Le Tréport – France (U.E) Lundi 12/05/2014 – energiesdelamer.blogspot.com par BB
Le deuxième volet de l’appel d’offre français annoncé mercredi 7 avril dernier par Ségolène Royal a suivi les recommandations de la CRE. C’est GDF-Suez avec le portugais EDP Renewables qui l’a remporté…
Des associations basées au Tréport un port de pêche très touristique semblent craindre « que le futur parc d’éoliennes géantes ne signe à terme la mort économique de ses 50 petits bateaux et 250 marins pêcheurs, dont l’activité fait vivre quelque 750 personnes ».
Olivier Becquet, gérant de la coopérative des pêcheurs (CAPA) affirme au quotidien Le Télégramme de samedi 10 mai que la pêche n’existe plus au Danemark, pays où l’éolien offshore est particulièrement développé. C’est vraiment dommage qu’une telle désinformation soit colportée par une personnalité qui n’est pas dupe de la volonté du Danemark de réduire son effort de pêche pour reconstituer le stock. Le Livre vert sur la réforme de la politique commune de la pêche (PCP)(22 avril 2009) visait notamment à préparer la gestion de la pêche après 2013. La Commission européenne avait reconnu l’échec de la PCP des années 1990 et 2000 et avait provoqué une consultation publique de tous les acteurs concernés à présenter leurs analyses et propositions. Wikipédia rappelle les deux tendances qui semblent émerger concernant les quotas individuels :
1. quotas individuels transférables visant selon la commission à responsabiliser les professionnels, et à la surcapacité de pêche en Europe via la loi du marché. C’est un projet par exemple soutenu par la ministre danoise, Eva Kjer Hansen qui propose aussi d’abandonner les quotas basés sur les volumes débarqués pour des quotas basés sur les captures réelles (ce qui implique des dispositifs de contrôle plus efficaces, mais ce système expérimenté au
Danemark depuis 2007 a permis de réduire les rejets et de mieux responsabiliser les pêcheurs, qui ont adapté leurs capacités de pêche à cette nouvelle approche. Mme Kjer Hansen a proposé dans un premier temps d’étendre ce système à toute la Baltique.
2. quotas individualisés et mutualisés, non-transférables par vente, que propose Michel Barnier.
« La zone de pêche du Tréport est abondante (8.000 tonnes pêchées chaque année) et peuplée de nombreuses espèces, comme la sole, la seiche, le turbot, les crevettes, les coquilles Saint-Jacques, les tellines, les pétoncles, les amandes de mer… Les opposants, qui ont disposé à l’entrée de la ville des grands panneaux criant à l' »escroquerie écologique », font valoir que les machines barreront une partie de l’horizon depuis Cayeux-sur-Mer, près de la baie de Somme, à l’est, jusqu’à la centrale nucléaire de Penly, à l’ouest ». C’est aussi faire peu de considération de la commission nationale de débat public et notamment des débats organisés par la commission particulière.
Toujours d’après le fort intéressant article du Télégramme, un « premier site avait été pressenti historiquement pour de l’éolien en mer en France, avec un projet de la Compagnie du Vent, rachetée par GDF-Suez »… « Nous avions proposé d’autres zones mais ils n’ont pas voulu », regrette Laurent Jacques (PCF), premier adjoint au maire communiste de la ville. Pourtant, « à Fécamp, ils ont choisi une zone où les pêcheurs n’allaient pas », note-t-il, faisant allusion à l’autre port haut-normand, où va être implanté, par EDF EN cette fois, un autre champ éolien. Mais si l’on relit l’appel d’offre il est pourtant évident que la zone d’implantation a été modifiée…
« GDF-Suez a assuré aux pêcheurs qu’ils pourront lancer leurs filets entre les éoliennes, espacées d’environ 1 km »…. « On n’y croit pas, jamais le préfet des affaires maritimes ne l’acceptera, pour des raisons de sécurité », assure M. Jacques. « Nous allons déposer des recours juridiques », prévient Gérard Bilon, président de l’association « SOS à l’horizon »….
Il est important que chacun puisse s’exprimer et faire valoir ses objections. C’est respectacle. Il n’est pas impossible que le Tréport soit une zone particulièrement sensible.
le métier de la pêche est un métier difficile. Mais est-il encore légitime qu’après autant de débats, de dialogue, de réflexions, de réunions organisées à l’initiative conjointe d’AREVA/du Consortium GDF-SUEZ/EDPR/NEOEN et de Vigie Business Eolien offshore (12 décembre 2013, puis du 23 janvier 2014) à la Pépinière EnR de la CCI Littoral Normand-Picard à Oust Marest en Picardie et au Tréport en Seine Maritime une décision nationale puisse être encore remise en cause par des recours éventuels…
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