France – Mercredi 18/03/2020 – energiesdelamer.eu – La Commission de régulation de l’énergie (CRE) vient de lancer la consultation relative au nouveau schéma décennal de développement du réseau (SDDR) présenté par RTE, le gestionnaire du transport d’électricité. Un SDDR qui accorde une part non négligeable à l’introduction des énergies marines dans le mix électrique, et notamment de l’éolien en mer.

 

 

Le SDDR présente une vision à 15 ans en réalité (2035), qui constitue une traduction opérationnelle du projet de PPE et pourra évoluer en fonction des documents finaux (loi énergie, SNBC et PPE) et des avis formulés sur le projet de SDDR (par le ministre, la CRE et l’Autorité environnementale).

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Par ailleurs, le SDDR souligne qu’il faut « construire un réseau de raccordement des énergies marines, c’est-à-dire un réseau marin planifié de manière cohérente et efficace avec les capacités d’accueil à terre et le potentiel de développement en mer, de manière à en limiter les coûts. » Il s’agit en effet de raccorder entre 10 et 15 GW en mer à l’horizon 2035, conformément aux objectifs annoncés par le gouvernement.

 

 

 

 

 

Plusieurs constats sont faits par l’analyse de RTE. D’abord, « les nouvelles dispositions législatives, introduites au cours des deux dernières années, ont clarifié le cadre de développement de l’éolien en mer. RTE, maître d’ouvrage du raccordement des parcs prévus par la PPE, est désormais également responsable de leur financement (via le Tarif d’utilisation des réseaux public d’électricité, ou Turpe). » Un Turpe actuellement âprement discuté avec la CRE, a récemment rappelé le président du régulateur, Jean-François Carenco. Ensuite, RTE souligne que : « Le résultat de l’appel d’offres n°3 sur la zone de Dunkerque annoncé par le gouvernement en juin 2019 a mis en évidence une baisse importante des coûts de production éolienne en mer (lien). Le raccordement constitue désormais une composante importante du coût complet de l’éolien en mer et l’optimisation de cette composante apparaît donc comme une condition cruciale du développement pérenne de la filière mais aussi de la maîtrise de la facture énergétique des consommateurs. »

 

En lançant la consultation sur le SDDR (jusqu’au 17 avril 2020), la CRE rappelle : « Dans le scénario PPE, RTE estime que les investissements dans le réseau de transport s’élèveraient à environ €33 milliards sur la période 2020-2035, auxquels s’ajouteraient environ 3 milliards d’euros d’investissements dits « hors réseaux » (tels que l’immobilier, la logistique et les systèmes d’information) ITV vidéo JFC. Ainsi, d’après le SDDR, les investissements seraient amenés à croître fortement au cours des prochaines années passant de €1,5 milliard en 2018 à €2,4 milliards en 2030 – essentiellement du fait du raccordement des parcs d’éoliennes en mer (PPE).

 

Dans un second temps, entre 2031 et 2035, une seconde marche d’augmentation des investissements aurait lieu, avec près de 2,9 milliards d’euros par an dans le scénario PPE. »

Pla-ni-fier

Conscient de l’enjeu, le SDDR de RTE propose trois pistes afin d’optimiser les raccordements de l’éolien offshore. D’abord, le développement de « hubs » modulaires et diversifiés (accueillant par exemple des infrastructures télécom…) permettant de mutualiser les sous-stations et les lignes d’aterrages. Ensuite, un dimensionnement adéquat de la puissance des parcs, afin d’éviter les effets de seuil. Enfin, la standardisation de certaines infrastructures déployées.

Reste, que, tant RTE que la CRE soulignent que si ces leviers permettraient de réduire d’environ 15% les investissements, cela suppose une « planification dans la durée des futurs parcs par l’Etat et des choix de localisation, dans l’espace et dans le temps permettant la mutualisation des infrastructures de raccordement. »

En outre, RTE appelle également à une planification cohérente avec le développement des énergies renouvelables à terre. Un avis partagé par la CRE qui souligne : « la planification accrue, notamment s’agissant du développement des énergies renouvelables terrestres et en mer, est un levier utile, à la main du Gouvernement, pour réduire les coûts de réseau. »

 

Regard sur les interconnexions

 

RTE signale dans le SDDR que : « L’interconnexion croissante des pays européens a permis d’aller beaucoup plus loin dans l’intégration des énergies renouvelables que certains ne l’envisageaient il y a encore dix ans. Un pays comme le Danemark n’a pu atteindre une part de l’éolien de 45% qu’en étant pleinement intégré au marché européen et en s’appuyant très largement sur ses voisins lors des périodes de faible production éolienne. Dans le même temps, les flux ne peuvent plus être gérés à l’échelle d’un seul pays. Ainsi, le développement de l’éolien et du photovoltaïque en Allemagne a conduit à des conséquences importantes dans les pays voisins, traversés par des flux d’électricité croissants alors que le réseau interne allemand devenait de moins en moins adapté à la nouvelle répartition géographique de la production outre-Rhin.

Le système électrique choisi par la France est fondé en grande majorité sur des formes de production très compétitives sur les marchés de l’électricité et décarbonées : les énergies renouvelables et le nucléaire comptent pour 93% de la production aujourd’hui (96% en 2030 dans le cadre de la PPE). Un tel parc de production repose sur un système très interconnecté : les interconnexions permettent à la France de valoriser cette production d’électricité décarbonée en Europe, tout en important lors des pointes de consommation les plus élevées et en réduisant les besoins de réserve. »

 

D’où la nécessité de « doubler en 15 ans la capacité d’interconnexion de la France, en sélectionnant les projets les plus rentables, pour tirer le meilleur parti des différences de consommation et de production en Europe et parvenir à un mix équilibré et soutenable sur le plan économique, très majoritairement fondé sur les renouvelables et le nucléaire, à l’horizon 2035. »

 

 

Points de repère

 

 

RTE – Consultez les articles parus dans energiesdelamer.eu sur RTE archivés dans le Business Directory

18/03/2020 – Consulter la note technique pour y participer :  SDDR, la CRE consulte les utilisateurs du réseau de RTE jusqu’au 17 avril 2020

 

 

20/09/2019 – 

RTE prévoit de connecter le parc éolien en mer de Saint-Nazaire en 2022 puis, un ou deux parcs par an. Pour le réseau terrestre, « jusqu’en 2025, le développement des ENR peut se faire avec le réseau existant, et des solutions pour optimiser les lignes afin d’absorber jusqu’à 50 GW d’éolien et photovoltaïque terrestre, soit le double d’actuellement, grâce à des automates et sans travaux d’ampleur » avait assuré Thomas Veyrenc, directeur stratégie et prospective de RTE lors de la conférence de presse de François Brottes le 19 septembre 2019.

 

 en France métropolitaine

 

Le scénario « Ampère » examine la réduction du nucléaire en fonction du développement des énergies renouvelables. En 2035, il resterait encore une part de 46% de production électrique d’origine nucléaire. Ce scénario prévoit une réduction des émissions de gaz à effet de serre du secteur énergétique. © RTE


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