France – Lundi 13/08/2018 – energiesdelamer.eu. C’est l’une des nombreuses conséquences du Brexit. La proposition 2018/0299, adoptée le 1 août dernier, relative à l’aménagement du corridor logistique Mer du Nord Méditerranée du réseau RTE-T* «semble ignorer totalement les ports français, pour privilégier en particulier une connexion entre Cork et des ports belges et néerlandais ».
Loïg Chesnais-Girard, président de la région Bretagne, a adressé vendredi 10 août, un courrier à Jean-Yves Le Drian, Ministre de l’Europe et des Affaires Étrangères (ancien président de la région Bretagne), pour l’alerter sur les premières pistes de travail de la Commission Européenne concernant les connexions entre l’Irlande et le reste de l’Union européenne, après l’entrée en vigueur du Brexit.
« La confirmation d’une telle décision serait une injure à la géographie, un camouflet inacceptable à la France en ce qu’elle ignorerait totalement notre système portuaire et un préjudice important pour le développement du port de Brest et de Roscoff », considère Loïg Chesnais-Girard
Le Président de Région est convaincu que les deux ports bretons, « par leur positionnement géographique et leur offre logistique fortement renouvelée ces dernières années, ont un rôle important à prendre dans les nouvelles connexions entre l’Irlande et le continent européen ».
« Avec l’ensemble des acteurs de Bretagne, je suis mobilisé pour que ces ports soient intégrés aux nouvelles routes logistiques qui devront se dessiner, et, en particulier, pour que les ports de Brest-Roscoff intègrent, au titre de la connexion à l’Irlande, le réseau central du RTE-T, poursuit-il. Je ne doute pas de votre extrême vigilance mais je tenais à vous exprimer mes plus vives préoccupations, et vous remercie de me confirmer que l’État ?ançais n’entend pas soutenir de telles propositions. »
« Je suis à votre entière disposition, avec les autres Présidents de Région de la façade Manche, pour prendre avec vous toutes les initiatives permettant de garantir une pleine intégration des ports français dans les nouveaux corridors logistiques qui seront à dessiner dans une Europe post-Brexit », conclut le Président Chesnais-Girard.
Points de repère
* Le réseau transeuropéen de transport (RTE-T) est un programme de développement des infrastructures de transport de l’Union européenne. Les politiques de transport mises en œuvre dans ce cadre couvrent particulièrement le réseau routier mais également ferroviaire et fluvial, les ports ou encore les aéroports et la gestion du trafic aérien.
Extrait du compte rendu de la réunion qui s’est tenue à Bruxelles le 01/08/2018
Les corridors répondent essentiellement aux objectifs d’intégration modale, d’interopérabilité et de développement coordonné des infrastructures, en ce qui concerne en particulier les tronçons transfrontaliers et les goulets d’étranglement. Les États membres sont tenus de participer aux corridors du réseau central conformément à l’article 44, paragraphe 1, du règlement (CE) nº 1315/20132 . Le Royaume-Uni fait partie du corridor de réseau central «mer du Nord – Méditerranée». Le corridor mer du Nord – Méditerranée comprend des liaisons entre Belfast, Dublin et Cork en Irlande et des liaisons en Grande-Bretagne depuis Glasgow et Édimbourg au nord jusque Folkestone et Douvres au sud. Les tronçons et les nœuds situés au Royaume-Uni sont indiqués dans le tableau qui précise les «tronçons présélectionnés, y compris projets» pour le corridor mer du Nord – Méditerranée. …
Si aucune disposition transitoire n’est prévue dans un accord de retrait, le Royaume-Uni ne sera plus membre du corridor mer du Nord – Méditerranée à partir du 30 mars 2019. Les autorités et parties prenantes de ce pays ne participeront plus aux réunions et activités liées aux corridors. Étant donné le degré d’intégration entre les économies de l’Irlande et du Royaume-Uni, et du fait de la situation géographique de l’Irlande à la périphérie de l’Union, le retrait du Royaume-Uni de l’Union aura des incidences notables sur elle. Sur le plan des liaisons de transport entre l’Irlande et le continent, le Royaume-Uni constitue un point de passage vital. Il est dès lors nécessaire de revoir le tracé du corridor mer du Nord – Méditerranée afin d’éviter qu’il ne soit scindé en deux parties distinctes, ce qui aurait pour effet de couper l’Irlande de la partie continentale de l’UE.
https://ec.europa.eu/transparency/regdoc/rep/1/2018/FR/COM-2018-568-F1-FR-MAIN-PART-1.PDF
Infrastructure – TEN-T – Connecting Europe
https://ec.europa.eu/transport/themes/infrastructure_fr
« Les ports qui réussiront sont ceux qui combineront la meilleure desserte fluviale, routière et ferroviaire » Catherine Trauttamn, en juin 2017, en tant que Présidente du Port de Strasbourg et membre du Parlement européen
Plus généralement, les corridors intègrent de plus en plus la voie fluviale, après avoir été pensés pour la route et le rail. « Ils sont donc désormais au cœur de la stratégie de développement des ports intérieurs dont il est devenu clair qu’elle sera nécessairement multimodale..
L’enveloppe financière de l’Union européenne
Les projets présélectionnés des neuf corridors totalisent plus de 700 milliards d’euros. Or, l’échéance étant fixée à 2030 pour la réalisation du Réseau transeuropéen de transport (RTE-T) dont les corridors sont le pilier.
Faible maillage en France
La carte des corridors fait apparaître une France bien moins maillée que d’autres pays. L’agglomération de Strasbourg est la mieux « dotée », car elle est située à l’intersection de quatre voies: Rhin-Danube, Atlantique, Mer du Nord-Méditerrannée et surtout Rhin-Alpes.
* Baltique-Adriatique, mer du Nord-Baltique, Méditerranée, Orient-Méditerranée, Scandinavie-Méditerranée, Rhin-Alpes, Atlantique, mer du Nord-Méditerranée et Rhin-Danube
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