France – Vendredi 11/05/2018 – energiesdelamer.eu. Le club Mer Angels, qui permet de mettre en contact Business Angels et entrepreneurs, a été créé en décembre 2017 et présentera le 17 mai quatre entreprises. Présentation par le CA Emmanuel Gouraud.
L’étude du Boston Consulting Group de février 2017 montre que l’économie maritime emploie 820.000 personnes. Elle complète celle de l’OCDE* parue le 18 mai 2017 qui estime le doublement entre 2010 et 2030 de la contribution du maritime à la valeur ajoutée mondiale.
D’après le Ministère de la transition écologique et solidaire, les emplois du secteur maritime français, en incluant le tourisme littoral, fournit déjà plus de travail que le secteur bancaire ou l’industrie automobile. Le monde de la mer offre à la France un potentiel d’industrialisation, de création d’emplois nouveaux et localisés, dans la construction navale, les activités portuaires ou encore les énergies marines.
EDM – Sur quels critères pensez-vous susciter l’intérêt d’investisseurs, alors que la « Stratégie Nationale Mer et Littoral » (SNML) devrait être adoptée en 2019 ?
EG : Les investisseurs qui rejoignent Mer Angels sont tous persuadés du potentiel de l’économie maritime. La qualité des dossiers des entreprises innovantes est un élément clé d’intérêt pour ces investisseurs. La SNML attendue en 2019 sera un élément de clarification supplémentaire et permettra de mieux apprécier les risques lors de l’analyse des business plans. Espérons que la SNML soit suffisamment ambitieuse en terme de développement économique durable.
EDM – Le 17 mai prochain Mer Angels organise une seconde rencontre entre investisseurs et entreprises. Quels seront les secteurs d’investissement proposés.
EG : Nous ferons le point des dossiers en cours de clôture, et présenterons 4 nouveaux projets dans les domaines de l’aquaculture, de la fabrication d’engins de loisirs électriques, de robotique sous-marine et de plongée sous-marine virtuelle. Les secteurs du maritime sont très dynamiques et les start-up qui présentent leur dossier ont la caractéristique de toutes apporter une innovation, qu’elle soit technologique ou innovation de produit ou de service, innovation de procédé, innovation commerciale…
EDM – Les Business Angels sont souvent d’anciens dirigeants ou actionnaires d’entreprises, qui investissent quelques dizaines ou centaines de milliers d’euros, apportent leurs conseils et aident par leurs relations des entreprises en phase de démarrage. Quel est le profil des Business Angels de Mer Angels ?
EG : Effectivement, les BA sont généralement eux-mêmes des entrepreneurs expérimentés qui mettent cette expérience au profit de jeunes entreprises. Mais les BA de Mer Angels ont surtout la caractéristique d’être passionnés par la mer. Par leur expérience, leurs activités de loisirs ou par des souvenirs de jeunesse, tous ont cette passion et au-delà de leur engagement financier ils remettent surtout un peu d’eau salée dans leurs activités.
EDM – Il existe une réelle différence entre une démarche de levée de fonds auprès des fonds d’investissement et celle auprès des Business Angels de Mer Angels ? Quels avantages représentez-vous pour les start-up qui vous sollicitent ?
EG : Un fond d’investissement est généralement sollicité pour des levées de fond beaucoup plus importante que celles auxquelles répondent les BA. Mais le BA, au-delà de son investissement financier, accompagne l’entreprise, il conseille, apporte son expérience et ses réseaux… Il met donc toutes les chances de son côté pour que l’investissement réalisé soit un succès. D’autre part, le processus de décision peut-être assez rapide car en définitive, il ne dépend que du BA, qui investit individuellement, et de l’entreprise. Le BA n’a pas de ratio ou d’échéance de sortie imposée comme certains fonds d’investissement, il est donc beaucoup plus libre dans ses appréciations et ses conseils.
EDM – Quels sont les exigences pour présenter un dossier à Mer Angels ?
EG : L’essentiel est que la société ait un rapport avec la mer et le maritime au sens large.
EDM – Quels les prérequis à la levée de fonds ?
EG : L’entreprise doit avoir un dossier complet détaillé qu’elle dépose via le site Mer Angels sur une plateforme d’échange. Les BA qui ont accès à ce dossier ont tous signé la charte de France Angels qui leur impose un devoir de discrétion et la confidentialité sur les dossiers présentés.
EDM – D’après le Rapport Bannock, 15 000 entreprises « innovantes » en France cherchent à renforcer leur fonds propres chaque année. Or le nombre d’opérations correspondant à de nouveaux investissements de fonds de capital risque ou de Business Angels sur une année est très nettement inférieur au millier. Combien avez-vous reçu de dossiers depuis la création de Mer Angels ?
EG : 27 dossiers depuis la création de Mer Angels en décembre 2017, ce que nous considérons comme un excellent démarrage.
L’équipe de Mer Angels sélectionne ceux qui pourront présenter leur demande lors des rencontres avec les investisseurs comme celle du 17 mai.
EDM – Il convient de rappeler que la levée de fonds ne se fait pas avec les mêmes investisseurs selon le stade de maturité de son entreprise. En moyenne, dans le cadre de Mer Angels, à quel moment de la vie de l’entreprise sollicite-t-elle votre intervention ?
EG : A son premier démarrage, un entrepreneur fait souvent appel à des fonds d’amis, de sa famille ou venant de plateforme de crowfunding. Cette étape est rapidement insuffisante et les BA sont ensuite sollicités pour participer à une augmentation de capital. Cette étape d’investissement est souvent complétée par des subventions ou des fonds d’amorçage tel que celui de Bpifrance. Pour les montants plus importants, les fonds de Capital Risques peuvent intervenir, mais ils seront plus en confiance si un BA participe à la levée de fond.
EDM – Quel est la fourchette moyenne des levées de fonds sollicitées ?
EG : La fourchette moyenne est 50 à 500 keuros. Les BA sont alors plusieurs pour répondre à la levée de fond complétée par d’autre mécanismes pour les investissements de la tranche supérieure.
EDM – De quelle manière trouvez-vous les investisseurs ?
EG : Créé avec le soutien actif d’acteurs du monde maritime, nous avons pu faire connaître cette nouvelle opportunité de participer personnellement à la croissance bleue. En outre, chaque nouveau membre, passionné de la mer, a dans son sillage beaucoup d’autres passionnés …
EDM – Quel est le montant moyen de leur investissement ?
EG : La fourchette basse est à 5/10 Keuros… et il n’y a pas de limite haute
EDM – Quels sont les rôles de vos partenaires : BNP Paribas, BPI France, Cluster Maritime français, la Fondation de la mer et les deux Pôles mer Bretagne Atlantique et Méditerranée ?
EG : Ils nous apportent un soutien essentiel, chacun dans son domaine et ils contribuent à consolider notre réputation.
Rendez vous le 17 mai prochain à partir de 17h30 à 20h chez BNP Paribas.
Inscrivez vous nombreux soit par l’intermédiaire de l’agenda energiesdelamer.eu par le lien de mer-angels ICI
Points de repère
Après une carrière dans la Marine nationale, dans les forces de surface puis en état-major, le contre-amiral Emmanuel Gouraud a créé la société G C E M Conseil en Économie Maritime dont il est président. Il fait partie, depuis sa création, du premier club thématique de groupe de Buisness Angels dédié l’économie maritime « Mer Angels ».
30/04/2018 – En 2017, avec le soutien d’organismes comme La Touline, Bretagne Pôle Naval… Pôle emploi a enregistré 185 100 déclarations d’embauches dans les métiers liés au maritime.
L’économie maritime était présente dans onze domaines différents en 2012, soit 1,7 % de l’emploi total en France et plus de 8 % des emplois maritimes de l’Union européenne (Ifremer) et l’Observatoire national de la mer et du littoral, ils recouvrent une multitude d’activités, qu’elles soient traditionnelles (pêche, conchyliculture, construction navale, activités portuaires, tourisme…) ou émergentes (énergies marines renouvelables, biotechnologies…).
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