SALEM -(Etats-Unis) – 14/04/2008 – 3B Conseils – L’état de l’Oregon qui, fort de sa large façade maritime sur le Pacifique, affiche de plus en plus ouvertement sa volonté de devenir un leader mondial dans le domaine de la promotion de l’énergie des vagues, a décidé de commencer par s’en donner les moyens législatifs. Les autorités de cet Etat viennent en effet de signer le 26 mars dernier un protocole d’accord (ICI) avec la Federal Energy Regulatory Commission (FERC), l’autorité fédérale de régulation des énergies aux Etats Unis. Ce protocole de 5 pages propose une coordination commune des projets d’exploitation d’énergie de la mer (mais surtout d’énergie des vagues) au large des côtes de l’Etat. Le protocole établit le soutien de l’Etat de l’Oregon concernant les procédures de la FERC en matière de permis d’exploitation de courte durée des projets pilotes expérimentaux. Les deux partenaires acceptent de se tenir mutuellement informés des propositions de projets d’exploitation d’énergie des vagues qu’ils recevront, de travailler ensemble à l’identification les problèmes potentiels concernant les implantations dans les eaux territoriales ou/et dans les eaux fédérales et d’établir un calendrier commun pour traiter les demandes de permis. C’est un première aux Etats Unis où les prérogatives des Etats sur l’administration de leurs eaux territoriales ne faisaient jusqu’ici l’objet d ‘aucune discussion avec l’autorité Fédérale, ce qui était la source de nombreux conflits et la cause des retards interminables notamment au moment de délivrer des permis d’exploitation des parcs offshore éoliens ou hydroliens. Visiblement quelque chose est en train de changer ! 
L’énergie des vagues de même que la plupart des autres technologies d’exploitation des énergies de la mer bien qu’étant toujours considérées aux Etats-Unis comme en phase de développement expérimental, gagnent cependant de plus en plus de terrains sur les autres formes d’énergie. D’autre part, ce qui se passe hors les frontières des Etats-Unis commencent à interpeller fortement les autorités. Des observateurs locaux font remarquer que les autorités fédérales américaines, toujours attisées par le gigantisme, ont été très impressionnées par la récente annonce du britannique Lunar Energy qui envisage d’installer une spectaculaire méga ferme hydrolienne de 300 MW au large des côtes de la Corée du Sud pour un budget total de 500 millions de Livres (622 millions d’euro). Lunar Energy vient d’ailleurs de confirmer son intention de mener des études de faisabilité (incluant des analyses précises, toujours inexistantes, de la ressource!) dès le mois juillet de cette année et son intention d’installer un pilote de 1 mégawatt d’ici un an, en mars 2009. En cas de succès, 300 mégawatts sont prévus d’ici à 2015, par le biais de l’installation d’un alignement en batterie de 300 hydroliennes de 1MW sur les fonds océaniques. La compagnie Rotech Tidal Turbine qui fournira les turbines prévoit des engins à pales de 11, 5 m d’envergure totalisant un poids de plus de 2700 tonnes (cf. illustration 1). Les turbines seront fabriquées par Hyundai Samho Heavy Industries, et le projet sera mené en coopération avec la compagnie d’électricité Korea Midland Power Company. La rapidité avec laquelle les permis ont été accordés et le dossier administratif bouclé a eu un véritable effet électrochoc sur l’administration américaine… en tout cas sur une partie !
Article : Francis Rousseau
Sources : U.S. Départment of Energy ; Federal Energy Regulatory Commission ; State of Oregon ; Lunar Energy / Photos : 1. Turbine hydrolienne © Lunar Energy ; 2. Cape Mears – Oregon
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