Ukraine – 09/03/2022 – energiesdelamer.eu. Depuis 11h22, Tchernobyl est privé d’électricité. Quelle influence peut avoir le Sommet des chefs d’État et de Gouvernement européens qui se tiendra à Versailles les 10 et 11 mars, alors que planifié depuis de long mois, il prend une tournure particulière avec la guerre en Ukraine. Un incident dans la centrale pourrait-il remettre en question la relance de la production d’électricité avec des centrales nucléaires ?
Tchernobyl est privé d’électricité
Le site a perdu son alimentation électrique extérieure suite aux dommages subis par la ligne de 750 kV traversant la zone de combats a déclaré a déclaré la compagnie publique nucléaire ukrainienne Energoatom. Les travaux visant à rétablir l’approvisionnement du site en électricité sont impossibles à effectuer en raison de combats, a-t-elle ajouté.
Des générateurs Diesel sont prévus pour refroidir en permanence les déchets radioactifs stockés sur place depuis l’accident du 26 avril 1986. Environ 200 personnes sont bloquées sur le site depuis le 24 février et travaillent en présence des soldats russes.
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) avait déclaré mardi soir avoir perdu le contact avec les systèmes de contrôle du matériau radioactif entreposé sur le site de Tchernobyl depuis l’accident de 1986.
Le 7 mars, le directeur général de l’AIEA, Rafael Mariano Grossi, avait souligné sa préoccupation constante concernant le conflit en Ukraine et toute action militaire ou autre qui pourrait menacer la sûreté ou la sécurité des quatre centrales nucléaires ukrainiennes en activité et d’autres installations nucléaires, y compris le site de l’accident de 1986 à Tchernobyl.
« La sûreté et la sécurité des installations nucléaires et des matières nucléaires et autres matières radioactives en Ukraine ne doivent en aucun cas être mises en danger », avait déclaré le 7 mars M. Grossi devant le Conseil des gouverneurs de l’AIEA, composé de 35 membres. Le Conseil s’était réuni pour discuter des incidences de la situation en Ukraine sur la sûreté, la sécurité et les garanties nucléaires. « J’ai appelé à la retenue de toutes les mesures ou actions qui pourraient compromettre la sécurité des matières nucléaires et autres matières radioactives, et l’exploitation sûre de toute installation nucléaire en Ukraine », a-t-il déclaré.
L’Ukraine a informé le 6 mars l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) que le personnel habituel continuait d’exploiter la centrale nucléaire de Zaporizhzhia mais que la direction de la centrale était maintenant sous les ordres du commandant des forces russes qui ont pris le contrôle du site la semaine dernière, a déclaré le Directeur général, Rafael Mariano Grossi.
Rafael Mariano Grossi avait annoncé que les personnes continuaient d’exploiter, de réglementer, d’inspecter et d’évaluer les installations nucléaires en Ukraine dans des « circonstances extraordinaires d’un conflit armé entraînant des défis et des dangers croissants », et a appelé à ce que leur sécurité et leur bien-être soient garantis par ceux qui en ont le contrôle. Il a noté que les centrales nucléaires ukrainiennes fonctionnaient normalement.
«Bien que nous puissions utiliser des expressions telles que« fonctionnement normal » dans un contexte technique, je tiens à souligner qu’il n’y a rien de normal dans les circonstances dans lesquelles les professionnels des quatre centrales nucléaires ukrainiennes parviennent à maintenir les réacteurs qui produisent la moitié de l’électricité ukrainienne en état de marche. , » avait-il dit.
Rafael Mariano Grossi avait également mis l’accent sur les trois fonctions principales des systèmes de sûreté nucléaire – confinement, contrôle et refroidissement – et a souligné que :
- L’intégrité physique des installations – qu’il s’agisse des réacteurs, des bassins de combustible ou des entrepôts de déchets radioactifs – doit être maintenue.
- Tous les systèmes et équipements de sûreté et de sécurité doivent être entièrement fonctionnels à tout moment.
- Le personnel d’exploitation doit être en mesure de remplir ses fonctions de sûreté et de sécurité et avoir la capacité de prendre des décisions sans pression indue.
- Il doit y avoir une alimentation électrique sécurisée hors site à partir du réseau pour tous les sites nucléaires.
- Il doit y avoir des chaînes d’approvisionnement logistiques et des transports ininterrompus vers et depuis les sites.
- Il doit y avoir des systèmes efficaces de surveillance des rayonnements sur site et hors site et des mesures de préparation et d’intervention en cas d’urgence.
- Et enfin, il doit y avoir des communications fiables avec le régulateur et les autres.
POINTS DE REPÈRE
Le 14 mars, soit trois jours après le sommet des chefs d’État et de Gouvernement de l’Union européenne, une conférence interparlementaire sur l’autonomie stratégique économique est organisée. Le sujet de cette journée de débat avec des parlementaires issus des 27 États membres est : comment conjuguer autonomie stratégique et mondialisation.
La Conférence portera, elle, sur trois cas d’étude sectorielle :
- la construction de filières industrielles d’avenir ;
- l’énergie et l’approvisionnement en métaux rares ;
- le maintien de notre souveraineté alimentaire.
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