Brésil – France – Mercredi 17/10/2019 – energiesdelamer.eu. L’article de Sylvain Roche* retenu par le World Economic Forum le 19 septembre dernier présente une analyse sur le développement du solaire flottant. « En juin dernier, la Compagnie nationale du Rhône (CNR) inaugurait une centrale photovoltaïque flottante dans les Monts du Lyonnais. Deux mois plus tard, c’est celle de Piolenc, dans le Vaucluse, mise en service par Akuo Energy à partir de la technologie de Ciel&Terre. Elle constitue la plus grande installation solaire sur l’eau de France.
Alors qu’il doit être officiellement inauguré demain, qu’Emmanuelle Wargon effectue une visite en Région Nouvelle-Aquitaine et visitera la centrale photovoltaïque (non flottante) de Faux en Dordogne, avant d’animer en fin d’après-midi un débat citoyen intitulé « Énergies renouvelables : éolien, méthanisation, solaire… Discutons-en ! », la première centrale photovoltaïque flottante à l’échelle du MW est déjà en cours d’extension au Brésil.
La société brésilienne Sunlution qui a créé une JV avec Ciel&Terre, utilise la technologie Hydrelio et un système d’ancrage conçus par la société française.
De nombreux articles publiés par la presse spécialisée sur le solaire (PV Solaire, Technosol…) présentent la centrale située sur le lac de retenue hydroélectrique de Sobradinho du fleuve São Francisco dans la région de Bahia, au Brésil. Inaugurée le 5 août par le président du Brésil Jair Bolsonaro, la centrale photovoltaïque flottante de Sobradinho, a une capacité de 1,01 MWc et devrait produire 1,7 MWh par an.
Les 3792 panneaux solaires produit localement à partir de la technologie brevetée Hydrelio de Ciel&Terre, la même que celle utilisée par Akuo Energie à Piolenc, pour la centrale, un système d’ancrage spécifique, « élastique », répondant aux particularités de la réserve et à ses variations du niveau d’eau jusqu’à 13 m a été mis en place.
La centrale est en cours de finalisation et devrait être étendue pour atteindre une capacité totale de 2,5 MWc d’ici janvier 2020. Sa production sera alors de 4,2 MWh annuellement.
L’électricité produite sera achetée dans le cadre d’un PPA (power purchase agreement) par la société brésilienne spécialisée dans l’énergie hydraulique CHESF (Companhia Hidrelétrica do São Francisco), qui gère actuellement douze centrales hydroélectriques représentant une capacité totale de 10 GW.
Associer les énergies hydroélectrique et solaire
L’association de l’énergie hydroélectrique et de l’énergie solaire permet d’équilibrer les rythmes intermittents de production d’électricité de chacune des deux sources. La centrale hydroélectrique de Sobradinho date des années 1970, et connait des épisodes de sécheresse, affectant directement la production d’électricité.
Dans un pays où l’énergie hydroélectrique est prédominante, Sunlution, estime que si CHESF utilisait 10 % de la surface de tous ses réservoirs pour y installer des projets photovoltaïques flottants, elle pourrait disposer d’une capacité d’énergie solaire allant jusqu’à 52 GWc.
Après la centrale solaire flottante de 305 kW installée sur la ferme de Goiás par Sunlution, la centrale solaire flottante du barrage de Sobradinho est la première à atteindre l’échelle du MW du pays sud-américain.
SUNLUTION estime que le marché brésilien pourrait générer 2,5 GW de FPV au cours des dix prochaines années.
Points de repère
Sylvain Roche – L’avenir du solaire est-il dans le flottant ? article publié par The Conservation et repris le 19/09/2019 par le World Economic Forum sur leur site
Le Brésil était le 8e producteur mondial d’électricité en 2016 ; il en était également le 2e importateur mondial, du fait des accords avec le Paraguay sur le partage de la production du barrage d’Itaipu; il était aussi 3e producteur mondial d’électricité à partir d’énergies renouvelables et 7e producteur mondial d’électricité éolienne.
Le Brésil a inauguré le 11 mars 2016, sa première centrale photovoltaïque flottante posée sur le réservoir du barrage hydroélectrique de Balbina dans l’état d’Amazonas au nord du pays. La construction des flotteurs était assurée par Ciel et Terre Brasil, une JV créée par l’entreprise brésilienne Sunlution, spécialisée dans la micro et mini génération d’énergies solaire et éolienne, et l’entreprise française Ciel et Terre International, reconnue pour son expertise dans la fabrication des centrales solaires flottantes.
Ce projet pilote devait permettre d’étudier les interactions entre la centrale solaire photovoltaïque et la centrale hydroélectrique et son influence sur l’écosystème des réservoirs. Une fois que les études valideront le projet, l’ambition était de déployer ce nouveau modèle dans l’ensemble du pays.
En savoir + sur le rio São Francisco
Le lac a environ 320 km de long, une superficie de 4 214 km2 et une capacité de stockage de 34,1 kilomètres cubes. Il emmagasine l’eau du rio São Francisco, un des fleuves les plus importants et les plus abondants du Brésil.
Les ressources en eau de l’immense bassin du fleuve São Francisco, dans le Nordeste du Brésil, sont périodiquement l’enjeu de tentatives de partage et de dérivation vers des régions situées en dehors du bassin et considérées déficitaires en eau. D’un point de vue arithmétique et économique, on peut considérer que le débit moyen du fleuve, de 2 850 m3/s à son embouchure dans l’océan Atlantique, est perdu pour les populations de la région et pour celles des régions voisines.
Le São Francisco a sa source sur le plateau de l’État du Minas Gerais, dans la Serra da Canastra, près de la ligne de partage des eaux du bassin du Rio Grande, tributaire du bassin du Paraná. Il parcourt environ 2 700 kilomètres, jusqu’à son embouchure dans l’océan Atlantique. Son bassin concerne sept des entités membres de la Fédération brésilienne : les États du Minas Gerais, de Góias, de Bahia, du Pernambouc, d’Alagoas, de Sergipe et le District Fédéral. Son aire de drainage est de 631 133 km2, ce qui correspond à environ 7,5 % du territoire national brésilien.
- Le transfert des eaux du fleuve São Francisco
- Christian G. Caubet et José Theodomiro de Araújo
- Dans Écologie & politique2004/2 (N°29), pages 153 à 169
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