France – Mardi 16/04/2019 – Flash – energiesdelamer.eu. Tous mobilisés pour un même objectif, obtenir une vraie PPE !
Le 27 mars dernier, six Régions littorales métropolitaines jugeaient que le projet de décret concernant la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) était particulièrement insuffisant sur le volet éolien en mer et présentaient une contre-proposition plus ambitieuse pour répondre aux attentes des territoires en matière de transition énergétique. De son côté, la profession éolienne a également travaillé à une contre-proposition depuis plusieurs semaines. Sur la base de ces deux contre-propositions convergentes, la profession et les Régions pourront poursuivre leur travail en commun, dans le même but d’engager des appels d’offres réguliers avec un volume annuel plus ambitieux.
Le projet actuel de Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) prévoit une capacité installée de 4,7 à 5,2 GW en 2028. Ce chiffre comprend les capacités déjà en développement (3,1 GW) ainsi que les projets qui seront alloués entre 2019 et une date ultérieure. Or, dans la mesure où un délai d’environ 6 à 7 ans est nécessaire entre l’attribution d’un appel d’offres et la mise en service d’un parc éolien en mer, seuls les projets attribués d’ici 2021 pourront être en service en 2028. L’option haute du projet de PPE correspond donc en grande partie à des volumes déjà attribués.
Le véritable enjeu pour la filière de l’éolien en mer réside dans le calendrier d’appels d’offres que la PPE doit définir pour les cinq prochaines années, qui déterminera le rythme et le nombre de projets qui pourront se concrétiser à l’avenir. Ainsi, le rythme d’appel d’offres prévu dans le projet de PPE se situe en moyenne entre 540 MW et 665 MW par an d’ici 2024, soit une dynamique nettement inférieure aux attentes de la profession et des régions littorales, qui défendaient un volume minimum de 1000 MW par an – soit 1 à 2 projets de parcs. Ce rythme est par ailleurs très irrégulier, ne permettant pas un développement durable de la filière industrielle de l’éolien en mer (creux de charge dans les productions, visibilité insuffisante pour investir dans les capacités industrielles et accélérer la baisse des coûts par effet d’échelle). Enfin, la perspective des volumes d’appels d’offres engagés diminue après 2024 (500 MW), alors même que la compétitivité de la filière sera encore améliorée, et est en décalage par rapport à l’évolution des machines et standards dans le monde et en Europe, où les projets engagés dorénavant le sont sur des volumes excédant 1000 MW.
S’agissant de l’éolien en mer posé, au regard de la compétitivité pourtant avérée de cette technologie (prix en Europe très concurrentiels depuis 2016 voire – dans quelques cas – à parité avec les prix de marché notamment), la profession fait le même constat que les régions littorales et juge que le volume de projets engagés demeure notoirement insuffisant au regard du gisement disponible en France, le deuxième en Europe. S’agissant de l’éolien flottant, dont les coûts de production rejoindront rapidement ceux de l’éolien en mer posé, les volumes envisagés sont également bien trop faibles pour enclencher une réelle dynamique industrielle porteuse d’emplois et de retombées économiques locales, alors même que la France s’est bien positionnée sur ce marché international émergent.
Cette compétitivité et les enjeux industriels de la filière doivent conduire à ce que la PPE inscrive des volumes plus ambitieux pour l’éolien en mer posé et flottant, avec au minimum l’attribution de 1 000 MW chaque année entre 2019 et 2024. Pour concrétiser cet objectif, les professionnels réunis au sein de France Energie Eolienne et du Syndicat des énergies renouvelables proposent de faire évoluer le projet de PPE en prévoyant :
. Le lancement de deux appels d’offres supplémentaires d’éolien en mer posé (2x750MW) attribués entre 2021 et 2022, en comptant sur la forte compétitivité de cette technologie ;
. Le lancement de trois appels d’offres supplémentaires éolien en mer flottant, permettant d’engager d’ici 2025, dans chacune des 3 régions accueillant une ferme pilote, le lancement d’un appel d’offres de 250 MW, complété 2 à 3 ans plus tard par une tranche de 500 MW;
. Une augmentation des capacités attribuées à partir de 2025, à hauteur de 1 500 MW par an, et dont les mises en service interviendront entre 2032 et 2035.
La réflexion autour de cette contreproposition a également intégré les enjeux de développement du réseau nécessaire au raccordement de ces futures installations, de sorte à optimiser leur planification et minimiser son coût global.
« L’augmentation des capacités attribuées entre 2019 et 2028 dans la PPE ne se reflètera que très partiellement dans le mix électrique de 2028 : les capacités attribuées à partir de 2022 entreront en service entre 2029 et 2035. Le développement de l’éolien en mer doit donc être pensé dès maintenant, entre 2019 et 2024, de sorte à planifier l’augmentation de la production d’électricité renouvelable entre 2029 et 2035 qui sera nécessaire pour porter la part des énergies renouvelables à 40% en 2030 puis au-delà à l’horizon 2035. Reporter la perspective de volumes plus ambitieux à la période d’après 2023 est en ce sens insatisfaisant d’un point de vue énergétique comme industriel », déclare Jean-Louis BAL, Président du SER.
« Des baisses de coûts supérieures aux attentes de l’Etat pourraient être constatées à très court terme, présentant l’opportunité de financer des projets supplémentaires. A titre d’exemple, l’économie qui pourrait être faite grâce à un prochain appel d’offres attribué à un prix inférieur de 10 €/MWh par rapport à un prix cible estimé à 70€/MWh permettrait de financer, au même prix, un nouveau projet de plus de 1 000 MW, sans accroitre le budget initialement alloué à l’éolien en mer dans le projet de PPE. », déclare Olivier PEROT, Président de FEE.
Joël Spaes vous en dit plus dans le prochain article.
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