SAINT-DENIS – (Ile de La Réunion – France – U.E) – 08/04/2009 – energiesdelamer.eu – Selon le quotidien réunionnais Cliclanoo d’hier (ICI), une convention d’une grande importance a été signée entre la Région Réunion et le constructeur naval français DCNS. Cette convention concerne le lancement de l’expérimentation de l’Energie Thermique des Mers (E.T.M.) à La Réunion. Une technologie sur laquelle la seule concurrence mondiale se situe à Hawaï. Le quotidien rappelle que le constructeur naval français DCNS, qui a notamment conçu les sous-marins nucléaires de la Marine nationale, a choisi la Région Réunion pour tester l’implantation d’un démonstrateur d’E.T.M. en mer. Laurent Gautret, responsable technique de l’Agence Régionale de l’Énergie Réunion (ARER) qui a été l’organisme facilitateur et médiateur de ce projet a précisé : “ Cette énergie propre, renouvelable et disponible 24 h/24 h, est certainement l’un des piliers du futur mix énergétique réunionnais (cf. notre article d’hier). » Il est question de produire dans les vingt ans à venir entre 100 et 150 MW par ce biais ”. Voilà enfin l’objectif connu et fixé. Il reste cependant plusieurs étapes avant d’y parvenir dont le partenariat R&D entre l’industriel et la Région constitue une étape cruciale. » Avec cette nouvelle convention, Il s’agit de démontrer la viabilité commerciale de la technologie. Une première phase consiste à réaliser une étude de faisabilité industrielle d’ici fin 2009 » . Elle déterminera le site idéal exploitable, les dimensions de la plate-forme en mer, la question du raccordement au réseau, le nombre d’emplois créés et la compétitivité du coût de production d’électricité. Si cette étude donne le feu vert, une deuxième étape suivra destinée à lancer une recherche de financements en France et en Europe pour la construction d’un démonstrateur en mer. Opération toujours très délicate, comme chacun sait, mais avec un partenaire comme DCNS, tous les espoirs sont permis. Le site devrait vraisemblablement être proche du port et de ses infrastructures portuaires mais la zone englobe également Saint-Denis et La Possession. Comme d’habitude dans le cas où il s’agit d’installation qui » dépasse de l’eau « , certains craignent l’impact visuel de ce démonstrateur. Selon Laurent Gautret : “ Il sera en grande partie immergé pour limiter sa prise aux vents et à la houle cyclonique ”.
Avec ce projet, DCNS se positionne comme le premier industriel européen à tester cette technologie. Les uniques concurrents sur le marché de l’E.T.M. sont les États-Unis (Hawaii), l’Inde et le Japon dont la compagnie Xenesys Inc. a passé récemment un accord de partenariat E.T.M. avec la Polynésie française concernant la construction d’une usine-pilote (cf. article ICI). Aux Etats-Unis, c’est Lockheed Martin, premier constructeur naval mondial, qui est associé aux projets E.T.M. américains (OTEC en anglais) (cf. notre article ICI) . Autant dire que le premier industriel à sortir un démonstrateur viable se taillera la part du lion d’un marché potentiel couvrant l’ensemble des zones de la ceinture tropicale terrestre…
Bravo donc à La Réunion qui vient de se positionner en première ligne des enjeux économiques verts de demain. Bravo aussi à la stratégie plutôt intelligente des acteurs français dans le domaine de l’E.T.M. qui ont choisi de faire appel en Polynésie française et à La Réunion à deux industriels de nationalités différentes pour mener à bien la mise en place de cette technologie, dont je rappelle qu’elle a été inventée par la France avant la seconde guerre mondiale. Vous pouvez consulter sur le sujet les dossiers très complets du Club des Argonautes (ICI).
Article : Francis ROUSSEAU
Docs: Sites liés. Photos: 1. Préfiguration de demonstrateur E.T.M. © Holstein 2. Ile usine E.T.M © Xenesys
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