Jeudi 08/09/2016 – Quotidienne energiesdelamer.eu – D’après Ouest France et Presse Ocean, STX aurait deux acheteurs potentiels. 

Alors que le chantier français STX a une visibilité exceptionnelle de dix ans de travail et quatorze paquebots à construire pour ses deux principaux clients, MSC Croisières et Royal Carribbean respectivement italien-suisse et américain, il devrait être vendu dans les prochains jours. Toute la presse locale et nationale française est aux aguets et prend les pouls des élus et des syndicats.

laurent castaing sipaEn effet, quatre ans après son retour à Saint-Nazaire pour diriger les anciens Chantiers de l’Atlantique devenus STX, Laurent Castaing qui y avait commencé sa carrière en 1985, a mis au point avec ses équipes une stratégie pour répondre à l’engouement de la construction des gigantesques paquebots de croisières, symbolisée par la livraison de l’Harmony of the seas, qui a été remis le 12 mai 2016 à Royal Carribean Cruise Lines.

Par aillleurs, le département énergies de la mer a aussi, su prendre des positions clés pour la conception et la construction des sous-stations. E.on a d’ailleurs confirmé sa commande en avril dernier.

Le groupe coréen STX Offshore&Shipbuilding qui est l’actionnaire majoritaire au bord de la liquidation judiciaire a jusqu’au vendredi 9 septembre pour présenter un plan de restructuration. D’après l’entourage de Michel Sapin, ministre de l’Economie et de l’industrie « Il s’agit d’une étape formelle mais non décisive, » et le ministère affirme « suivre le dossier de près ». 

Détenteur des deux tiers du capital de STX France depuis 2008, le groupe STX Offshore & Shipuilding, est sous le contrôle de ses créanciers depuis 2013, dont la banque publique Korea Development Bank. Le tiers restant est en revanche aux mains de l’État français. Ce dossier s’ajoute à celui d’Adwen qui fait l’objet de négociations entre Siemens, Gamesa, General Electric et Areva.

Les syndicats du dernier grand chantier naval civil français dirigé par Laurent Castaing, qui emploie 2.600 salariés, s’inquiètent de leur avenir, bien que le carnet de commandes soit rempli pour les dix prochaines années, avec quatorze paquebots de croisière à construire pour ses deux principaux clients, l’italo-suisse MSC Croisières et l’américain Royal Caribbean et des projets pour les sous-stations des éoliennes en mer.

Les médias Ouest France et Presse Ocean  publient les réactions du syndicat Force ouvrière (FO), qui prône une nationalisation du chantier naval ou au moins une intervention de l’État pour que celui-ci en devienne l’actionnaire majoritaire. Il craigne que l’entreprise soit reprise par un concurrent ou un chantier étranger voulant « faire main basse » sur les compétences et les savoir-faire de STX France. « Il y a un risque majeur: la liquidation judiciaire de notre actionnaire majoritaire. (…) Et il n’y a rien qui transparaît sur ce que compte faire l’État. On a zéro information sur les solutions envisagées », d’après Jean-Marc Perez, secrétaire adjoint FO.

La CGT Navale déplore également, dans un communiqué, l' »opacité » autour d’un éventuel « changement d’actionnaire dont personne aujourd’hui ne sait qui il pourrait être ».

Christophe Morel, délégué CFDT demande à ce qu’une solution soit trouvée et déclare qu’ « avec le carnet de commandes qu’on a, on a besoin de trouver rapidement un actionnariat stable pour qu’on puisse travailler sereinement » et plaide pour une « solution locale », avec une éventuelle participation de collectivités et de citoyens pour compléter le « tour de table » au côté d’un industriel.

Car si aucune information officielle ne filtre, « on sait qu’il y a des tractations et des discussions en cours », assure Christophe Morel.

STX Offshore & Shipbuilding avait dès 2014 cherché à se débarrasser de ses chantiers nazairiens, mais le processus de vente avait été interrompu de facto, « faute de combattants », rappelle François Janvier, délégué CFE-CGC.

STX a mandaté un cabinet pour chercher un acheteur », affirme-t-il. « L’inquiétude, c’est qui et pour quoi faire ? (…) Est-ce qu’on peut intéresser des gens de la construction navale ? Des clients ? Des locaux ? », s’interroge M. Janvier.

Parmi les noms souvent cités dans la presse de candidats potentiels à la reprise, ceux de son concurrent italien Fincantieri, ou du groupe asiatique Genting Hong Kong, qui a récemment racheté quatre chantiers allemands, effraient particulièrement le syndicaliste.

Pour Bruno Retailleau le président de la région des Pays de la Loire qui est en contact régulier avec les ministères, « il n’y a pas lieu aujourd’hui de céder à la panique ». « On est à l’abri de mauvaises surprises, dans la mesure où l’État a une minorité de blocage, où il y a un pacte d’actionnaires qui comporte des clauses qui permettent de se tenir à l’abri d’une vente qu’on ne souhaiterait pas ou en tout cas que STX tombe entre de mauvaises mains ».

Quid de ce dossier comme de celui d’Adwen, à l’heure où le gouvernement s’engage sur sa dernière ligne droite avant les présidentielles et au début de l’application de la Loi sur la transition énergétique.

 

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