Annick Girardin, s’intéresse au spatial pour la gestion des territoires maritimes.

France– Vendredi 26/03/2021 – energiesdelamer.eu. Lors d’un déplacement à Toulouse, Annick Girardin, Ministre de la Mer, a visité CLS, filiale du CNES, pour approfondir l’intérêt du spatial pour la gestion des territoires maritimes. Engins de pêche connectés, météorologie marine, lutte contre les pollutions plastiques, limitation des prises accidentelles de dauphins, pêche à la coquille saint-jacques, résilience côtière ou encore support à l’aquaculture sont autant de thèmes qui ont été abordés ce jour. Retour sur un spatial utile au service de notre planète bleue.

Limiter les prises accidentelles de dauphins –Observer, corréler, modéliser pour définir des habitats à règlementer

Depuis plusieurs années, les échouages de dauphins en liaison avec les activités de pêche dans le Golfe de Gascogne sont en augmentation. Cette situation très préoccupante demande la mobilisation de tous les acteurs concernés, aux échelons français et européen. Depuis 2017, le groupe de travail national, piloté par le Ministère de la Mer (DPMA) et le Ministère de la Transition Écologique (DEB),composé de toutes les parties prenantes de la façade Atlantique (administrations, scientifiques, ONG, professionnels de la pêche), a pour objectif de mieux comprendre ces interactions entre les activités de pêche et ces espèces protégées afin de mettre en place des mesures pour limiter ces phénomènes de manière pérenne et en co-construction avec les professionnels de la pêche. La France met en place, cet hiver 2020-2021, un plan d’action ambitieux fondé sur l’amélioration des connaissances sur ces interactions entre les activités de pêche identifiées à risque et sur l’état de la population de dauphins communs en Atlantique nord-est. Des mesures réglementaires composent également ce plan d’action ainsi que 7 engagements:

• rendre obligatoire les déclarations de l’ensemble des captures accidentelles,
• relever les échouages, publier les données et rendre compte de l’avancée des actions, -équiper tous les chalutiers en interaction avec ces cétacés en dispositifs répulsifs et poursuivre le développement de solutions techniques,
• mettre en place des programmes d’observations aériennes,
• tester l’embarquement de caméras à bord sur les fileyeurs du Golfe de Gascogne à des fins de connaissances scientifiques,
• accomplir un projet international avec l’Espagne et le Portugal sur les captures accidentelles des cétacés,
• ou encore mener une campagne d’observation volontaire des pêches à bord des chalutiers et des fileyeurs

L’un des objets de cette rencontre: découvrir une solution spatiale de prévision de présence de dauphins dans le Golfe de Gascogne. Une information spatio-temporelle stratégique qui permettrait de mieux connaitre les habitats occupés par les dauphins dans le Golfe de Gascogne puis d’utiliser ces résultats pour mettre en place des stratégies d’évitement des dauphins par les pêcheries. En bref, connaitre la distribution des dauphins et règlementer les activités humaines sur la base saisonnière de zones à protéger.

CLS a déjà collaboré avec le National Marine Fisheries Service (NMFS) dans le but de parvenir, à partir de données de marquage électronique, à une meilleure description des habitats occupés par les espadons et les tortues caouannes dans le Pacifique Nord. Les résultats ont été utilisés dans des modèles numériques pour prédire leurs distributions respectives et étudier de potentielles stratégies d’évitement des tortues par les pêcheries. Ces travaux ont permis la mise en place d’une règlementation éclairée et efficace. Cela a permis aux autorités d’interdire dynamiquement certaines zones de pêche lorsque la probabilité d’interaction maximale entre les deux espèces était forte. L’utilisation du modèle, développé par CLS, a permis d’abaisser significativement le taux de prises accidentelles de tortues caouanes et d’éviter la prise de mesures trop pénalisantes pour les pêcheries.

Coquille Saint-Jacques: une pêche sous haute surveillance

D’autres sujets ont également été évoqués avec Annick Girardin comme la surveillance actuelle de la pêche à la coquille Saint-Jacques en Baie de Saint-Brieuc. CLS suit près de 800 bateaux de pêche français (sur 1200 bateaux actifs), grâce à des balises de localisation par satellites développées par ses experts en gestion raisonnée des pêches. En saison haute, comme en ce moment, les autorités françaises demandent aux pêcheurs de communiquer leurs positions non plus toutes les heures mais tous les quarts d’heure permettant ainsi de surveiller plus finement les zones d’activités et de faire respecter au plus juste les zones de pêche interdite à protéger.

Depuis les années 90, CLS, opérateur historique du système de localisation et de collecte de données ARGOS, se positionne comme un leader mondial de la gestion durable des pêches. Avec plus de 15000 bateaux de pêche équipés de leurs balises de localisation aux quatre coins du monde, plus de 50 centres de surveillance des pêches équipés. Son prochain défi: connecter les engins de pêche par satellites, à grande échelle, pour limiter leur perte. L’entreprise effectue actuellement des tests en Méditerranée, en Guyane et bientôt en Bretagne. Un océan de plus en plus connecté depuis l’espace pour supporter une économie séculaire, limiter les pollutions plastiques et mettre fin à la pêche fantôme, illégale, illicite, non rapportée, non règlementée.

Source : CLS

POINTS DE REPÈRE

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