Royaume-Uni – Vendredi 20/09/2019 – energiesdelamer.eu – Partie 1 – Le ministère britannique chargé de l’énergie a publié ce vendredi 20 septembre le résultat des enchères réalisées dans le cadre du soutien aux énergies renouvelables. L’éolien offshore prend la majeure partie du gâteau (5,5 GW sur les 6 GW alloués) à des prix jamais atteints : le plus bas étant de 39,65 £/MWh (44,89 €/MWh), coût de raccordement au réseau compris. 

Explications du mécanisme britannique qui repose sur les contrats pour différence (CfD).

 

 

Le mécanisme britannique repose sur les contrats pour différence (CfD, en initiales anglaises) signés pour 15 ans avec la Law Carbon Contrat Company (LCCC), détenue par le gouvernement britannique. Le prix est fixé lors d’enchères descendantes et définit un « strike price ». Les développeurs qui sont retenus vendent leur courant sur le marché de gros, mais si le prix de référence du marché (le prix moyen de l’énergie sur le marché) est inférieur au strike price défini lors des enchères, les producteurs perçoivent le différentiel avec le prix du marché. En revanche, si le strike price est supérieur au prix de marché, les producteurs doivent rembourser la différence. Le financement du mécanisme repose sur une taxe sur les fournisseurs d’électricité du marché, calculée proportionnellement à leur part de marché.

 

Le strike price de 39,65£/MWh représente une baisse de 30% par rapport au deuxième round réalisé en 2017, signale le gouvernement dans un communiqué vendredi 20 septembre. L’association européenne de l’éolien, WIndEurope, qui se félicite de ce résultat pour l’offshore éolien, signale que le prix moyen revient à 40,63 £/MWh, soit le prix le plus bas jamais atteint au Royaume-Uni, et en Europe.  

 

Six projets offshore sont concernés. Il s’agit des 1 200 MW de Doggerbank Creyke Beck A P1, des 1 200 MW de Doggerbank Creyke Beck B P1 et des 1 200 MW de Doggerbank Teeside A P1, dont le norvégien Equinor et l’écossais SSE sont les propriétaires sur la région du Dogger Bank, en mer du Nord. Le projet global « Dogger Bank » développé par Forwind (JV Equinor – SSE) nécessite un investissement estimé à environ £ 9 mds sur la période 2020-2026, soit €10,2 mds. Dans la stratégie du Crown Estate depuis 2010 (energiesdelamer.eu du 23/09/2010, soit 9 ans à 2 jours près), et appelé depuis toujours, le parc de la démesure la décision finale d’investissement pour le premier des trois sites, à 130 km à l’est des côtes du Yorkshire, est prévue pour 2020 avec un début de production en 2023.

 

Viennent ensuite, les 12 MW de du projet démonstrateur Forthwind filiale à 100% de CIERCO (développeur : Forthwind Limited offshore Scotland, strike price 39,65£/MWh). 

 

Les 454 MW de Seagreen Phase 1 seront mis en œuvre par SSE, à un strike price de 41,61£/MWh, avec une mise en service à partir de 2024/25. Enfin, le plus gros projet à ce jour, des 1 400 MW de Sophia Phase 1, seront mise en place par Innogy. Le strike price est de 39,65£/MWh, avec une première phase prevue dès 2023/24.

 

Le ministère rappelle que ces projets commenceront à être mis en service entre 2023 et 2025, et permettront de fournir du courant (hors chauffage) à quelque 6.8 millions de foyers britanniques.

 

Giles Dickson, directeur général  de WindEurope, a déclaré dans un communiqué le 20 septembre : « Le coût de l’éolien en mer continue de baisser – il passe désormais sous la barre des 50 € / MWh, y compris le raccordement au réseau. L’éolien offshore est désormais  la deuxième forme de nouvelle production d’électricité la moins chère du nord-ouest de l’Europe, derrière l’éolien terrestre. La technologie continue à se développer. La chaîne d’approvisionnement continue d’évoluer. Et cela donne d’énormes volumes – cette enchère britannique de 6GW est la plus grande enchère jamais réalisée dans le domaine de l’énergie éolienne. »

 

Les règles de la dernière enchère ont été modifiées pour permettre la participation de projets éoliens terrestres sur des îles éloignées :

 

A noter que seules deux autres technologies ont réussi à passer le cap de ces enchères : la biomasse, avec deux projets (33 MW au total) et des projets éoliens terrestres sur des îles (277 MW).  

 

 

Points de repère

 

Pour mieux connaître la politique de développement des parcs éoliens en mer de la zone de Dogger Bank, faîtes la recherche avec le mot clé « Doggerbank » ou « Dogger Bank », vous y trouverez des articles publiés par energiesdelamer.eu depuis l’identification par le Crown Estate en septembre 2009 des neuf nouvelles zones propices à l’exploitation éolienne offshore : Moray Firth, Firth of Forth, Doggerbank …. 

 

 


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