France – Lundi 09/07/2018 – energiesdelamer.eu. Avec Elaia Partners, PSL Université Paris a lancé le Fonds d’investissement PSL Innovation Fund qui avait été annoncé en septembre 2017. Ce fonds d’amorçage dédié aux startups « deep tech » est doté de €75 millions et bénéficie notamment du soutien de Naval Group. Interview de Bruno Rostand – Directeur de l’innovation et de l’entrepreneuriat chez PSL Research University.
EDM – Pourquoi avoir créé ce fonds d’amorçage dédié aux start-up de la « Deep Tech » qui proposent des produits ou des services sur la base d’innovations de rupture, issues du périmètre PSL Université Paris ?
Bruno Rostand (BR) – La politique de valorisation de PSL étant orientée vers la création d’entreprises par ses étudiants et chercheurs, la création d’un fonds d’investissement dédié aux start-up issues de PSL est une étape logique, qui aura un impact majeur sur le développement de ces start-up, grâce à la proximité du fonds avec l’écosystème, et à la qualité de l’équipe de gestion Elaia Partners.
EDM – Quelles étapes ont été franchies entre le 25 septembre dernier et l’annonce, aujourd’hui, du déploiement du Fonds d’investissement PSL Innovation Fund ?
BR – L’étape majeure est bien sûr l’engagement pris par nos investisseurs, qui permet aujourd’hui le déploiement du Fonds et le début de ses opérations. Depuis septembre nous avons aussi défini avec nos partenaires la stratégie d’investissement du Fonds, et préfiguré le dispositif de sourcing des projets.
EDM – Le Fonds avait annoncé une enveloppe de 40M€ à 50M€. Vous avez aujourd’hui remonté cet objectif à hauteur de 75 M€. Quels sont les nouveaux entrants ?
BR – Nos souscripteurs sont aujourd’hui le Fonds National d’Amorçage 2, géré par Bpifrance pour le compte de l’Etat, BNP Paribas, Naval Group, FamilleC/Clarins, la MGEN et KPN Ventures. Grâce à eux et à d’autres investisseurs avec lesquels nous sommes en discussion, nous sommes en effet confiants dans la réalisation d’un objectif plus élevé qu’initialement prévu. Le succès de la levée de fonds porte un message important : de grands industriels et d’autres investisseurs ont décidé d’investir plusieurs dizaines de millions d’euros dans les technologies et les start-up de PSL.
EDM – Quelle est la répartition des montants consacrés par PSL Université Paris, Elaia Partners, … et les autres partenaires ?
BR– A ce stade nous ne communiquons pas sur les montants investis. Ce fonds est-il utilisé pour les startups ou les spin off de PSL Université Paris exclusivement ?
Ce fonds est dédié aux entreprises issues ou liées à l’écosystème PSL : start-up créées par nos chercheurs ou étudiants, exploitant des brevets issues de nos laboratoires, s’appuyant sur une collaboration structurante avec une équipe de recherche de PSL, ou issue d’un de nos incubateurs, etc.
EDM – Quelle différence faites-vous entre les deux startups ou les spin off et les deux sont-elles éligibles ?
BR – Les deux sont éligibles ; les start-up deeptech sont le cœur de cible du fonds PSL ; parmi celles-ci les spinoff de nos labos ont bien sûr une place privilégiée, mais des entreprises créées par d’autres voies qui viendraient chercher à PSL les collaborations R&D nécessaires à leur développement ont aussi leur place.
EDM – Quelles sont les modalités de fonctionnement du Fonds PSL Innovation Fund? Prend-il des participations financières, si oui, à quelle hauteur ? ou octroie-il des avances remboursables … ?
BR – Le Fonds investira principalement en actions, sans exclure d’autres instruments financiers, et prendra des participations minoritaires dans les start-up sélectionnées.
EDM – Eric Papin, directeur de l’innovation et de l’expertise technologique de Naval Group souligne que sa participation à ce fonds d’investissement va lui permettre « de détecter et anticiper au plus tôt les tendances technologiques et scientifiques y compris les ruptures ». Comment le lien se fait-il avec l’écosystème et quel est le processus de détection des projets ?
BR – Les souscripteurs du Fonds auront en effet un accès privilégié au deal flow de PSL, et pourront interagir avec les acteurs de l’écosystème, via des actions coordonnées par Elaia et PSL Innovation. La détection des projets se fera via l’ensemble des acteurs du tech transfer à PSL : services de valorisation, incubateurs, programmes d’entrepreneuriat, etc.
EDM – Pour le secteur des énergies renouvelables de la mer ou des filières associées, le déploiement de ces technologies ou de stockage seront éligibles ?
BR – Toutes les disciplines et domaines d’application sont éligibles au Fonds ; de nombreux projets liés au secteur des énergies marines et/ou renouvelables existent à PSL, par exemple la start-up SWEETCH Energy*, issue de l’équipe de Lydéric Bocquet (LPS/ENS et IPGG), qui exploite les gradients de salinité pour produire de l’énergie, ou encore des technologies innovantes issues de l’Ecole supérieure de physique et de chimie industrielle de la Ville de Paris – ESPCI Paris, pour utiliser l’énergie des vagues, ou encore pour développer des éoliennes à pales souples.
Points de repère
09/07/2018 – Bruno Rostand, Directeur de l’innovation et de l’entrepreneuriat chez PSL Research University, Directeur de l’innovation et de l’entrepreneuriat chez PSL Research University, devenue Université PSL (Paris Sciences & Lettres).
En septembre 2017, Elaia Partners a lancé une nouvelle ligne d’investissements dédiés aux start ups issues du transfert de technologies de la recherche, avec une feuille de route constituée de deux étapes : en 2018, le déploiement du fonds PSL Innovation Fund ; en 2019, le déploiement du partenariat entre Elaia Partners et IT Translation, la société d’investissement de INRIA.
SWEETCH Energy* présidée par Bruno Mottet, qui produit de l’électricité à partir de gradients de salinité grâce à sa technologie, avait levé 1,4 M€ en 2017 auprès des fonds d’investissements Go-Capital Amorçage II et Emertec, est lauréate du Concours Mondial d’Innovation, du Cleantech Open France 2016, et primée lors du Concours iLAB du Ministère de l’Education Nationale de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. SWEETCH Energy bénéficie aussi du soutien de la délégation Bretagne de BPIFrance à hauteur de 700.000 euros.
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