France – 24/08/2021 – energiesdelamer.eu. Le 1er juillet, le Wind of Hope de Louis-Dreyfus Armateurs, nouveau fleuron du Groupe éponyme, présidé par Édouard Louis-Dreyfus a été inauguré au port de Saint Nazaire. Il est sur le site Hornsea 2 d’Ørsted depuis le 6 août. L’orientation vers les navires de maintenance est une stratégie qui est opérationnelle depuis maintenant près de 5 ans avec le premier navire français WSOV l’Uptime en 2017, construit par le chantier turc Cemre, avec sa fameuse passerelle de compensation de mouvement active et le socle réglable intégré à la tour d’ascenseur.

LDA Wind of Hope – Juillet 2021 ©Ilago

LDA s’est engagé dans une politique de diversification, notamment vers les EMR. LDA travaille-t-il dorénavant avec l’écosystème français des entreprises favorisant ainsi une montée de leur compétitivité grâce à votre expérience ?

Edouard Louis-Dreyfus – EDL – Depuis quelques d’années, nous suivons l’émergence du marché des énergies marines renouvelables et en assurons la promotion par une politique volontariste de développement de ce secteur au sein de notre groupe et de la filière industrielle française elle-même. Dès 2012, nous avons commencé à nous y intéresser lors du lancement de l’appel d’offre pour les champs français et de leurs attributions. Tout cela avait très fière allure et nous avons compris qu’il y avait de très belles opportunités pour notre pays. Les choses ont évolué, mais malheureusement avec trop de délais et de temps perdu… Toutefois, 10 ans après le premier appel d’offre, la matérialisation de cette filière industrielle se dessine enfin, chacun y mettant un peu du sien.

Les appels d’offres ont été attribués à de belles entreprises françaises et européennes, qui ont lancé à leur tour différents appels d’offres auprès de sociétés sous-traitantes. C’est par exemple notre cas pour le champ de Saint-Nazaire développé par EDF Renouvelables / Enbridge et d’autres à venir. Nous avons aussi beaucoup œuvré pour sensibiliser les donneurs d’ordres au concept du « french content » au sein des appels d’offres, dans le respect de la règle européenne qui n’autorise pas de préférence nationale bien sûr, mais en faisant la promotion de la qualité et des performances, au moins équivalentes à leurs concurrentes européennes, des entreprises françaises de la filière.  Cette démarche nous a aussi guidés lorsque nous avons été attributaire de ce contrat.

Que comprend votre contrat sur le champ de Saint-Nazaire ?

ELD – Pour Saint-Nazaire, nous sommes attributaire du contrat de pose et de protection de tous les câbles inter-éolien avec notre filiale, Louis-Dreyfus / TravOcean, en partenariat avec le groupe Prysmian qui fournit les câbles. TravOcean va poser et protéger tous les câbles d’une éolienne à l’autre jusqu’à la sous-station qui a été commandée aux Chantiers de l’Atlantique et posée la semaine dernière. Ensuite, un autre armateur interviendra pour le câble d’export. Pour les câbles inter éoliens, nous avons proposé une méthode particulière de protection des câbles avec des coquilles en fonte. En effet, le sous-sol du banc de Guérande au large de Saint-Nazaire et de La Baule, est constitué d’une roche très dure, avec beaucoup de reliefs différents. Ces coquilles sont au nombre de 436 000 et pèsent 80 kg au mètre avec le câble. Il est prévu que cette protection soit posée sur environ 100 km. Les câbles Prysmian sont fabriqués en région parisienne à l’usine de Montereau. Les coquilles sont fabriquées à Redon chez AFC (Armoricaine de Fonderie le Châtelet), filiale du groupe Fonte Ardennaise. Par ailleurs l’équipage du navire de support multi-service (Multi Purpose Vessel / MPV) « Wind of Pride » de notre flotte sera chargé d’une partie des travaux de pose. Ce navire bat pavillon français et est armé par des officiers français.

Dès que ce champ sera opérationnel, nous assurerons les transferts des personnels de maintenance. Nous avons pour cela signé 3 contrats pour 3 Crew Transfer Vessel (CTV), deux contrats avec General Electric pour les 80 éoliennes GE Haliade 150-6MW et un contrat avec EDF Renouvelables pour 1 CTV. Les 3 CTV feront le transit entre la côte et le champ pour transporter les techniciens de la côte vers les champs*.

Pour les 3 CTV, nous avons choisi de privilégier une entreprise nantaise pour leur design, le cabinet Mauric et le chantier OCEA des sables de d’Olonne pour leur construction.

Comment cela se traduit-il au niveau écologique et numérique pour ces nouveaux CTV ? Est-ce qu’au niveau de la propulsion vous avez introduit des innovations ?

ELD – Pour ces 3 CTV, ce seront des propulsions classiques, nous avons surtout mis l’accent sur le côté sécurité au moment du transfert des techniciens, priorité absolue. Ce sont des navires qui peuvent transporter 25 personnes, les champs éoliens sont par définition posés dans des secteurs où il y a du vent et des vagues, surtout en hiver, ce qui nous impose d’assurer la sécurité du personnel que l’on transporte. Ces navires seront dotés d’une petite aile sous-marine (foil) ainsi que d’un système d’alimentation électrique à quai pendant les escales permettant de réduire les émissions de CO2. Nous travaillons en outre sur un projet de navire zéro émission et nous pourrons en dire plus dès que le moment sera venu.

Vous venez de développer cet aspect de « local content », L’incidence coût est-il équivalent à celui des chantiers à l’étranger ? et pour quelles raisons faites-vous construire ce CTV en France ?

ELD – PARCE QUE C’EST IMPORTANT POUR NOUS ET NOS CLIENTS, NOUS AVONS FAIT LE CHOIX DE FAVORISER LA FILIÈRE FRANÇAISE, AU MOINS AUSSI COMPÉTENTE QUE LES AUTRES FILIÈRES EUROPÉENNES. Cette volonté chez LDA de développer cette filière se poursuivra dans l’avenir, portée par un effort collectif qui doit être maintenu, et où chacun apporte contribution et réflexion.

C’est à cette condition que de très belles choses se mettent en place, comme à Saint-Nazaire, premier champ français à voir le jour. En bénéficie toute une filière industrielle avec de nombreuses PME régionales mises à contribution. Cette évolution s’inscrit exactement dans notre stratégie.

Comment faites-vous justement pour sélectionner les entreprises, lorsque les concurrents vont déposer des appels d’offres, après le dialogue concurrentiel êtes-vous déjà sollicité par eux ou vous contactent-ils après ?

ELD – Je crois que les développeurs cherchent d’abord à remporter les appels d’offres lancés par l’État. Ce n’est qu’après avoir gagné qu’ils se tournent ensuite vers des sous-traitants de premier rang avec des macrolots : fondations, câbles, turbines, maintenance, etc… Nous sommes justement en train de répondre à des appels d’offres pour la maintenance d’autres champs en France . Chaque fois que l’on répond sur ces appels d’offres, on sollicite à nouveau de nombreuses PME françaises, implantées localement. Donc dans la remise de l’appel d’offre que nous avons fait pour le champ de Saint-Brieuc, en cours, nous avons fait le choix d’être le plus tricolore possible et avons sollicité énormément de PME de la région et même au-delà pour nous aider à répondre à cet appel d’offre.

A suivre Partie 2 demain 25 août

25/08/2021 – energiesdelamer.eu. Partie 2. Le groupe Louis Dreyfus Armateurs s’est engagé dans une politique de diversification, notamment vers les EMR. LDA est fortement impliqué dans la formation et la promotion sociale des navigants.

 

POINTS DE REPÈRE

 

MerVeille Energie #4, la version digitale est en ligne

« Marché local et enjeux réglementaires » Où en sont les 1ers parcs éoliens en mer français ?

 

 

 

09/08/2021 – Le navire de service opérationnel (SOV) Wind of est arrivé le 6 août dans le port de Grimsby pour travailler en mer sur les plus grands parcs éoliens offshore du monde le Hornsea 2 d’Ørsted.

Wind of Hope : le temps de l’espoir avec le Groupe Louis-Dreyfus Armateurs


02/07/2021 – Agnès Pannier-Runacher, Ministre déléguée chargée de l’Industrie, marraine le 2ème SOV (Service Operation Vessel), du Groupe Louis-Dreyfus Armateurs (LDA) qui manifeste ainsi sa volonté de franchir une nouveau pas dans les énergies renouvelables marines. A cette occasion, elle a annoncé que LDA était l’un des lauréats du deuxième Appel à Manifestation d’intérêt 2021 du Corimer / GICAN, clôturé en novembre 2020 – ICI.

 

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