France – Mardi 18/05/2021 – energiesdelamer.eu. Hier, l’AFP a annoncé que Naval Group était entré en négociations exclusives avec le groupe italien Saipem, pour la reprise des activités de sa filiale Naval Energies dans l’éolien flottant, selon une source proche du dossier. Le groupe français spécialisé dans le naval de défense avait annoncé début février son intention de cesser les activités de Naval Energies et de lui trouver un repreneur. Naval Group mettait en avant son besoin de se concentrer sur son coeur de métier, alors qu’il fait face à plusieurs projets majeurs comme la construction de 12 sous-marins en Australie et la préparation des futurs porte-avions nucléaires et sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) français.

AFLOWT EMEC SAIPEM EDM 22 03 019« Plusieurs candidats se sont manifestés et nous avons retenu Saipem », une multinationale de 32.000 salariés présente dans plus de 60 pays, a affirmé à l’AFP, la source proche du dossier.

En France, Saipem, qui participe notamment à la construction du parc éolien en mer au large du Calvados, aux études de fondations posées pour l’éolien et des pièces de transition des parcs éoliens en mer et des sous-stations, a collaboré au développement de Sabella de 2008 à 2018. Saipem a également développé une fondation flottante nommée « HexaFloat », basée sur le principe d’un flotteur pendulaire.

L’acquisition devrait être finalisée au mois de juin, selon cette source, qui n’a pas précisé le montant envisagé de la transaction.

Saipem, a publié un chiffre d’affaires de près de €900 millions en 2020 à travers ses filiales Saipem SA et Sofresid Engineering SA. Toujours, en France, les bureaux de Sofresid, membre de Bretagne Pole Naval, se trouvent à proximité des parcs de la Marine Nationale. En Bretagne, Sofresid est implantée à Brest et à Lorient.

Didier Le Gac, député du Finistère sud, attentif à la constitution de la filière énergies renouvelables de la mer, a publié le même jour un communiqué pour rappeler qu’avec Loïg Chesnais-Girard, Président de la Région Bretagne, et François Cuillandre, Maire de Brest, ils avaient attiré « très récemment l’attention du Premier ministre pour que soient maintenues les compétences en Bretagne. Il est en effet essentiel de conforter la place de Brest et de la Bretagne dans le développement et l’industrialisation des procédés de production éolien offshore.

energiesdelamer.eu a sollicité, Didier Le Gac sur deux questions :

Barbara Pompili, ministre de la transition écologique, a lancé l’étape du dialogue concurrentiel pour l’implantation d’un parc éolien flottant en Bretagne Sud via la Commission de régulation de l’énergie (CRE). La date limite pour poser des questions était hier, le 17 mai 2021 à 12h. Elle doit par ailleurs annoncer sa décision le 21 mai et définir le cas échéant, la zone dans laquelle seraient situés les deux parcs envisagés. Est-ce votre communiqué est lié à ces dates ?

Didier Le Gac : Non, c’est le hasard de calendrier (les deux sont disjoints).

A votre connaissance, dans la mesure où Saipem dispose de son propre flotteur « HexaFloat », un tel rachat des activités de Naval Energies sous entend-il, une offre de deux flotteurs, ou la fin du flotteur développé par Naval Energies utilisé actuellement par Eolfi / Shell pour la ferme pilote de Groix Belle-Ile et en conséquence la seule reprise de la partie ingiénerie de Naval Energies, filiale à 100% de Naval Group, d’où le nombre d’une trentaine de personnes sur les 100 collaborateurs que compte l’entreprise ?

DLG : Il est trop tôt pour pouvoir répondre, dans la mesure où nous rentrons-là dans une phase de négociations exclusives pour la reprise.

Retour sur Naval Group, Naval Energies

Naval Group présidé depuis février 2020 par Pierre Eric Pommelet, s’était lancée en 2008 dans les énergies marines renouvelables et souhaitait développer trois technologies : l’hydrolien avec Open Hydro, l’éolien flottant avec le flotteur semi-submersible utilisé par Eolfi / Shell pour la ferme pilote de Groix – Belle-Ile, et l’énergie thermique des mers. Naval Group (ex DCNS), a été présidé successivement par Jean-Marie Poimboeuf, par Patrick Boissier, et enfin par Hervé Guillou jusqu’en février 2020. Les activités énergies en mer, avait été regroupé au sein de la filiale DCNS Energies, devenue Naval Energies. L’entreprise visait un revenu d’au moins un milliard d’euros d’ici 10 ans, mais n’a généré « aucun chiffre d’affaires, que des investissements », et le groupe avançait comme argument depuis longtemps, le manque de volonté de créer un marché des énergies marines renouvelables en France. Sous l’impulsion de Laurent Schneider-Maunoury, président de Naval Energies, la société avait réorienté à l’été 2018 sa stratégie de développement en se recentrant sur deux activés, l’ETM et l’éolien flottant.

Naval Group était devenu l’actionnaire unique de sa filiale en fin d’année 2020 et avait nommé à sa tête, le 5 février 2021 (ICI), Jean-Yves Battesti, ancien secrétaire général de Naval Group.

Les années Saipem : 2002 à aujourd’hui. SAIPEM Spa acquiert BOUYGUES OFFSHORE en 2002, qui devient ainsi SAIPEM Sa, société de ENI. SOFRESID, Filiale à 100% de SAIPEM SA, SOFRESID ENGINEERING, procède alors au regroupement de ses établissements régionaux pour donner naissance à la dénomination de SOFRESID ENGINEERING.
Les capacités d’ingénierie du Groupe sont de nouveau renforcées, début 2006, lorsque SAIPEM rachète, à son actionnaire principal ENI, la société SNAMPROGETTI, importante ingénierie italienne spécialisée notamment en Oil & Gas Onshore.

POINTS DE REPÈRE

05/02/2021 – Naval Group se recentre et cherche un repreneur pour Naval Energies – 02-05-2021. Malgré les efforts de toutes et de tous, ces projets, engagés pour certains depuis près de 12 ans, ne présentent pas aujourd’hui suffisamment d’assurance de succès économique à court, moyen ou long terme pour Naval Group », précise la déclaration. « Dans ce contexte, Naval Group a mené une revue stratégique afin de rechercher des solutions et estimer les options offertes à Naval Energies. La décision a été prise de lancer un processus visant une cessation des activités incluant la recherche d’un repreneur pour tout ou partie des activités.

20/01/2021 – Naval Energies est à un virage – ITV Christophe Dorignac, directeur industriel de Naval Energies – 01-21-2021. Sur le marché gigantesque de l’éolien flottant, trois zones géographiques principales sont identifiées pour les prochaines décennies : il s’agit de l’Europe occidentale, de l’Asie orientale et des États-Unis. ITV de Christophe Dorignac.

18/07/2019 – Saipem signe avec Plambeck Emirates

Saipem signe avec Plambeck Emirates LLC en Arabie Saoudite

22/03/2019 – Saipem, partenaire industriel du programme AFLOWT (Accelerating market uptake of Floating Offshore Wind Technology).

Eolien flottant : Saipem partenaire industriel d’AFLOWT


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