San Francisco – 21/01/08 – Les milieux scientifiques américains s’agitent beaucoup depuis quelques semaines autour d’un concept encore au stade expérimental et appelé O.I.F. (Ocean Iron Fertilisation). Selon ce concept on pourrait stocker les millions de tonnes de CO2, tenu pour responsable du réchauffement climatique, au fond des océans. Comment ? Tout simplement en accélérant la croissance de certaines microalgues marines par un fertilisant à base de fer dissous. Cette idée, qui peut paraître à première vue farfelue, a suffisamment intrigué, entre autres, la très sérieuse revue Science pour qu’elle décide d’aller y regarder de plus près. En réalité, ce concept a été inventé, il y a une vingtaine d’années, par John Martin, océanographe et directeur du Moss Landing Marine Labs. Il aurait été parmi les premiers à découvrir que le fer était un élément trace augmentant de façon substantielle la photosynthèse dans la plupart des océans du globe. Cette découverte rapprochée d’un procédé déjà connu sous le nom de Pompe Biologique (Biogical Pump) appelée aussi « pompe à carbones » consistant dans la capture par les microalgues (ou phytoplancton) au fond des océans de 80 % du CO2 contenu à la surface du globe, est à l’origine du concept O.I.F. Seule ombre au tableau : il a fallu mille milliards d’années (un billion donc!) à la pompe biologique pour capturer les 80% de CO2 en question. D’où l’idée de stimuler la capture par l’ajout de fer dissous qui accélère la croissance des microalgues. Les américains y croient dur comme fer (si on peut dire), et commencent à monter, sur le papier fort heureusement, de véritables usines à gaz de comptabilité de permis de produire du CO2 en vue d’une capture future par les micro algues boostées au fer dissous. Une société s’est même constituée, Climos, qui pourrait faire profession d’aider les industriels à enfouir dans les profondeurs océanes le CO2 qu’ils produisent en surnombre. Mais il y a un petit problème : cette idée d’injecter du fer dissous dans le fond des mers, même sous forme d’engrais marin, ne plaît guère aux défenseurs de l’environnement et aux autorités fédérales qui réclament aujourd’hui des études d’impacts approfondies sur la flore et la faune sous marine sous avant toute poursuite de ce projet. Sage précaution !
Article : Francis Rousseau
Sources : Science / Alternative Energy News
Photo : microalgues de méditérannée dont Chaetoceros


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