Royaume-Uni – Mercredi 07/08/2019 – energiesdelamer.eu – GCube Insurance, spécialiste de services d’assurance pour les énergies renouvelables organise à Londres en septembre un séminaire sur les risques dans les parcs éoliens en mer remettant en cause une réduction drastique des coûts et l’absence d’expérience des équipes locales dans les marchés émergents.
Alors que le secteur de l’éolien offshore se développe à l’échelle mondiale, que les prix baissent et que la technologie évolue, GCube Insurance estime que la réduction des coûts entraîne des incidents matériels coûteux notamment en matière de fondation monopile dans les profondeurs de plus de 30 mètres.
GCube Insurance couvre plus de 13,5 GW de capacité éolienne en mer sur des marchés comprenant l’Europe, les États-Unis, Taiwan et le Japon. Une analyse proposée en juillet dernier sur les données de sinistres recueillies au cours des 12 derniers mois permet la mise en évidence de plusieurs tendances :
. des pannes de câbles inter-réseaux coûteuses causées par un dysfonctionnement des fibres optiques conçues pour surveiller les performances des câbles.
. les pertes de câblage qui représentent 55% du total des sinistres traités par GCube au cours des 12 derniers mois.
. l’augmentation de la fréquence et de la gravité des sinistres concernent les fondations, en particulier les monopiles qui équipent près de 4 éoliennes sur 5 installées et qui peuvent représenter entre 15 et 20% du coût en capital d’un projet éolien offshore sur des sites en eaux profondes représentent désormais 35% du total des sinistres.
. des pertes mécaniques importantes subies dans toutes les installations éoliennes flottantes actuellement en service, sauf une.
. une exposition accrue aux catastrophes naturelles sur les marchés éoliens offshore taïwanais et américains,
. des pertes liées à des phénomènes météorologiques extrêmes qui causent des dommages importants au projet mais ne relèvent pas des définitions conventionnelles des catastrophes naturelles.
. les problèmes récurrents liés à une erreur contractuelle alors que le secteur s’efforce de réduire le coût standardisé de l’énergie sur les marchés établis, en mettant la pression sur la chaîne d’approvisionnement et commence à travailler avec des équipes locales inexpérimentées sur les marchés émergents. Les erreurs humaines sont impliquées dans 70% du total des sinistres au cours des 12 derniers mois.
Le problème spécifique des fondations
La note précise que la réduction des coûts des fondations pose des problèmes au large des côtes. Les monopiles les moins chers, souvent achetés en dehors de l’Europe, ne sont pas assez solides pour les zones en eaux profondes et nécessitent des réparations très onéreuses en mer.
Certains développeurs sont allés trop loin en achetant des fondations en acier pas suffisament résistantes et inadaptées alors que d’autres types de fondations auraient dû être utilisés. Ceci a conduit à une augmentation de la fréquence et de la gravité des sinistres d’assurance relatifs aux fondations – qui représentent désormais 35% de l’ensemble des sinistres éoliens en mer et principalement en raison de problèmes de monopiles sur des sites en eau profonde.
Les dégâts constatés sont en particulier des flexions du mât, des bosses et une «perte de circularité», explique Robert Bates du Bureau de Londres à Recharge.
Par ailleurs, « le gros du coût vient aussi du navire », déclare-t-il. « Ainsi, seul un certain nombre de navires peuvent effectuer ce travail. Donc, si vous subissez un sinistre et que vous avez besoin d’un autre navire sur place, la facture peut s’élever jusqu’à 300 000 £ [363 600 $; 328 000 €] par jour, peut-être plus. Il aurait été préférable que les développeurs achètent des fondations plus chères !
Robert Bates ajoute « Notre type de fondation préféré maintenant pour les eaux plus profondes est sans aucun doute une fondation de type veste. »
«Un grand nombre de ces tendances en matière de sinistres pourraient être considérées comme des« problèmes de croissance » liés à l’expansion mondiale et à la recherche d’une parité des coûts avec l’énergie conventionnelle. Cependant, s’ils ne sont pas correctement gérés, ils mettront ces objectifs en péril », a déclaré Jatin Sharma, président de GCube Insurance Services.
«Si le secteur continue « d’étrangler » la chaîne d’approvisionnement tout en commercialisant de nouvelles technologies sur de nouveaux marchés mondiaux, il deviendra de plus en plus vulnérable aux pertes financières à grande échelle qui minent la confiance des investisseurs et mettent les projets en péril.
Une perspective responsable à long terme est nécessaire – à la fois de la part des développeurs et des propriétaires de parcs éolien offshore, et des fournisseurs d’assurance – pour que les leçons soient apprises rapidement et pour tenir compte de l’évolution du profil de risque de la construction et de l’exploitation. ”
La R&D pour les fondations
Siemens Gamesa cherche des solutions
En décembre 2018, Siemens Gamesa qui a pour objectif de réduire de 30% le coût des fondations éoliennes en mer avait annoncé travaillait avec l’Université Aalborg de Copenhague, au Danemark, sur un projet de cinq ans afin de réduire des coûts de l’énergie éolienne en mer. Le projet appelé «Mise en œuvre intégrée d’innovations industrielles pour la réduction des coûts de l’énergie éolienne en mer», ou i4Offshore, est financé par l’Union européenne à la à hauteur de 20 millions d’euros (23 millions USD) et consistera à développer une conception de fondations en enveloppe gravitationnelle de 1 000 tonnes déjà testée par Siemens Gamesa Renewable Energy dans les eaux danoises.
Le concept comportera une pièce de transition en béton et reposera sur des godets d’aspiration légers, ce qui pourrait minimiser le bruit sous-marin des installations de turbines en éliminant la nécessité d’un martelage monopile.
Les fondations de l’Haliade 150-6 et d’Haliade-X
Aux États-Unis, le projet pionnier de Deepwater Wind, équipé de 5 éoilennes Haliade 150-6, au large des côtes de l’île de Block Island, a utilisé les fondations veste fabriquées par Gulf Island Fabrication, basée en Louisiane, comme alternative aux monopiles. Mais des études démontrent que pour l’éolienne Haliade-X de 12 MW de GE, les fondations monopiles conviennent parfaitement, selon la société d’ingénierie spécialisée Gavin and Doherty Geosolutions (GDG), comme nous l’avons publié le 22/02/2019.
En effet, au cours des deux dernières années, GDG a travaillé en partenariat avec la société française d’ingénierie MAREAL pour développer des fondations monopiles optimisées pour la turbine de 12 MW de General Electric. Cette étude de conception de fondations a inclus l’étude de plusieurs sites dans le monde, avec une gamme de profondeurs d’eau et différentes conditions de sol.
Rendez-vous au séminaire sur les parcs éoliens en mer le 24 septembre 2019 à Londres
GCube réunira les principaux propriétaires d’actifs éoliens offshore, les gestionnaires de risques et les courtiers d’assurance lors de son séminaire sur les risques éoliens offshore sur invitation uniquement à Londres en septembre. Pour plus d’informations. ICI
Publicités Google :