une Union de l’énergie résiliente n’apparaîtra pas comme par magie à partir de 27 mix énergétiques nationaux. Nous devons les rendre compatibles », avait-t-il écrit.
L’appel de Charles Michel était intervenu avant le sommet européen des 20 et 21 octobre, au cours duquel les dirigeants ont discuté de la réponse de l’UE à la crise. L’épreuve de force a mis en évidence les profondes divisions entre Berlin et ceux qui, dans l’Union européenne, ne peuvent se permettre de largesses budgétaires et souhaitent une plus grande solidarité au niveau européen. La France n’était pas prise dans un étau comme d’autres pays, compte tenu de sa production d’électricité à base de nucléaire ne manque pas de mentionner Emmanuel Macron dans son interview présentée ci-dessous alors qu’il est interrogé sur l’éerrngie. C’est maintenant aux deux nouveaux commissaires européens Wopke Hoekstra commissaire chargé de l’action climatique et Maroš Šefčovič en charge du Pacte vert de finaliser et mettre en oeuvre le programme afin que la part des énergies renouvelables passe de 32% actuellement à 42,5% d’ici 2030, avec l’objectif d’atteindre 45%. L’Union européenne a ainsi bouclé l’un des dossiers important du « Fit for 55 » avant l’ouverture de la COP28.
Conclusion présentée par le président Emmanuel Macron… à la suite du sommet sur l’ambition stratégique, l’immigration et sur l’élargissement de la communauté européenne. En août dernier, le président du Conseil européen avait plaidé pour un élargissement rapide de l’UE. Cinq pays des Balkans occidentaux − Albanie, Bosnie, Macédoine du Nord, Monténégro, Serbie −, l’Ukraine et la Moldavie sont candidats. Dans son interview, Emmanuel Macron évoque également l’indépendance énergétique.
POINTS DE REPÈRE
L’interview du Président Macron et la tribune de Charles Michel ont été publiées avant l’attaque du Hamas dite du « Déluge d’Al-Aqsa » contre Israël qui s’est déroulée le samedi 7 octobre 2023 à partir de la bande de Gaza. Ce matin, selon le dernier bilan, les chiffres communiqués sont plus de 700 personnes tuées côté israélien. Le bilan s’élève aussi à 2.150 blessés. Au moins 260 corps ont été retrouvés sur le site d’un festival de musique organisé dans le sud d’Israël, selon l’organisation de secours Zaka, et au moins 100 otages sont détenus par le Hamas, a annoncé l’Etat hébreu.
Côté palestinien, le dernier bilan s’élevait à au moins 413 personnes mortes et 2 300 blessées depuis le début de la réplique de l’armée israélienne. L’ONU dénombre plus de 123 000 déplacés dans la bande de Gaza après la riposte de l’armée israélienne
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