France – Bretagne – Vendredi 13/04/2018 – L’éolienne flottante à l’échelle 1/10ème du concept 12MW EOLINK sera opérationnelle.
Elle sera définitivement installée en mer d’ici le début de la semaine prochaine, à Sainte-Anne-du-Portzic, sur le site expérimental de l’Ifremer, partenaire du projet.
La solution EOLINK combine une turbine de forte puissance à une structure légère afin d’optimiser le coût de la production d’électricité. L’inauguration se tiendra le 20 avril 2018.
Un projet soutenu par la région Bretagne
La structure mesure 7 m de long et 6 m de large, avec des pales qui culminent à 22 m au-dessus de la mer. Pourtant, il s’agit d’un prototype à l’échelle 1/10e.
Pales, nacelle, flotteur et ancrages : l’ensemble de la conception a été réalisé par EOLINK, créée en 2015 sur le technopole de Plouzané (Brest).
L’éolienne EOLINK présente plusieurs aspects innovants :
– son architecture, tout d’abord. Le mât conventionnel est remplacé par quatre bras qui permettent d’améliorer la résistance de la structure, réduisant ainsi sa masse et son coût. Cette architecture permet d’installer un rotor plus grand, pour davantage d’électricité, sur un plus petit flotteur, donc moins coûteux.
– Sa mobilité grâce au flotteur qui permet à l’éolienne de pivoter et de s’orienter naturellement face au vent.
– Un gain de compétitivité : « à terme, une telle éolienne pourra produire 12 MW, permettant de réduire le coût de production électrique de 20 à 25%, par rapport aux références actuelles 6MW » souligne son dirigeant Marc Guyot (en photo), qui vise la production des premiers prototypes en taille réelle d’ici 2021, pour une fabrication en série en 2025.
Cette étape de test en conditions réelles durera plusieurs mois.
Le concept d’EOLINK a déjà été éprouvé au bassin d’essai de l’Ifremer, également localisé à Plouzané. Ce bassin, rempli d’eau de mer, a la longueur d’une piscine olympique (50 m). Il est équipé d’un générateur de houle permettant de reproduire divers états de mer, depuis une houle régulière jusqu’à des vagues focalisées.
Le dispositif est complété d’une soufflerie, avec 12 ventilateurs produisant un vent uniforme ou turbulent allant jusqu’à 9 m/s. « 160 essais y ont été conduits avec une maquette de l’éolienne à l’échelle 1/50e », précise Marc Le Boulluec, ingénieur au Laboratoire Comportement des Structures en Mer à l’Ifremer qui participe au projet depuis sa conception.
Ces essais ont aussi alimenté des outils de calcul numérique pour valider son dimensionnement. Ils ont montré que l’éolienne résiste aux tempêtes les plus fortes, sans tirer outre-mesure sur les ancres. De plus, l’éolienne s’oriente face au vent même dans les cas les plus défavorables, c’est-à-dire lorsque la houle et le vent sont désalignés de 90°.
Le site expérimental de Sainte-Anne-du-Portzic
Implanter l’éolienne à une plus grande échelle, sur un site expérimental en mer, permet maintenant de confronter le concept dans des conditions proches de la réalité, que ce soit sur la résistance de la structure ou sur le rotor.
Le choix de l’échelle 1/10e est dicté par la taille des vagues sur le site de Sainte-Anne-du-Portzic, des vagues d’1 m à 1,5 m, soit dix fois plus petites que celles observées au large.
Le site est instrumenté pour suivre les principaux paramètres hydrodynamiques. Trois anémomètres à différentes hauteurs sur la tour de marnage mesurent les vitesses et directions de vent, ainsi que les conditions de température. Un houlographe, situé sur une bouée, permet de suivre la hauteur, la direction et la fréquence des vagues. Enfin, deux appareils appelés ADCP sont implantés au fond de l’eau (12 m à marée haute), pour mesurer précisément les cycles de courant dans la zone de Sainte-Anne, grâce à l’émission d’ondes acoustiques.
Cette instrumentation marine et météorologique est complétée par des capteurs de contrainte et de déformation et des capteurs de mouvements implantés par EOLINK sur la structure de l’éolienne.
Le projet de l’éolienne EOLINK est mené en partenariat avec l’Ifremer, avec le soutien de la Région Bretagne. Suite à une levée de fonds d’1 M€ réalisée par EOLINK, la fabrication de l’éolienne 1/10e a eu lieu à Brest, avec des sous-traitants principalement régionaux:
Fabrication du flotteur (chaudronnerie) : Chouteaux Metalform (Brest)
Composants électriques : Electrobrest (Brest)
Usinages : Meunier (Brest)
Transport : Altead Le Gai Matelot (Brest)
Génératrice : ETEL – fournisseur des moteurs de l’avion Solar Impulse (Suisse)
Fabrication des pales : Aérocomposites Saintonge (Charente-Maritime)
Principales caractéristiques de l’éolienne taille réelle : • Puissance : 12 MW • Diamètre du rotor : 200 m • Nacelle : hauteur 120 m au-dessus de la mer ; masse inférieure à 700 tonnes
- Flotteur semi-submersible en acier et/ou en béton : longueur 66 m ; largeur 58 m
Dans le premier article publié ce matin à 7h il était annoncé que EOLINK était déjà à l’eau…. la rédaction avait été trop pressée d’annoncer cette bonne nouvelle. En fait, Eolink était sur le quai. Le flotteur et la tour attendaient l’arrivée des pales…. d’où notre rectificatif ….
Points de repère
09/02/2018 – Eolink lève un million. Il devrait être en mesure de mettre à l’eau son premier démonstrateur à l’été. Eolink va pouvoir tester en mer pendant quinze mois un démonstrateur à l’échelle 1/10e de son projet d’éolienne flottanteEolink va pouvoir tester en mer pendant quinze mois un démonstrateur à l’échelle 1/10e de son projet d’éolienne flottante.
9/03/2016 – Partie 1/2 – La 2ème journée scientifique consacrée à l’éolien flottant organisée par le GdR « Energies Marines Renouvelables » du CNRS a proposé l’intervention de Marc Guyot, de la société EOLINK avec un concept innovant d’éoliennes flottantes de grande taille (structure, flotteur et système d’ancrage) de plus de 10MW.
Le projet EOLINK est l’un des lauréats de l’ITE EMR ANR-France Energies Marines lancé en juillet 2015 (ICI) dont les résultats avaient été annoncés le 22 décembre dernier ICI.
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