France – 08/06/2021 – energiesdelamer.eu. HydroQuest et Qair développeront sur la concession du Raz Blanchard, cédée par EDF Renouvelables, une ferme pilote hydrolienne de 17,5 MW. Ainsi qu’energiesdelamer.eu l’avait annoncé le 31/05/2021, pour ce projet, renommé FloWatt, HydroQuest, le concepteur et fabricant français d’hydroliennes marines devient partenaire de Qair Marine, la filiale dédiée au développement de projets EMR du groupe producteur d’énergies renouvelables Qair.
HydroQuest, premier constructeur à avoir raccordé une hydrolienne (fluviale) au réseau électrique français s’appuie sur les résultats concluants des tests réalisés sur le prototype d’hydrolienne marine, OceanQuest, installé à Paimpol-Bréhat depuis 2019, HydroQuest a conçu une nouvelle turbine à double axe vertical plus légère et compétitive dont la puissance nominale passera de 1 MW à 2,5 MW avec son partenaire industriel CMN. Une machine qui montrera de sérieuses évolution par rapport aux précédentes hydroliennes du fabricant. Néanmoins, le concept d’axe vertical demeure de mise, signale Thomas Jaquier, président d’Hydroquest, à l’occasion d’une conférence de presse en ligne, hier lundi. L’objectif ; disposer d’une machine plus « aérienne », avec moins de poids tout en balayant un plus vaste volume, plus robuste et peu sensible aux variations de flux. Sept machines de 2,5 MW seront implantées sur le site, soit 17,5 MW au total, et un encombrement réduit (7 ha). Et le président d’Hydroquest de signaler que l’entreprise, qui a œuvré également dans l’hydrolien fluvial, se consacre désormais surtout au « marin », car la LCOE des projets est similaire à celle de l’éolien flottant, grâce au productible de l’énergie des courants marins.
Objectif : Un tarif d’achat autour de 50 €/MWh en 2030
Comme il s’agit d’une reprise de concession pour ce projet pilote, « il suffit de la réadapter », indique de son côté Olivier Guiraud, de Qair. C’est un « swap » sur le même site entre le projet avec les machines Open Hydro de Naval Energies, développées avec EDF, et celles d’Hydroquest. En revanche, si par la suite, se développe une phase commerciale, il y aura certainement un débat public. Et Qair mise également sur une LCOE similaire à celle du flottant. Sur la ferme pilote, « nous devrions être entre 200 et 300€/MWh, mais au MW installé on est à peu près sur les mêmes valeurs que sur le flottant », insiste-t-il. A terme, l’hydrolien devrait arriver à 50 €/MWh en 2030, et « nous sommes confiants de pouvoir y arriver », il faudra cependant passer rapidement à des machines de 5 MW, pour faire jouer l’effet d’échelle, augmenter les volumes et baisser les coûts, sans oublier la nécessité d’éviter les trous entre les phases de développement, indique le directeur général de Qair. Les deux partenaires misent sur la clause de revoyure dans la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), en 2023, tablant sur le lancement de deux projets commerciaux, a minima, de 250 MW chacun à cet horizon. Une vision partagée par Marc Lafosse, président de la commission énergies marines du Syndicat des énergies renouvelables et président d’Energie de la Lune dont le bureau d’études est chargé des études d’impacts environnementales, qui juge que cela permettrait de mettre cette technologie sur « de bons rails ».
Subventions ou avance remboursable
Pour le financement, ils misent sur l’Union européenne et sur l’Ademe. La mise en service de FloWatt est prévue pour 2025, sous réserve du soutien du PIA (Programme d’Investissement d’Avenir) opéré par l’Ademe, avec un démarrage de la construction des hydroliennes à partir de 2023. La ferme pilote sera exploitée sur une durée de 20 ans et produira 40 millions de kWh/an, soit l’équivalent de la consommation de 20 000 habitants. A partir de la mise en service, Qair en deviendra l’actionnaire majoritaire, a indiqué Olivier Guiraud.
Derrière ce projet pilote, il y a également un projet industriel, rappellent les partenaires, le projet étant 100% français. Les hydroliennes seront fabriquées à Cherbourg, chez CMN, comme la machine de 1 MW d’Hydroquest. Les rotors en composite ainsi que les fondations gravitaires seront réalisables en France. Ces activités permettront de générer une forte mobilisation de la filière française structurée autour de PME et ETI expertes et dynamiques, créatrice de nombreux emplois directs et indirects, insistent les partenaires. Au-delà de l’impact économique sur le tissu industriel local, FloWatt mise sur une visibilité du savoir-faire technologique et industriel français dans le secteur d’avenir des EMR à l’échelle internationale. Et les partenaires peuvent s’appuyer sur les collectivités, locales, la région Normandie ayant placé dans son Sradett un objectif 2030 de développer quelque 500 MW en hydrolien. Un objectif de 500 MW qui est également celui porté par Qair (dans le monde, notamment au Canada aussi).
Alors que la France dispose d’un potentiel identifié au minimum d’environ 3,5 GW d’énergie hydrolienne grâce à son importante façade maritime, ce serait enfin le décollage de la filière française. Son développement est fortement soutenu par l’Union Européenne qui s’est fixé un objectif de 100 MW d’énergies océaniques, dont l’hydrolien, en service en 2025, et 1 GW en service en 2030. Qair et HydroQuest jugent que la France pourrait accueillir quelque 40 MW rapidement sur ces 100 MW.
POINTS DE REPÈRE
31/05/2021 – HydroQuest trouve son partenaire avec Qair
11/05/2021 – Le raz Blanchard retrouve sa dynamique. Après SIMEC Atlantis qui a repris la concession d’Engie, l’entreprise grenobloise, qui conçoit des hydroliennes fluviales et marines, a confirmé la reprise de la concession de la ferme pilote développée par EDF Renouvelables au large du Cotentin.
Publicités Google :