France – Mercredi 20/02/2019 – energiesdelamer.eu. Partie 2. Emmanuel Rollin, directeur du parc éolien en mer à Saint-Brieuc Ailes Marines fait le point sur le projet de développement de la base portuaire de maintenance de Saint-Quay Portrieux.
Alors que le Comité des pêches avait porté des réserves sur les aménagements du port, Thierry Simelière, président du syndicat mixte du Port d’Armor et maire de Saint-Quay-Portrieux se félicite de la confirmation faite par Ailes Marines d’y maintenir la base de maintenance.
Pourtant ce choix a été fait en 2013, alors qu’en 2012, trois ports s’étaient portés candidats : Saint-Quay-Portrieux, Erquy et Saint-Cast-le-Guildo.
A l’époque les deux principaux groupes de critères déterminants pour la recommandation finale faîte à la commission consultative départementale port de maintenance étaient pour les critères maritimes, la profondeur d’eau, la manoeuvrabilité dans le port, les conditions de mer sur le trajet et pour les critères réglementaires, la compatibilité réglementaires et la compatibilité environnementale.
EDM – Quelles études ont été faites et de quelle manière s’est organisée la concertation avec l’autorité portuaire et les pêcheurs ?
Emmanuel Rollin – Nous ne minimisons pas le travail de concertation. Nous avons bon espoir d’arriver à démontrer que les conditions d’utilisation du port seront meilleures pour les usagers de la mer, en particulier les pêcheurs professionnels, après la réalisation des travaux d’aménagement que nous proposons.
EDM – Pourquoi ne pas transférer une partie des activités au Port du Légué ?
Emmanuel Rollin – Le port du Légué n’est pas envisageable pour plusieurs raisons. Le port de maintenance doit être accessible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pour que les 3 navires nécessaires aux activités de maintenance puissent mener les opérations à n’importe quelle heure de la journée. Ces navires ont besoin d’une hauteur d’eau permanente de 2,50 mètres. Au Légué, ces conditions ne sont pas remplies. Les opérations de maintenance seraient alors tributaires des heures de la marée.
EDM – La dimension du port de maintenance est-elle plus large que celle prévue à celle de 2013 ?
Emmanuel Rollin – Nous travaillons sur la base d’un projet d’aménagement concernant un bâtiment d’environ 1 100 m2 sur 2 étages, des surfaces extérieures de stockage et de manutention ainsi qu’un quai de chargement et ponton pour les 3 navires d’environ 30 mètres.
EDM – Quelle est la différence entre un port de servitude et de maintenance ?
Emmanuel Rollin – Deux types de maintenance seront réalisés, la maintenance préventive : chaque éolienne fera l’objet d’une révision complète une fois par an. La maintenance corrective : au cas par cas selon les problèmes rencontrés sur les turbines. D’autres opérations de maintenance seront également réalisées sur les fondations de type jacket : contrôle de l’ensouillage des câbles et des enrochements, vérification des soudures et peintures des fondations …
EDM – Quelles seront les activités d’Ailes Marines et de Siemens Gamesa à Saint-Quay Portrieux et le nombre d’emplois ?
Emmanuel Rollin – L’activité de maintenance mobilisera une centaine d’emplois avec des variations saisonnières, l’activité sera plus importante en été qu’en hiver compte tenu des conditions météo-océaniques.
EDM – Comment le port de Saint-Quay Portrieux peut-il équilibrer budgétairement les investissements et s’organiser par rapport aux pêcheurs ? Qui supporte le coût de la construction des infrastructures ?
Emmanuel Rollin – Les travaux d’aménagement du port de maintenance seront pris en charge intégralement par la société d’Ailes Marines, et donc par des fonds privés.
Points de repère
Le 5 février, Thierry Simelière, président du syndicat mixte du Port d’Armor et maire de Saint-Quay-Portrieux, avait réagi positivement à l’annonce de la confirmation par Ailes Marines de l’implantation de la base de maintenance du futur parc éolien offshore au Port d’Armor, à Saint-Quay-Portrieux. « Une prise de position officielle conforme au courrier adressé le 16 janvier à M. Alain Cadec, président du Conseil départemental, et qui s’inscrit dans la droite ligne de la réunion que j’ai présidée le 1 février dernier.
Je le dis avec force : il n’était pas concevable que le suivi technique d’un tel outil industriel se fasse hors du département des Côtes-d’Armor. Les retombées économiques induites par ce projet doivent revenir à notre territoire et à ses habitants.
Le port de Saint-Quay-Portrieux, accessible 24h/24, présente toutes les garanties d’une maintenance éolienne efficiente.
Je veillerai personnellement à la qualité du travail de concertation qui s’annonce. Notre objectif commun est que les futurs aménagements garantissent l’accueil, la sécurité et le confort de tous les usagers, pêcheurs comme plaisanciers ».
A la suite de la réunion d’un groupe de travail le 23 mars 2018 dernier, Alain Coudray, président du comité des pêches, a adressé un courrier à Alain Cadec, président du Conseil départemental des Cotes d’Armor dans laquelle il mentionne que les aménagements envisagés ne permettront pas aux navires de pêches côtiers et hauturiers.
Selon le Comité les aménagements, « ne permettront pas aux navires de pêches côtiers et hauturiers:
∙ De manœuvrer dans le port en toute sécurité lors de la débarque des produits de la pêche (notamment en cas de construction d’un terre-plein entre la criée et la coopérative maritime et d’un brise clapot à l’emplacement envisagé)
∙ De manœuvrer en toute sécurité lors de l’accostage des navires de pêche sur les pontons « pêche » (au vu des caractéristiques techniques des navires et des espaces entre les pontons de pêche)
Toutefois, dans l’éventualité où un parc éolien se développerait en baie de Saint-Brieuc, les membres du Groupe de Travail ont demandé à l’équipe d’Ailes Marines d’étudier l’installation d’une base de maintenance éolien offshore en baie de Saint-Brieuc sur le port du Légué tout en conservant la possibilité d’avoir un navire sur un des pontons du port (dont l’emplacement devra être décidé avec les usagers du port) ».
Hier, dans le Télégramme du 19/02/2019, « la base de maintenance, on n’en veut pas dans notre port », a lancé Gwenaël Riou, un patron pêcheur. Et peu leur importe qu’Ailes Marines ait réaffirmé, début février, sa volonté d’installer sa base de maintenance à Saint-Quay-Portrieux. « Ils disent ce qu’ils veulent mais derrière il faudra qu’ils assument », prévient Jonathan Thomas, un autre pêcheur.
Photo – Port de maintenance de Saint-Quay-Portrieux- février 2019_copyright Saint-Quay
Points de repère
19/02/2019 – Ailes Marines – Le nom du fournisseur des fondations pour le parc éolien en mer de Saint-Brieuc qui seront produites sur le Port de Brest bientôt connu
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