AUGUSTA – (Etat du Maine – États-Unis) – 18/05/2010 – 3B Conseils – L’approbation récente par le gouvernement fédéral du premier projet américain de parc éolien en mer, le projet Cape Wind (cf. article du 30 Avril 2010 ICI), et le désastre écologique incommensurable de la marée noire du Golfe du Mexique semblent avoir donné un coup d’accélérateur définitif au programme d’implantation d’énergies renouvelables en mer aux Etats-Unis et notamment au programme éolien offshore. Ainsi, selon l’édition canadienne du Business journal (ICI), le gouverneur du Maine, John Baldacci, vient de signer un projet de loi qui conduit l’État à produire, par le biais de l’éolien offshore dans l’Atlantique, 5 gigawatts d’énergie renouvelable d’ici à 2030, soit deux fois son niveau actuel de consommation totale d’énergie.
Le projet de loi demande aux fonctionnaires de l’Etat du Maine de commencer le développement des ressources maritimes renouvelables « aussi vite que possible » et ce, « sans compromettre l’environnement ». La Maine Public Utilities Commission supervisera les appels d’offres et la sélection des porteurs de projets invités à proposer des parcs éoliens pilotes de 25 MW implantés en eau profonde. Il est également prévu par cette commission de gérer des projets-pilotes de parcs hydroliens et/ou houlomoteurs pouvant produire jusqu’à 5 MW. Selon le gouverneur Baldacci, tout a été prévu dans cette loi par le législateur pour assurer le maximum de transparence dans les autorisations qui seront données à l’implantation de ces projets offshore. Ce projet de loi vient compléter une proposition d’emprunt de 11 millions de dollars que l’Etat du Maine demandera aux électeurs d’approuver au début du mois de juin 2010 ; son but : financer la recherche et le développement de sites de démonstration éoliens en mer de même que la naissance d’une industrie de fabrication des infrastructures dans le Maine. Selon M. Baldacci : « Le succès reposera sur un leadership novateur et un partenariat public-privé inédit. Pendant trop longtemps nous avons été dépendants des combustibles fossiles pour chauffer nos maisons, alimenter nos industries et transporter les marchandises et les personnes. C’est ensemble que nous prendrons le chemin des énergies propres et renouvelables et que nous sortirons de la consommation pétrolière. »
Et même si le Maine dépend des importations de combustibles fossiles pour environ 85% de ses besoins énergétiques globaux, il n’y a pas de doute que l’effet marée noire a porté ses fruits et accélère la prise de décision. L’année dernière, l’État du Maine avait sélectionné trois sites pour des essais en mer de prototypes d’éoliennes géantes et flottantes dont les pales devaient être construites en matériau ultra-léger et qui devaient bénéficier de systèmes d’ancrage et de stabilisation inédits, mais rien n’avait été concrétisé. Aujourd’hui, non seulement on aime à rappeler que ces sites sélectionnés sont situés dans les eaux territoriales du Maine et ne nécessitent pas de permis fédéral, mais on produit aussi un planning précis de développement. Un consortium dirigé par Mr Dagher et formé avec l’AEWC (University of Maine’s Advanced Structures and Composites Center) a fixé des dates :
– La première éolienne pilote de 30 mètres de hauteur sera déployée en 2012 au large de Monhegan.
– Une seconde éolienne de 90 mètres (taille réelle) sera déployée deux ans plus tard.
– Entre 2014 et 2016, l’équipe de Dagher projette de construire une réduction de parc éolien composé de 5 éoliennes offshore qui produiront 25 MW et emploiera 320 personnes.
– Une phase intermédiaire consistera à construire un premier parc de 200 turbines produisant 1000 MW et employant 4500 personnes d’ici à 2020.
– La phase finale impliquera la construction de 3 à 7 tranches (de capacités diverses) entre 2020 et 2030 totalisant de 3 à 7 GW et faisant travailler de 7000 à 15000 personnes.
Coût estimé à ce jour de l’opération : 20 milliards USD.
C’est ce que l’on peut appeler un beau projet puisqu’il correspond approximativement, à lui seul, à la taille du projet éolien offshore français dans son ensemble d’ici 2020 qui est, je le rappelle, de 6000 MW.
Article : Francis ROUSSEAU
Docs. Sites liés. Images : 1 Installation d’une éolienne en mer dans le parc de Thornton Bank (U.E) © REpower. 2. Emploi spécialisé dans l’éolien à Husum (U.E)© REpower
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