HAMBOURG (Allemagne) – 21/08/2008 – 3B Conseils – On peut difficilement prétendre sans s’exposer à moqueries diverses que le transport maritime utilisant l’énergie éolienne en mer est une innovation technologique majeure ! Pourtant on aurait tort car le mode de propulsion par cerf-volant est beaucoup plus qu’une veille idée remise au goût du jour. Ce nouveau mode de propulsion navale où les voiles sont détachées du bateau à la façon de cerfs volants ou d’une sorte de spinnaker géant a, bien entendu, toujours quelque chose en commun avec cette bonne vieille navigation à voile mais s’en sépare au niveau des performances énergétiques, considérablement plus importantes que celles de la voile traditionnelle. Deux grands procédés de propulsion navale par cerf-volant existent à l’heure actuelle, répertoriés par le magazine vert américain TreeHugger : l’un destiné à la plaisance (Kite For Sale’s) et l’autre destiné aux cargos de la marine marchande (SkySails). C’est ce dernier procédé Skysails, apparu en 2006 et testé par le cargo « Beluga SkySails » sur le parcours Allemagne-Venezuela et par le cargo « Michael A. » dans les eaux européennes, qui nous intéresse en priorité ; il permet, en fonction du gisement venteux, de réduire de 10% à 35 % la consommation de carburants des cargos qui en sont équipés. Ces cerfs volants différent des voiles traditionnelles en ce qu’à mètre carré de voile comparé, ils produisent 5 fois plus d’énergie que les voiles traditionnelles. Skysails, vient de communiquer en détails les résultats de ses expérimentations menées sur le cargo « Michael A. »(à consulter ICI) et les expérimentations en cours jusqu’au début 2009 sur le « Beluga SkySails » …et ces résultats sont pour le moins impressionnants ! On y constate en effet qu’en fonction des conditions venteuses, 160 mètres carrés de cerf-volant peuvent générer une force de traction de 8 tonnes ce qui correspond à celle… d’un réacteur d’Airbus A318 !  » Le vent sera toujours moins cher que le pétrole « , commente Stephan Wrage inventeur et fondateur de l’entreprise SkySails, qui précise que même par vent faible, ce procédé fonctionnant en alternance avec la propulsion diesel, permet d’atteindre 15% d’économie de carburant sur un cargo de taille moyenne. Si on le fait fonctionner simultanément à la propulsion traditionnelle au diesel, il permet à un navire dont la vitesse de croisière est de 10 nœuds d’atteindre 11,6 nœuds. Il faut savoir que sur la flotte d’environ 100.000 cargos aujourd’hui en service dans le monde, 60.000 pourraient immédiatement se voir adapter sans modification majeures le procédé SkySails. Si elle était employée ainsi cette technologie permettrait d’économiser plus de 150 millions de tonnes de pétrole chaque année. Un mode de propulsion navale aux Energies renouvelables de la Mer qui commence donc à être pris très au sérieux par les acteurs de la marine marchande pour les années à venir.
Article : Francis Rousseau
Documents de référence : sites liés. Photos : © skysails


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